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Tour de France 2019 : les oubliés du sport soignent leur santé

Mis à jour le par Laurent Lefèvre
Mercredi 17 juillet à Lavaur (Tarn) lors de la 11e étape du Tour de France, une cinquantaine d’oubliés du sport s’initient au BMX et testent leur vision grâce au bus de la vue Krys.

Lors de la 11e étape du Tour de France entre Albi et Toulouse, une cinquantaine d’oubliés du sport ont découvert le BMX grâce au soutien de la Fondation d'entreprise FDJ, et réalisé un dépistage visuel dans le bus Krys de la vue.

Arrivés à Lavaur en fin de matinée pour assister mercredi 17 juillet à la 11e étape du Tour de France entre Albi et Toulouse, les oubliés du sport, une cinquantaine d’enfants âgés de 8 à 14 ans du Secours populaire, enfilent sans tarder un maillot jaune, une casquette blanche et se dirigent par petits groupes vers le bus bleu ciel de la Fondation KRYS GROUP pour un dépistage visuel. En attendant le passage du peloton, ces enfants aidés par les fédérations de Haute-Garonne et du Tarn enchaînent les activités : maquillage, BMX, coloriage, jeu de l’oie sur la santé et test de la vision comme s’il s’agissait d’un atelier comme les autres. 

« T’as eu ton diplôme ? »

Pour cette journée des oubliés du sport, le bus de la vue Krys se consacre exclusivement aux enfants du Secours populaire. Reçus individuellement par une équipe de deux ophtalmologistes, les enfants sont guidés et encouragés tout au long du dépistage visuel : « Bravo : on va te donner ton diplôme de la vue. Tu as été trop forte ! » Lunette fantaisie, dessins cachés dans une image, cube magique avec un smiley, « chaque outil pour les enfants est souvent rigolo pour qu’ils soient attirés, intéressés et qu’ils n’aient pas peur : c’est le jeu ! », glisse Pierre, l’un des quatre jeunes internes en ophtalmologie.

« Le dépistage visuel est très spécifique et nécessite du matériel et des professionnels », souligne Pierre Gerini, président de la Fondation Krys Group. Trois quarts des enfants dépistés par le bus de la vue en 2018 n’avaient jamais consulté d’ophtalmologiste, alors qu’il est recommandé de voir un professionnel entre 2 et 6 ans. « Un problème non diagnostiqué peut entraîner des difficultés scolaires », souligne Jean, bénévole au comité de Saint-Gaudens, qui se souvient d’une collégienne en 4e qui était dans ce cas.

« Le dépistage visuel est très spécifique et nécessite du matériel et des professionnels », souligne Pierre Gerini, président de la Fondation Krys Group. Trois quarts des enfants dépistés par le bus de la vue en 2018 n’avaient jamais consulté d’ophtalmologiste, alors qu’il est recommandé de voir un professionnel entre 2 et 6 ans.

 

 

Les enfants sortent réjouis de cette visite, bien souvent la première chez l’ophtalmo. Ils sont même prêts à y retourner : « Cela ne me dérange pas de remonter ! », rigole Mohamed, 14 ans, de Toulouse. Pourtant « un problème non diagnostiqué peut entraîner des difficultés scolaires », souligne Jean, bénévole au comité de Saint-Gaudens, qui se souvient d’une collégienne en 4e dans ce cas qu’il a suivie en soutien scolaire. Son enveloppe contenant les résultats à la main, Rayan, 10 ans, lance hilare à son copain de Portet-sur-Garonne : « J’ai tout bon : diagnostic satisfaisant ! Et toi, t’as eu ton diplôme ? »

Akram, 11 ans, qui a un besoin de correction, n’est pas inquiet : « Ils vont envoyer un courrier à mes parents pour leur dire que j’ai besoin de lunettes [qui seront prises en charge par la Fondation KRYS GROUP] et de revoir un ophtalmo. Je n’en avais jamais vu avant et cela me fait plaisir. Ils sont sympas et j’ai pu choisir ma monture : bleue et noire ! » Wassim, 13 ans, qui « [a] eu dix sur dix » et ses copains de Saint-Gaudens l’attendent à la sortie du bus. Bras dessus bras dessous, ils repartent vers un autre atelier. « Après l’ophtalmo, un jeu d’eau, cela vous tente les enfants ? Venez avec moi ! », lance Aurore une bénévole de Lavaur.

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Après le dépistage visuel réalisé dans le bus de la vue Krys, trois enfants ont besoin de lunettes. À l’aide d’une tablette, ils peuvent virtuellement essayer différentes montures : « une première mondiale » réservée aux oubliés du sport.

 

 

 

C’est quoi la chaîne du froid ?

Bénévoles au pôle santé de la Fédération de Haute-Garonne (1), Annie et Hélène, infirmière et médecin à la retraite, ont mené toute la journée des actions de prévention sous la forme d’un jeu de l’oie géant recouvrant quatre thèmes liés à l’hygiène de vie : alimentation, bienfaits du sport, risques solaires et hygiène bucco-dentaire.

