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JOV à la mine pour les oubliés des vacances de Haute-Loire

Mis à jour le par Laurent Lefèvre

Cinquante enfants et parents du Puy-en-Velay, de Brioude et de Sainte-Florine ont participé mercredi 21 août à la Journée des oubliés des vacances (JOV) organisée par la Fédération de la Haute-Loire du Secours populaire. Au programme : découverte du musée de la Mine de Saint-Étienne et visite d’un parc zoologique.

« La mine que je voulais absolument voir m’a fait découvrir beaucoup de choses : l’origine des mineurs, leur habit, leur matériel, les difficultés de leur travail, comme si j’étais là avec eux. C’était exceptionnel ! », s’enthousiasme Meriem, 20 ans, venue du Puy-en-Velay (Haute-Loire) avec sa tante. Comme elles, 50 enfants et parents du département ont pu, pendant cette Journée des oubliés des vacances (JOV) visiter le musée de la Mine de Saint-Étienne (Loire) et flâner dans l’Espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine, mercredi 21 août.

Des montagnes qui fument quand il pleut

Encadrés par cinq bénévoles, les enfants arrivent vers 9 heures sur le site classé monument historique du puits Couriot dominé par deux crassiers, véritables montagnes de déchets miniers qui fument encore aujourd’hui les jours de pluie. Par petits groupes, ils se mettent rapidement en route vers les lieux d’exposition et les espaces patrimoniaux de cette usine souterraine à charbon conservés en l’état après sa fermeture en avril 1973.

Carte en main et illuminée d’un large sourire, Sofia, 9 ans, précède son groupe vers le grand lavabo d’où pendent du plafond les habits des mineurs, la lampisterie, la salle des compresseurs et celle d’extraction, qui reliait le fond situé à 720 m de profondeur. « J’ai bien aimé les chariots avec le charbon dedans et quand le guide a descendu un vêtement avec les claquettes, un simple bout de bois avec une ficelle, s’étonne Océane, 10 ans, avec ses parents et ses trois frères et sœurs. Il a fait une démo et mis le casque sur la tête [d’un visiteur] : c’était trop petit ! »

Carte en main, Sofia, 9 ans,
s’apprête à découvrir le musée
de la Mine de Saint-Étienne.

« Ces enfants sortent rarement et ne vont jamais en vacances », précise Jean, de Sainte-Florine, qui encadre sa première JOV. « Le but, c’est de leur faire passer un moment agréable, si possible culturel : une journée de vacances en famille. »

Comme eux, près de 50 000 enfants participent aux JOV, qui permettent à ceux qui ne sont pas partis après le 15 août de s’évader le temps d’une sortie à la mer, à la montagne, dans un musée ou un parc de loisirs. Cette année pour leur 40anniversaire, une cinquantaine de JOV, mobilisant des milliers de bénévoles, ont lieu dans toute la France, comme à Deauville (Calvados), où 5 000 petits franciliens ont goûté aux joies de la plage.

« Les loups blancs sont sortis »

Arrivés à midi à l’Espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine (Loire), enfants et parents découvrent à leur rythme les animaux dans leur habitat : tigre et lynx de Sibérie, panthère des neiges, ours malais… se reposent à l’heure du déjeuner et de la sieste. « Le panda roux était bien caché dans l’arbre », rigole Océane.

Ibrahim découvre en famille
les animaux et leur habitat
de l’Espace zoologique
de Saint-Martin-la-Plaine

« Les loups blancs sont sortis, exulte Ibrahim, 10 ans, impatient de voir pour de vrai [son] animal préféré. J’aime bien les dessiner », précise le futur « dessinateur ou archéologue », qui passe la journée avec ses parents, sa petite sœur Ramah et son frère Radwan, « 5 ans et demi » et curieux de tout connaître. Arrivée en France en 2016, cette famille syrienne installée à Sainte-Florine partage pendant le pique-nique les bons moments de la matinée et s’amuse des exploits de leurs aînés intrépides, qui veulent voir ou revoir tous les animaux : le gorille, qui « a montré ses muscles comme un vrai humain », le lion et l’ours noir, qui s’est réveillé…

« À quoi pense-t-il ? »

À 14 heures, les familles assistent au goûter des gorilles. Peu après le départ des soigneurs qui ont jeté des fruits dans la vaste serre étagée des grands gorilles, l’un des hominidés imposant s’avance tranquillement. Agrumes, tomates, grains de raisin qu’il saisit de ses doigts habiles, le frugivore compose à son envie son brunch quotidien. Appuyé sur ses deux pattes avant, il s’allonge sur le ventre pour manger sa banane qu’il a préalablement épluchée. Les poses humaines de l’animal, qui selon son humeur peut vous fixer ou vous ignorer, figent les familles dans leur contemplation. « Qu’est-ce qu’il pense ? », s’interroge un spectateur plongé dans ses propres réflexions.

« Cette journée, c’est comme des vacances », résume Soraya, 10 ans, qui est venue avec sa mère son petit frère et sa grande sœur de 14 ans. À la rentrée, « je pourrai raconter que j’ai été dans un parc d’animaux, où j’ai vu des perroquets, des serpents et un spectacle de singes. »

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