Émanciper

  • Engagement solidaire

Le bénévolat, c’est utile et ça rend heureux

Mis à jour le par Olivier Vilain
Merci à tous les bénévoles pour leur engagement, votre disponibilité, votre sourire et votre envie d'un monde plus juste.

Coup de projecteur sur les bénévoles du Val-de-Marne à l’occasion de la Journée mondiale du bénévolat, ce 5 décembre. Comme Nathalie, ils sont nombreux à prêter main-forte depuis le premier confinement. Ils luttent désormais contre les difficultés rencontrées par les familles. L’association a lancé une enquête afin de prendre en compte leurs attentes.

« En septembre dernier, une petite m’a rapporté des coquillages. C’était sa manière de me remercier de la magnifique semaine de vacances qu’elle a passée avec sa famille près du golfe du Morbihan. » Dans leur simplicité, ces coquillages représentent pour Nathalie une trace du bonheur qu’elle a contribué à faire apparaître l’été dernier dans la vie d’une petite fille vivant dans un foyer confronté au chômage et aux privations. Bénévole au comité de Bonneuil-sur-Marne, elle y est responsable des départs en vacances et a organisé une multitude de séjours, « dans toute la Bretagne, il y en avait partout », l’été dernier.

Une première : une enquête auprès des bénévoles

Nathalie est l’une des 90 000 bénévoles du Secours populaire qui pratiquent la solidarité partout et tout au long de l’année. Le 5 décembre est le jour où l’action de tous les bénévoles est fêtée dans le monde. À cette occasion, la fédération du Val-de-Marne du Secours populaire, à laquelle le comité de Bonneuil-sur-Marne est rattaché, dévoile les résultats d’une initiative originale : une enquête pour leur demander comment ils se sentent dans leurs pratiques de la solidarité.

L’idée est née au secrétariat départemental de la fédération. Une vingtaine de questions ont été rédigées. Elles balaient aussi bien les champs du ressenti personnel (Comment s’est passée votre arrivée ? Qu’aimez-vous faire ?) que celui de l’analyse organisationnelle (La formation aux tâches est-elle suffisante ?). Elles ont ensuite été envoyées par mails. Puis, devant le peu de réponses, une équipe s’est consacrée au rappel par téléphone des bénévoles pour s’assurer que tout le monde avait bien pu s’exprimer. Enfin, l’analyse du questionnaire a été réalisée à partir des réponses qui ont toutes été anonymisées.

Des expériences très différentes sur le terrain

« Je n’ai pas été mal reçu, mais personne n’avait le temps de discuter avec moi », indique l’un des répondants. Un autre bénévole, qui a « l’expérience du travail dans le domaine humanitaire à l’étranger », regrette le manque d’information à son arrivée, le manque « d’attention » derrière une politesse de bon aloi. L’accueil semble variable, en fonction des équipes et des urgences à gérer, car d’autres répondants soulignent au contraire avoir « été bien accueilli par les bénévoles du comité de Créteil » ou « au sein du comité de Bonneuil » par « l’ensemble de l’équipe ».

Journée mondiale du bénévolat, 5 décembre 2022 - 2

La fédération du Val-de-Marne a mené une enquête auprès de ses bénévoles pour savoir ce que les anciens et les nouveaux voudraient comme évolution dans l’organisation.


La première mission en général ne tarde pas. On « m’a tout de suite proposé une action », indique une bénévole, encore amusée par cette rapidité. « Je me suis laissée embarquer avec aisance dans l’activité vestiaire (…) J’étais tout simplement heureuse (…) d’avoir passé du temps ensemble à rendre service », se rappelle l’une des bénévoles interrogées. Un autre, comme Nathalie, a commencé par accueillir « des familles pour des inscriptions » aux « vacances » et aux « sorties ».

Permettre aux bénévoles de trouver leur place

« On l’a lancé, je dirais naturellement, pour connaître l’état d’esprit des bénévoles sur le département. Cela n’avait jamais été réalisé », explique Freddy Cabrimol, secrétaire général de la fédération. Après l’apparition du Covid-19, beaucoup de nouveaux bénévoles ont poussé les portes de l’association dans le Val-de-Marne. Les nouvelles arrivées se retrouvent dans la comparaison des bilans d’activité de la fédération. En 2021, le Secours populaire local comptait 3 000 personnes ayant donné au moins une fois de leur temps dans l’année, contre un peu plus de 2 000 en 2019, la dernière année avant les confinements, pour que la comparaison ait du sens.