Les enfants apprennent en répondant aux questions : « Ah bon, il y a sept morceaux de sucre dans un Coca ! » Leur explication déroute parfois ces deux professionnelles de la santé : « Qu’est-ce que la chaîne de froid ? » « TF1, la chaîne météo ! », a lancé l’un des oubliés du sport. « Les enfants se prennent au jeu et nous complétons leurs réponses en donnant des conseils : on essaye de faire de l’éducation populaire, soulignent-elles. Si ce n’est pas ludique, cela marche beaucoup moins bien ! » La preuve : « tous les groupes sont passés et deux garçons de Lavaur ont voulu répondre à toutes les questions. »

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Après le dépistage visuel et l’initiation au BMX,
les oubliés du sport découvrent les différentes actvités : jeu d’eau, coloriage, maquillage, jeu de l’oie géant sur la santé…

 

 

 

« Des journées de vacances »

Soutenue depuis sa création en 2008 par la Fondation FDJ et Amaury Sport Organisation, l’opération les oubliés du sport fait connaître le Tour de France et le BMX à des enfants de 6 à 12 ans, qui n’ont ni l’occasion ni les moyens de pratiquer une activité physique en dehors de l’école. Présent sur neuf étapes du Tour 2019, l’atelier BMX va permettre à plus de 700 enfants du Secours populaire de s’initier à cette discipline. Des ateliers ludiques et éducatifs sont également proposés aux jeunes lors des étapes. Lors de l’arrivée à Paris, des familles accueillies par le SPF et des collaborateurs bénévoles de la FDJ  pourront assister au sprint final sur les Champs-Élysées dans une tribune qui leur sera réservée.

« Comme lors de la 5e étape entre Saint-Dié-des-Vosges et Colmar, ce sont des journées de vacances, de loisirs et de découverte du sport qui permettent aux enfants de sortir de leur quotidien », souligne Christian Lampin, secrétaire national du Secours populaire à la jeunesse et à l’accès au sport. « Et la magie du Tour, avec sa caravane qui leur distribue des cadeaux, opère à chaque fois. »

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Lors de l’initiation au BMX,
les enfants apprennent à passer
les bosses, « sans pédaler » !

 

 

 

 

« C’est comme du vélo, mais il faut être debout »

Un par un, les enfants s’élancent sur la piste de BMX sécurisée par quatre jeunes éducateurs sportifs qui facilitent le passage des bosses simples ou doubles – les tables – jalonnant le circuit. Pour beaucoup, c’est une découverte et pour certains, une première fois sur un vélo. « Dans les grandes villes, comme à Toulouse, beaucoup d’enfants ne savent pas faire de vélo faute d’accès à ce sport et sont très malheureux », souligne Bernard, qui encadre cet atelier.

On a un travail de prévention à réaliser pour leur faire découvrir cette activité. Ces enfants sont très habiles sur les vélos : ils apprennent vite.

À l’image de Chaima, 11 ans, de Saint-Gaudens, qui a découvert le BMX en 2017 et s’est entraînée avec celui de son frère. « C’est comme du vélo, mais il faut être debout : c’est une très belle expérience. Au début, tu as un peu peur, mais dès que tu passes ta première bosse, tout va bien ! »

Un peu avant 15 heures, toutes les activités s’arrêtent et les enfants se massent derrière des barrières pour attendre les coureurs. Précédé par la caravane du Tour qui donne lieu à une chasse aux gadgets promotionnels lancés des voitures publicitaires, le passage du peloton à Lavaur à 16 h 32 déroute par sa fugacité les oubliés du sport, qui s’amusent de se savoir filmés : « génial, on passe à la télé ! »

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Précédé de quatre échappés,
le peloton passe en trombe
à Lavaur à 16 h 32
devant les oubliés du sport.

 

 

 

 

« Des actions de prévention santé dans l’ambiance »

« C’est toujours réjouissant de voir les enfants contents, avec une initiation au BMX très attendue : cela leur permet de tester, de voir ce qu’ils sont capables de faire », souligne Houria Tareb, secrétaire générale de la Fédération de Haute-Garonne et secrétaire nationale, chargée de la santé.

Réalisées dans l’ambiance festive et ludique de cette journée, les actions de prévention et de dépistage visuel sont intéressantes car, dans bien des cas, elles ne sont pas une priorité pour les parents et les enfants ne parlent pas de leurs éventuels problèmes. Pour tous les événements de la fédération, nous prévoyons un volet santé et adaptons l’animation en fonction de l’activité.

Une action de prévention sur les risques solaires est prévue lors de la Journée des oubliés des vacances (JOV) du 23 août, qui aura lieu à Gruissan-Plage (Aude) : bien informés, les enfants pourront profiter pleinement d’une parenthèse enchantée à la mer.


 
1. Qui mène toute l’année des actions : prévention notamment grâce à une unité mobile de dépistage, accueil santé et orientation vers des professionnels, accès aux droits… Sur toute la France, 13 100 personnes ont été aidées sur l’accès aux soins et à la prévention en 2018.

Mercredi 17 juillet à Lavaur (Tarn) lors de la 11e étape du Tour de France, une cinquantaine d’oubliés du sport s’initient au BMX et testent leur vision grâce au bus de la vue Krys.

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