Émanciper
-
Vacances : mer, montagne, campagne, demandez le programme
Pour la seconde année consécutive, les départs en vacances du SPF s’adaptent au Covid pour proposer de nombreuses possibilités, dans le respect des règles sanitaires, afin de multiplier les bouffées d’oxygène que constituent les Journées bonheur et les séjours de vacances. Grâce à la mobilisation des bénévoles de nombreuses familles pourront s’évader et se ressourcer.
Des familles qui respirent ! Profitant du long week-end de l’Ascension, le Secours populaire a lancé sa campagne d’été, le 12 mai, en faveur des vacances pour tous, après de longs mois de confinement et d’angoisses. Pour l’occasion, 120 personnes ont été hébergées par le partenaire de l’opération, les Villages Vacances Familles (VVF), dans 7 lieux différents d’hébergement, de Sigean dans l’Aude à Maisod dans le Jura.
« Nous ne reviendrons pas sur les bienfaits d’un départ en vacances, d’une journée de détente et de loisirs pour les personnes qui vivent au quotidien des situations de stress liées à la précarité. Il s’agit ‘‘juste’’ de redonner la joie de vivre aux enfants, à leurs parents et leurs grands-parents. »
Nicole Guillosson, chargée de la campagne Vacances au sein du comité national
Cette année encore, l’association s’adapte au contexte sanitaire en offrant – aux enfants, familles monoparentales, étudiants, indépendants, précaires, etc. – la possibilité de s’évader quelques jours, loin de leur lutte quotidienne pour subvenir à leurs besoins. Cette évasion est une nécessité car les ménages confrontés à la pauvreté sont aussi les premières victimes de la crise sanitaire (maladie, mal-logement, manque de ressources, isolement). En plus des difficultés matérielles, ils souffrent très souvent de détresse psychologique, comme le montrent les enquêtes de Santé Publique France.
« Il n’y a pas besoin de partir loin » pour découvrir des coins de nature à couper le souffle, souligne Laetitia auprès de ses deux ados.
Pour la 7e année, la Corrèze s’attache à fournir un séjour pour les femmes isolées. Ses bénévoles emmènent, mi-juillet pour un séjour dans un coin sauvage de l’île d’Oléron, une trentaine de femmes seules ou avec leur enfant, dont certaines sont hébergées dans des structures d’accueil pour femmes ayant fui leur conjoint. « Cela sera la 7e édition de ce séjour qui est organisé en lien avec des associations qui recueillent des femmes victimes de violences conjugales, mais qui est aussi conçu pour réparer d’autres violences, comme celles de natures sociales et économiques », explique Christiane Monteil, la bénévole en charge des vacances à Tulle.
« Notre objectif est de profiter de notre connaissance de l’épidémie pour réaliser les formules que nous avions dû annuler l’année dernière », assure Thierry Mazabraud, secrétaire général de la fédération de Haute-Vienne, dont le programme reflète bien les activités de l’association : colonies, villages copain du Monde, Journées des oubliés des vacances après le 15 août. « Nous renouvelons aussi notre ‘‘première’’ de 2020 : un été d’activités aux pieds des immeubles des quartiers populaires de Limoges, avec ateliers sur l’environnement, distributions de livres, fanfare brésilienne, etc. » Grâce au financement par l’ANCV, partenaire du Secours populaire, du dispositif « seniors en vacances », les bénévoles organisent de nombreux séjours, avec nuits à l’hôtel ou en collectivité.
« Notre premier village copain du Monde se tiendra du 11 au 17 juillet, en plein milieu forêt de Tronçais, avec 24 enfants, dont un tiers seront des migrants. En plus des droits des enfants, nous allons sensibiliser les enfants à la nature et à sa préservation à travers la gestion de la forêt et aussi via l’observation de la faune qui vit dans l’aire protégée des étangs. »
Marie-Andrée Auclair, référente copain du Monde de l’Allier
Dans le programme de cet été, la culture revient. Après une interruption en 2020, dû à l’arrêt de nombreux festivals, les bénévoles retournent cette année au Festival d’Avignon, grâce au partenariat avec les Céméa. Les séjours pour découvrir le théâtre, assister aux représentations et surtout préparer une expression théâtrale durent 5 jours. La pandémie oblige à ramener le nombre de participants de 80 à 37.
Après des mois d’inactivité forcée, le sport et la découverte de pratiques sportives seront mis à l’honneur, comme l’illustrent les deux initiatives suivantes : les bénévoles des Ardennes invitent une vingtaine d’enfants, le 4 août, pour un baptême de l’air à l’aérodrome de Belval, près de Charleville-Mézières. La ville de naissance d’Arthur Rimbaud a été particulièrement frappée par le chômage ces 15 dernières années. Autre initiative, parmi de nombreuses autres, une vingtaine d’enfants suivront des étapes du tour du Limousin et recevront un vélo à l’issue des ateliers de découvertes des joies du cyclisme.
Susciter la curiosité, l’inattendue, la coopération. Objectifs atteints sur la célébrissime plage de Deauville.
Les familles pourront partir en séjour – en centres de vacances, au camping ou en gîtes – ou encore profiter des sorties à la journée, appelées les « Journées bonheur ». Au départ de Limoges, les familles partiront le matin en direction de La Rochelle, pour revenir chez elles à la nuit tombée. En Bretagne, elles prendront le train depuis Brest pour arriver « à Saint-Malo où les attendent une plage réservée, des animations et un pique-nique », souligne Juan Pomares, le secrétaire général des Côtes-d’Armor.
Son équipe ouvre trois antennes locales en zones rurales, afin que les paysans du cru poussent plus facilement la porte de l’association. « On compte bien les familiariser avec l’idée de vacances. » Plus au sud, c’est une permanence mobile, appelée aussi Solidaribus, qui facilitera l’accès en sillonnant les routes de la Haute-Vienne. Le programme est bien complet, dans tous les départements, même si ici la liste est loin d’être exhaustive. Elle va s’enrichir au fil des semaines.
Liens
Nos autres actualités sur ce sujet
