Vaincre la malnutrition infantile au Bénin

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Depuis trois ans le SPF et le CAEB agissent pour la santé des enfants.

Au Bénin, le Secours populaire mène depuis trois ans un programme d’amélioration de la nutrition infantile, cofinancé par l’Agence française de développement. Avec le Conseil des activités éducatives du Bénin (CAEB), son partenaire local, le Secours populaire intervient dans huit villages du Sud-Bénin.    

« Ce matin nous allons à Gbangnito, l’un des villages du Sud-Bénin dans lequel nous agissons », explique Albertine, assise à l’avant du 4×4 du CAEB, qui avale la piste de terre rouge. Par la fenêtre, les champs de légumes feuilles et de niébé défilent.Albertine est animatrice au Conseil des activités éducatives du Bénin, l’association partenaire du Secours populaire. Elle participe au projet mené depuis trois ans pour améliorer la nutrition des enfants.

Sensibiliser les mamans

À Gbangnito, une vingtaine de mamans et leurs enfants sont réunis. Une fois par mois, une animatrice du CAEB y organise une séance de pesée pour les enfants de moins de cinq ans. Le but : identifier les cas de malnutrition. « En fonction de son âge et de son poids, nous pouvons détecter si l’enfant souffre de malnutrition », explique Albertine. Aujourd’hui, ils sont cinq à avoir été détectés avec un poids insuffisant.Les enfants identifiés comme malnutris sont pris en charge par les animatrices du CAEB.
Les mamans sont invitées à participer à des séances de sensibilisation autour de la santé, de l’hygiène, de la nutrition, et à des démonstrations culinaires, comme à Agonkon. « Au Bénin, il n’y a pas de crise alimentaire », rappelle Rachel, l’animatrice du village. « Ce n’est pas le manque d’aliments qui est l’une des causes principales de la malnutrition, mais un manque de connaissances culinaires des mamans. » Aujourd’hui, la séance porte sur les groupes d’aliments indispensables à l’enfant. On prépare ensuite un repas, pour mettre en pratique les notions apprises. « Grâce à ces séances, nous savons ce qui est bon pour notre enfant, pour qu’il reste en bonne santé », se réjouit l’une des mamans.

Des visites à domicile pour suivre les enfants

Les animatrices du CAEB se rendent aussi aux domiciles des enfants qui souffrent de malnutrition, pour contrôler leur état de santé et vérifier leur alimentation. À Dannou, un village sur pilotis, c’est Nadège qui se charge des visites. « Ici, nous aidons 450 familles. »L’animatrice a rendez-vous chez Gracienne, une petite fille qui est suivie depuis plus d’un an. « Quand ma fille est née, elle était en faible poids », raconte Victorine, sa maman. « Le CAEB nous a aidé en nous donnant des produits alimentaires. » À chaque enfant malnutri, le CAEB et le SPF distribuent de la farine super-enrichie. Composée d’une dizaine d’ingrédients, comme le maïs ou le soja, elle contient l’apport nutritionnel nécessaire à l’enfant. « Nous leur apportons aussi du Plumpy sup, que le Secours populaire nous fournit. C’est un supplément nutritionnel », précise Nadège. « Aujourd’hui, Gracienne va mieux ! », se réjouit sa maman.

Assurer la sécurité alimentaire

Le papa de Gracienne est agriculteur. Il bénéficie aussi du programme mené par le SPF et le CAEB. Le projet prévoit un volet agricole, pour soutenir les pères paysans des enfants malnutris. « J’ai reçu des semences de niébé et de maïs », précise-t-il. Un accompagnement technique est aussi mis en place, pour assurer un meilleur rendement.À chaque étape du programme, les membres des comités des villageois accompagnent les animatrices. « Depuis le début du projet, nous sommes présents sur toutes les initiatives », indique Martin Dossou, le président du comité de Dannou. « Nous devons être capables de pérenniser les actions mises en place par le CAEB et le Secours populaire. » Car le programme touche à sa fin. Après trois ans, il arrive à terme en avril. « En trois ans, nous avons pu aider 5 892 enfants dans les huit villages », conclut Albertine.

 

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