« J’étais présent une demi-journée par semaine au début, témoigne un répondant à la retraite. Puis la période de confinement m’a permis de m’investir plus dans le comité et de faire connaissance avec toutes les familles accueillies, dans un contexte pourtant difficile mais propice à l’échange. »

Ouvertures de nouvelles permanences d’accueil

« Avec ces nouvelles bonnes volontés, le comité de Champigny a rouvert avec une équipe entièrement nouvelle et un comité vient de naître à Sucy-en-Brie. » Loin du profil traditionnel des bénévoles, plutôt retraités, les nouveaux arrivants doivent souvent composer leur emploi du temps avec une activité salariée. D’où une ouverture au public des structures d’accueil les plus récentes plutôt le week-end que dans la semaine. « Dans ce contexte, nous voulons savoir que deviennent nos bénévoles de longue date et ce que pensent les nouveaux sur leur intégration. Nous voulons savoir quels sont leurs ressentis. »

Journée mondiale du bénévolat, 5 décembre 2022 - 3

Pendant les fêtes, les maraudes ne s’arrêtent pas. Les bénévoles sont sur tous les terrains, auprès de toutes les souffrances, de toutes les énergies pour un avenir meilleur.


Un point qui intéresse le Secours populaire est de comprendre les raisons qui poussent les bénévoles à continuer leur activité. Comme prévu, les raisons varient. S’il s’agit à la fois de « la convivialité, la solidarité » au sein de l’équipe et avec les personnes accueillies, il s’agit aussi de se sentir utile, comme le raconte un bénévole : c’est « le fait de se mettre au service des autres, de les écouter », de « soulager leurs angoisses », de « porter une solution » ou de « les orienter vers les services compétents ».

Ils sont soutenus dans leur quotidien par le meilleur souvenir de leur activité, qui est souvent en lien avec l’aide apportée aux enfants : « Quand nous avons la fête de Noël, voir le bonheur des enfants réconforte mon esprit », dit l’un des répondants alors qu’un autre reste particulièrement impressionné par « l’organisation de la première journée des Oubliés des vacances en 1979 – au parc d’attractions de la Vallée des Peaux-Rouges ».

Vigies et aiguillons du Secours populaire

« Les réponses sont généralement très positives, ce sondage est aussi réalisé pour que l’on puisse améliorer les conditions du bénévolat », relève Hedi Condroyer, membre du secrétariat départemental chargé du parcours bénévole. Deux points se distinguent. Le premier est, sans surprise, la nécessité de « travailler pour un meilleur accueil, une meilleure intégration des nouveaux bénévoles ». Le second est de faire circuler entre les différents comités les informations sur l’activité de chaque équipe. Ce qu’exprime l’une des participantes à la consultation à travers son envie de « constituer une sorte de documentation thématique pour tous » et qui se propose même de travailler à sa réalisation. Cette initiative place les bénévoles, selon Hedi Condroyer, dans le rôle « de vigie et d’aiguillon du Secours populaire ».


Loin des rives de la Marne, sur les bords de la Méditerranée, les bénévoles de Nice et de sa région se sont réunis pour la deuxième fois en séminaire le 3 décembre. Ils étaient une centaine. « Cela correspond à une demande qu’ils avaient formulée: échanger sur leurs pratiques, sans décider de rien mais en imaginant tout », rappelle avec son sens de la formule Jean Stellittano, secrétaire général de la fédération des Alpes-Maritimes. Les personnes réunies ont d’abord partagé leurs expériences, puis réfléchi aux projets qu’elles ont envie de mener au sein du Secours populaire.

Qu’ils s’investissent à Nice ou dans le Val-de-Marne, un jour par an ou tous les jours de l’année, ils sont indispensables pour faire vivre la solidarité et il est probable que Nathalie recevra encore longtemps des coquillages rapportés par des enfants qu’elle aura permis de faire partir en vacances.

Thématiques d’action

Mots-clefs