Un congrès au coeur des 80 ans du Secours populaire
Le samedi 8 novembre, 176 bénévoles du Secours populaire de la fédération de Loire-Atlantique se sont retrouvés pour leur congrès départemental. À trois semaines du 40e congrès national à Lille, les délégués du département ont pris le temps de faire le point sur les deux années écoulées ainsi que sur les actions à mener. Ce rendez-vous statutaire, qui s’est déroulé dans les salons Maudit de la ville de Nantes, a permis de revenir sur les 80 ans de l’association.
Venus des 19 comités et des 5 antennes de la fédération, les délégués ont découvert un lieu chargé d’histoire. C’est dans les salons Mauduit édifiés au début du xxe siècle et décorés dans un style Art déco, situés au 10 de la rue Arsène-Leloup, à Nantes, qu’ils ont été accueillis. Organiser le congrès dans ce lieu n’était pas un hasard. C’est là que le 19 mai 1945 le Secours populaire de Loire-Atlantique et l’Assistance française ont offert à 250 déportés de Dachau et Buchenwald et à leurs familles du vin, des gâteaux, des fraises et des cigarettes. Un épisode rappelé par Danielle Alexandre, la secrétaire générale de la fédération, dans son discours introductif. La matinée de ce congrès a été consacrée à la présentation des activités qui ont mobilisé les 1 600 bénévoles rassemblés dans les entités durant l’année 2024. Après la projection d’une vidéo rétrospective, la parole a été donnée à plusieurs bénévoles, avec pour mission de mettre en lumière les activités conduites lors des différentes campagnes ainsi que les temps forts de la solidarité de l’année 2024. Ainsi Claude a témoigné de la réouverture du comité de Couëron et de la nouvelle dynamique qui mobilise les animateurs-collecteurs de cette structure, avec une aide apportée à 40 familles depuis bientôt 10 mois. Puis un focus sur l’année des jeux Olympiques et les actions autour du sport, notamment le relais de la flamme olympique par Thierry Robert, secrétaire national du Secours populaire et parrain de la fédération. Philippe, du comité de Rézé, s’est exprimé sur l’aide alimentaire, mettant en avant l’importance du marché pop. « Grâce à cette aide, nous avons pu apporter une aide qualitative à de nombreuses familles de notre comité. Pour y parvenir, nous avons même fait un sondage pour connaître les produits qu’elles souhaitaient recevoir. Ainsi une fois par mois, des fruits et des légumes frais, des produits laitiers et des œufs sont à disposition dans notre libre-service. »
Christiane et Yvon du comité de Saint-Nazaire ont pris la suite pour parler de la campagne des Pères Noël verts, rappelant l’importance des partenariats qui font briller les yeux des enfants et des parents chaque année. Émue, Christiane a souhaité parler de la joie des mamans qui, l’année dernière, se sont mises à danser lors de la distribution de jouets. Car comme il a été dit en ouverture de ce congrès départemental, le bilan d’activités, ce n’est pas que des chiffres ; derrière ceux-ci, il y a des hommes, des femmes et des enfants auxquels l’association redonne le sourire. C’est cette humanité qui porte les bénévoles.
Pour terminer cette présentation de l’année 2024, il a été question de la solidarité internationale avec le projet de solidarité conduit au Sahara occidental avec l’achat d’une ambulance pour une maternité ainsi que de la forte mobilisation pour Mayotte avec un projet entre les pêcheurs de Mayotte et ceux de Loire-Atlantique. Danielle Alexandre, qui est partie en mission à Mayotte, est revenue sur ce terrible drame et la situation difficile qui perdurait encore sur place un an après.

Après cette matinée riche en témoignages, les délégués ont partagé et échangé sur cette première partie. « Quand on est dans son comité, on ne se rend pas toujours compte de tout ce que font les autres bénévoles dans leurs entités. Cela permet de se rencontrer et de discuter », relève Christiane, du comité de Ventou. Comme elle, l’ensemble des délégués apprécient ces temps de partage qui sont importants même si depuis un an maintenant Anne, de la fédération, a mis en place les ”Papote Café” qui invitent régulièrement les bénévoles à se retrouver pour échanger.
Pour Georges, bénévole depuis 1987 à Pont-Château et responsable du comité de la ville, ce congrès est en rupture avec les précédents : donner la parole aux bénévoles est bien plus vivant que lorsqu’on nous fait la lecture de rapports. « Être ici aujourd’hui, c’est comprendre comment fonctionne le Secours populaires, c’est un moment convivial, qui ouvre de nouvelles pistes. Je me souviens de mon premier congrès, c’était en 1995 à Bercy. C’est toujours avec émotion que je participe à ces rendez-vous qui ne sont pas que statutaires. »
Une fois le bilan passé, les débats se sont portés sur les projets et les axes d’amélioration à mener. Par exemple, il a été mis en évidence que la solidarité internationale devait se développer et qu’un collectif sur les partenariats devait se mettre ne place pour que ce secteur prenne toute sa place dans les financements à venir.
C’est ensuite par le biais d’une animation portée par Nathalie que les délégués ont pu s’interroger et discuter de la question de l’indépendance financière et politique de l’association. Un sujet qui a mis en évidence que, pour chacun, le curseur n’était pas toujours au même endroit. Des questionnements en lien avec l’actualité, car la suppression de certaines subventions touche certaines associations et parce qu’à l’approche des élections municipales, des sollicitations commencent à arriver, comme en a témoigné France du comité de Couënon.
Alors que la journée s’achève, tous sont satisfaits de ce temps dédié à la réflexion et à l’échange. « Se retrouver avec d’autres bénévoles, que nous ne rencontrons que rarement, est l’occasion de mutualiser nos expériences et de partager nos difficultés. On apprend aussi beaucoup de choses sur ce qui se passe à la fédération », soulignent Marie-Jo et Michelle du pays de Retz.

Pour marquer l’anniversaire de l’association, une quinzaine de bénévoles avaient préparé une pièce de théâtre retraçant les temps forts du Secours populaire durant les 80 années écoulées. Premiers départs en vacances, premiers Pères Noël verts et créations de comités locaux comme celui de Saint-Nazaire. Humour et histoire étaient au rendez-vous de ce spectacle qui avait demandé presque six mois de travail à l’équipe. Une fois par semaine, tous se retrouvaient pour répéter, préparer la scénographie, les décors et les costumes.
Pour Claude, nouvellement bénévole au comité de Couënon, ce premier congrès et cette rencontre avec l’ensemble des acteurs de la fédération sont un vrai « souffle pour construire la solidarité de demain. Un congrès cela fait prendre conscience que le Secours populaire est une grande famille et que la devise “Tout ce qui est humain est nôtre” est plus qu’une devise. Derrière les mots et les chiffres, il y a des hommes et des femmes qui portent des valeurs de solidarité ».