Copain du Monde

Wendy, Enora et Astrid, trois adolescentes engagées

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Wendy, Enora et Astrid sont heureuses de se retrouver à Copain du Monde. Elles préparent les fêtes de fin d’années du Père Noël vert ©J-M. Rayapen/SPF

A Vitry, les « Copain du Monde » sont surtout des ‘‘Copine du Monde’’. Le club compte une quinzaine d’enfants et d’adolescents, deux ans après sa création. Wendy, Enora et Astrid racontent la solidarité qu’elles vont pratiquer cette année et reviennent sur leur séjour en Serbie, cet été, lors d’un Village « Copain du Monde » qui leur a ouvert de nouveaux horizons.

Avenue Gagarine, à Vitry-sur-Seine, la petite maison blanche, du début du 20e siècle, dans lequel se tient le local du Secours populaire apparait minuscule à côté des grands immeubles qui l’entourent. Il s’y passe pourtant de grandes choses, au premier étage dans la pièce, remplie de livres multicolores pour enfants, où le club « Copain du Monde »se réunit. Wendy et Enora en sont les pionnières.

« Il y a trois ans, j’ai participé à un village Copain du Monde à Mandres-les-Roses », dans l’Essonne, signale Wendy, 15 ans. « J’ai été touchée par l’univers de la solidarité. J’ai compris que c’était important pour moi, que ça me tenait à cœur. » Pendant une semaine, avec les autres enfants, Wendy a découvert les droits de l’enfant et « Copain du Monde ». « Je trouvais que c’était un mouvement sympa. »

Pour Wendy, 15 ans, Noël est « une des plus grandes croyances de l’enfant, un pilier de son imaginaire » Avec les « Copain du Monde », elle prépare un beau Noël pour les enfants des familles aidées par le Secours populaire ©J-M. Rayapen/SPF

Avec Enora et Astrid, 14 ans toutes deux, Wendy fait du cirque, avec comme animatrice avec Alice Meunier, qui est aussi la bénévole du Secours populaire chargée de l’organisation de ces clubs d’enfants dans le Val-de-Marne : « Elle nous a proposé de créer le club. » Enora, qui aime le jonglage et le cerceau, et Wendy, qui s’amuse sur son monocycle, en ont été les pionnières. Astrid, qui pratique le trapèze et de l’acrogym, les a rejointes un an après : « J’étais déjà amie avec elles, et j’ai toujours un peu admiré les associations ; du coup j’ai voulu, moi aussi, en faire partie. Chacune à notre niveau, c’est important d’aider les autres. » Le club compte désormais une quinzaine d’enfants et d’adolescentes.

« Comme l’année dernière, on va décorer la salle du premier étage, accueillir les enfants pour leur offrir les cadeaux et auxquels on ajoutera des livres »

Enora, 15 ans, très impliquée

Début octobre, le club vient de tenir sa réunion de rentrée, avec ses deux animatrices de Vitry, pour préparer l’activité de l’ensemble de l’année. Premier rendez-vous : organiser une collecte pour les réfugiés du Liban, chassés de leur maison par les bombardements. Puis, cap sur les préparatifs des Pères Noël verts pour préparer les fêtes de fin d’année. Première étape, l’équipe va faire des paquets-cadeaux lors du marché de Noël de Vitry afin de collecter des dons qui serviront à acheter des jouets neufs. Seconde étape, les « Copain du Monde » les offriront à des enfants vivant dans des familles aidées par le Secours populaire pour qu’aucun d’entre eux ne soit privé de Noël.

« Comme l’année dernière, on va décorer la salle du premier étage, accueillir les enfants pour leur offrir les cadeaux que nous aurons achetés et auxquels on ajoutera des livres de la Librairie en lutte », une structure associative de Vitry qui est partenaire de l’opération, explique Enora, qui veut devenir institutrice : « C’est pour ça que je fais du soutien scolaire bénévole avec des enfants de primaire. » Entre 25 et 30 enfants passent ainsi une après-midi festive, avec contes de Noël et jeux de société, si les invités le souhaitent. « Ça nous parait très important que tous les enfants aient au moins un cadeau à ce moment-là, sinon c’est trop triste », ajoute Astrid, qui souhaite devenir travailleuse sociale. .

Nabila, au premier plan, est venue avec sa petite soeur et sa mère. Les soeurs sont devenues membres de Copain du Monde cette année ©J-M. Rayapen/SPF

Les trois copines sont en seconde. Enora et Astrid s’ennuient un peu en cours. Il faut dire qu’Enora a une vie bien remplie entre le cirque et ses activités bénévoles, mais elle déplore surtout la place que prend l’apprentissage ‘‘par cœur’’ : « Je regrette la fin, avec le collège, des cours d’arts plastiques et de musique. C’étaient des activités dans lesquelles j’exprimais ma personnalité. » Pour Wendy, le passage au lycée se fait avec un peu plus de frictions. Elle se demande si elle ne préférerait pas s’orienter vers une filière professionnelle : « Maîtriser le montage vidéo, ça me tente et je trouve que le système de notes impose une pression qui n’a pas lieu d’être. »

Apprendre en voyageant, voilà une activité qui leur plait. Durant la dernière année scolaire, le club s’est mobilisé pour faire partir en vacances les enfants des familles accompagnées par le Secours populaire. Cet été, les trois copines sont, elles aussi, parties en village « Copain du Monde » … en Serbie, à un plus de deux heures d’avion de la région parisienne. « J’ai retrouvé des amis serbes qui étaient venus l’année d’avant au village Copain du Monde qui avait eu lieu en France », souligne Wendy : « Je me suis rendu compte qu’ils m’avaient manqué. »

De retour d’un séjour solidaire en Serbie

La barrière de la langue a été vite dépassée, à l’aide de l’anglais et des applications numérique de traduction automatique, mais aussi à travers les épreuves de sports collectifs – Jeux olympiques de Paris obligent. « Nous avons chacun découvert nos danses respectives, nos recettes de cuisine, les mots de nos différentes langues », se rappelle Wendy, qui n’a pas du tout aimé prendre l’avion. « C’était la première fois », confie l’adolescente qui n’était jamais sortie de France avant, si ce n’est lors d’un voyage scolaire à Londres. « Être dans un pays étranger, c’était vraiment une sensation nouvelle. »

Ça crée des souvenirs mais aussi des liens. Astrid échange encore par messagerie numérique avec ses amis de Serbie. Cette année, ces trois jeunes bénévoles sont bien décidées à poursuivre sur la voie de la solidarité.