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Agir et prévenir contre le surendettement

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Dans les permanences d'accueil les bénévoles reçoivent des familles en situation de surendettement.

Séminaires, journées d’information ou permanences d’accueil dédiées, le surendettement est une question qui mobilise le SPF. Avec des partenaires associatifs ou institutionnels, des actions sont menées pour aider les familles concernées.

En 2017, le surendettement touchait  181 123 personnes et la moyenne des dettes contractées par les français était de 42 000 euros selon la Banque de France. Une réalité qui est familière pour le Secours populaire dont 13,4 % *des personnes aidées par l’association sont en situation de surendettement. Daniel Bijardel, bénévole a Info-Dettes 77 et membre de la commission de surendettement de la Banque de France explique que ce « fléau » est difficile à déceler, et que la frontière entre l’endettement et le surendettement est bien fragile. « Nous accompagnons les familles, même si souvent elles nous contactent quand leur situation est déjà dramatique. Elles attendent le dernier moment car elles espèrent que cela va s’arranger, ce qui n’est bien sûr jamais le cas. » explique t-il. Les personnes les plus touchées sont souvent des personnes seules, âgées de 45 à 54 ans et en majorité locataires (76 ,3 % ).

De nouvelles lois protègent les personnes

Dans les permanences d’accueil du SPF, on tente d’accompagner au mieux ces personnes, en leur détaillant leurs droits, car aujourd’hui beaucoup parmi elles ignorent l’existence de recours ainsi que la nécessité de saisir au plus vite la commission de surendettement. Cette saisie les protège, en arrêtant toutes les procédures engagées avec les créanciers. Aujourd’hui, grâce à de nouvelles réglementations, le fléau du surendettement est en baisse. Depuis 2010 la loi Lagarde protège les personnes contractant des prêts (obligation pour les prêteurs de vérifier la solvabilité des emprunteurs, doublement du délai de rétractation…). A ce dispositif s’est ajoutée en 2014 la loi Hamon, et son fichier positif, qui regroupe tous les crédits faits par les personnes. L’idée étant de mettre fin au crédit de trop. Toutes ces mesures ont évité à des familles de plonger dans le surendettement. Malgré tout, 80 % des dossiers sont encore liés aux crédits à la consommation. Ces chiffres cachent aussi le non-recours au droit. Néanmoins une des causes premières du surendettement, c’est l’insuffisance de revenus des ménages. Encore trop de familles ne parviennent pas à faire face à leurs dépenses quotidiennes. Selon Annie Damay, de la fédération de l’Hérault « Comment vivre avec 45O euros par mois et un loyer de 500 euros ?  Les familles ont beau faire ce qu’elles peuvent, quand on a pas assez d’argent pour vivre, on peut faire tous les calculs que l’on veut, on n’y arrive pas. Il faut savoir qu’un ménage sur deux n’a aucune capacité de remboursement.»  

L’engrenage du surendettement

C’est le problème de fonds du surendettement et c’est pour cela que certaines familles font appel plusieurs fois à la commission de surendettement. Bruno Trubert, directeur  de Crésus Ile-de-France en témoigne « Je connais un couple qui a fait effacer sa dette quatre fois, mais qui ne parvient toujours pas à s’en sortir. Des revenus trop faibles et des charges locatives trop élevées, cela ne fait pas le compte. C’est ce qu’on appelle l’engrenage du surendettement : budget insuffisant, crédit pour boucher un trou, et un autre crédit pour un accident de la vie… jusqu’au jour où cela devient insurmontable.» Des situations et des histoires de ce genre, les bénévoles du SPF en rencontrent souvent. C’est pourquoi les responsables de l’association s’inscrivent dans des dispositifs existants pour répondre au mieux à toutes les situations. Dans le Rhône par exemple, les bénévoles ont suivi des formations avec Crésus et l’UFC que choisir pour maîtriser cette question.

C’est encore une question taboue !

En 2019, d’autres sessions seront  proposées. Dans l’Eure et dans l’Essonne, il est question de se rapprocher des  membres de l’UDAF (Union nationale des Associations familiales) qui siègent dans les commissions de surendettement leur demander de venir animer faire des formations dans les locaux du SPF. En Ile-et-Vilaine, des contacts sont également pris avec des travailleurs sociaux et des responsables de CCAS (Centres communaux d’action sociale).Mais soutenir les familles concernées n’est pas toujours aussi simple, et la bonne volonté des bénévoles se heurte parfois à la retenue des personnes accueillies qui n’osent pas faire état de leurs problèmes. Le surendettement est en effet encore une question taboue. Prendre le temps de discuter et d’écouter les familles est essentiel, cela permet souvent de mettre en confiance.

*Source Atrium 2016

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