Émanciper
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«Voir la mer, la montagne ou la neige, ce ne doit pas être qu’à travers la TV»
Connu du grand public pour ses participations au Vendée Globe, le navigateur et skipper professionnel Jean Le Cam est le nouveau parrain de la campagne Vacances du Secours populaire. Pour leur construction, « les enfants et les jeunes doivent pouvoir changer d’univers », estime celui qui est surnommé le « roi Jean » en raison de son palmarès impressionnant.
Pourquoi avoir accepté d’être le parrain de cette campagne Vacances ?
Parce qu’il faut que les enfants et les jeunes, en particulier, puissent avoir des vacances même s’ils n’ont pas beaucoup de moyens. Je crois que c’est important pour l’équilibre des enfants qu’ils puissent s’extraire un peu de leur quotidien. Ils ont besoin de sortir de leur univers, d’en découvrir d’autres. J’espère qu’il y aura beaucoup de personnes qui vont adhérer à cette idée et aider au financement de cette campagne.
Vous engagez-vous en réaction à la grande crise provoquée par la pandémie ?
Non, c’est un choix déconnecté de la situation actuelle : que des enfants ne partent pas en vacances ne date pas d’hier. C’est quelque chose qui m’a toujours affecté, c’est aussi simple que ça. Même en Bretagne, il y a des enfants ou des ados, qui n’ont pas vu la mer, alors qu’elle est là, tout autour ! Ce ne devrait pas être le cas ! Voir la mer, voir la montagne ou encore la neige, ce ne doit pas être qu’à travers la télévision. Il faut pouvoir sentir directement ces choses de la vie.
Ça vous évoque quoi le mot de « vacances » ?
Pour moi, c’est la liberté : connaitre des milieux différents, des gens différents, sortir de son cadre de vie. Cette expérience s’intègre à l’éducation au sens large. Ces périodes de loisirs sont essentielles à l’ouverture d’esprit, en complément de ce que propose l’école. Les vacances servent à se relaxer, se détendre, mais aussi à affirmer ses convictions à l’égard des domaines qui nous plaisent : la mécanique en réparant un moteur, la culture, faire pousser des arbres, jardiner. Aller au contact de la mer, si on est attiré par elle, et pratiquer comme on veut la plongée, la voile ou filer dans un bateau marchand. Bref, c’est un moment privilégié où l’on développe sa capacité à découvrir ce qui se passe autour de soi et à conforter son futur.
Quelles places ont-elles dans votre construction personnelle ?
Dans mes souvenirs de vacances, ce qui reste de plus fort, c’était quand l’école était fermée à cause des grèves : on était en vacances plus tôt ! Ah, pour ça, c’était vraiment génial Mai 68. Sinon, en général, je passais du temps à naviguer. C’était sur de petits bateaux et je faisais de petites compétitions. Je me souviens qu’on allait, avec mon père, au Royaume-Uni, pour des régates à l’île de Wight. J’aime y retourner.
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