Émanciper
Vingt ans pour le droit à la pratique sportive

Le Secours populaire intègre l’accès au sport dans ses actions, aux côtés de l’aide alimentaire et vestimentaire, de l’aide aux vacances, de l’accès à la culture ou encore aux soins. Il s’est lancé dans cette activité aux lendemains de la Journée des oubliés des vacances en 2000. Celle-ci avait réunis des dizaines de milliers d’enfants au Stade de France en présence de parrains aussi prestigieux que les footballeurs Zinedine Zidane et Cristiano Ronaldo.
Près d’un tiers des Français (29 %) ne pratiquent aucun sport, par choix ou par nécessité, selon l’Institut national du sport (INSEP). L’inscription dans un club sportif est très dépendante du niveau de vie, de la proximité des infrastructures, mais aussi du genre (les femmes pratiquent moins que les hommes). Un quart de la population est inscrit dans un club. Un chiffre qui tombe à 10 % dans les quartiers populaires…
Les plus pauvres souvent privés
Le sport implique des frais : cotisation, chaussures, maillots, transport… la facture grimpe vite. « Le manque d’argent est un obstacle pour les familles dont les revenus ont déjà du mal à couvrir les besoins vitaux », constate Christian Lampin, secrétaire national. Dans ces conditions, il est difficile pour les personnes confrontées à la précarité d’exercer ce « droit fondamental pour tous » au sport et à l’éducation physique, comme le rappelle l’UNESCO depuis 1978.
Zinedine Zidane et Cristiano Ronaldo entourent Julien Lauprêtre, alors président du SPF, au Stade de France en 2000.
Le Secours populaire œuvre pour réduire cette fracture sociale, grâce à différents partenariats, avec Kinder Ferrero notamment, qui ont permis de financer plus de 6 000 licences. A ce chiffre, il faut ajouter les multiples achats de licences dans les différentes fédérations du Secours populaire.
Les jeunes ainsi aidés pratiquent au total 75 disciplines différentes, en particulier le football, la natation, le judo ou la gymnastique.
Garantir la pratique des publics précaires
Dans ce dispositif, le Village Kinder, qui fête cette année son 10e anniversaire, joue un rôle important. Chaque été, jusqu’à 1 000 enfants sont ainsi invités dans le centre omnisports de Temple-sur-Lot, à proximité d’Agen, pour découvrir toute une palette de disciplines différentes, sous l’œil vigilant d’athlètes de haut-niveau. À la suite de leur séjour, les petits qui le souhaitent bénéficient d’une licence pour pratiquer le sport de leur choix.
Le 10e Village Kinder fera découvrir, cet été, différentes disciplines à des centaines d’enfants.
Très tôt, le Secours populaire s’est tourné vers le handisport. Dès 2002, il a ainsi fait venir une centaine d’enfants au championnat du monde d’athlétisme pour valides et handicapés. Les bénévoles ont aussi institué des équipes dans lesquelles jouent des personnes sans domicile fixe, ainsi que des migrants-réfugiés, notamment grâce à un partenariat avec le PSG.
Participer aux grands événements
Les grands événements sportifs sont aussi l’occasion de réunir de nombreux jeunes autour du droit au sport. Chaque année, avec la Fondation FDJ, des jeunes découvrent le vélo tout terrain BMX sur les étapes du Tour de France de cyclisme. L’association s’implique déjà dans la préparation des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Signe de l’importance donnée à l’accès au sport, l’association organise un Séminaire populaire le 21 juin prochain sur ce thème, à l’INSEP, à l’ouverture de son assemblée générale, qui se finira le 22 juin.
Liens
- Aide aux migrants-réfugiés : au Secours, le football joue solidaire
- Les « oubliés du sport » au Tour de France
- Le sport, au coeur de l’éducation populaire (dossier)
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