Planète et solidarité de demain au coeur des congrès départementaux

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Dans la Manche, les bénévoles présents au congrès départemental ont pris le temps de réfléchir à leurs pratiques solidaires

Alors que le 38e Congrès national du SPF est annoncé dans un mois, l’ensemble des bénévoles s’est déjà emparé de sa thématique : « Construisons ensemble une solidarité populaire, durable et planétaire­ ». Ainsi, de Brest à Marseille en passant par Putanges-le-lac, les bénévoles mettent la planète et la solidarité au cœur des débats.  

Bien que la campagne Pauvreté-précarité occupe l’ensemble de l’association, de nombreux bénévoles prennent le temps de participer à la préparation d’un temps fort du Secours populaire, son Congrès. Ainsi, partout en France, des congrès départementaux se tiennent depuis fin septembre et jusqu’à la mi-novembre. Des rendez-vous incontournables pour faire le point sur les deux années écoulées et définir les grands axes des années à venir. Attendus par beaucoup, ces congrès sont l’occasion de prendre le temps de se poser et de réfléchir collectivement, car il ne peut y avoir d’actions pérennes sans réflexion comme, à l’inverse, des actions et des expériences naissent la réflexion. A Brest, les cent délégués ayant participé à leur congrès ont été invités à participer à des ateliers les questionnant sur le lien entre leurs actions quotidiennes et le développement durable. Trois ateliers pour répondre aux questions suivantes : « Quelles sont nos actions qui, d’après vous, s’inscrivent dans les 5 piliers* précédemment cités ? », « Quelles sont les actions de solidarité que vous souhaiteriez mettre en place pour un développement durable et planétaire ? », « Quelles sont les actions de solidarité que vous souhaiteriez mettre en place à destination plus spécifiquement des enfants ? ».

Améliorer les pratiques

Par groupe de 20 personnes, les bénévoles se sont certes interrogés sur leurs pratiques actuelles mais ont aussi largement pris le temps de se projeter et d’aller plus loin dans leur démarche. Par exemple, développer les partenariats avec des producteurs locaux pour respecter les circuits courts, aller plus dans les écoles pour sensibiliser les enfants aux enjeux planétaires et solidaires, mieux trier les vêtements et donner ceux que l’on ne peut offrir aux familles à des organismes qui les transformeraient, mieux gérer les déchets, reprendre l’idée de l’antenne de Brest qui a mis en place un méthaniseur…Comme l’explique Bastien Caban de la fédération du Finistère, « ce sont plein de petits gestes qui comptent. Faire attention à son environnement, c’est essentiel et tout le monde a un rôle à jouer dans ce défi planétaire ».A Vitry-le-François dans la Marne, les 70 délégués se sont rapprochés des actions conduites à l’international par la fédération pour mieux appréhender la thématique du développement durable. Avec des projets à Haïti, Madagascar et en Inde, ils ont fait le lien entre une solidarité menée ici et là-bas. A chaque congrès départemental sa façon de préparer le Congrès national. Pour cette 38e édition, les idées n’ont pas manqué : ateliers thématiques, travaux en ruches, débats en plénière… et même un escape game sur le développement durable dans l’Orne. Une idée portée par Jade Boyksens, âgée de 15 ans et « Copain du Monde » depuis 4 ans. « Nous étions 12 pour l’escape game. Il fallait résoudre des codes et répondre à des questions. C’est une approche ludique qui offre la possibilité d’apprendre sur la question du développement durable », explique-t-elle.

La planète et la solidarité de demain au coeur des congrès départementaux

Durant une journée, les bénévoles de la fédération de l’Orne ont mis le développement durable au centre de leurs débats.

Les « Copain du Monde » acteurs de la solidarité

Lors de ces congrès, la place et l’engagement des enfants « Copain du Monde » ont été incontestables. Depuis 2009, date des « États généraux populaires de la solidarité pour les droits de l’Enfant » organisés à Nantes, les enfants « Copain du Monde » ne cessent de voir leur mouvement se développer et prendre une vraie place dans les instances. « Il y a 12 ans les enfants étaient invités mais sont restés entre eux, aujourd’hui leur place est une vraie place. Ils sont des collecteurs comme les autres, ils agissent et prennent la parole comme tous les bénévoles », explique Farida Benchaa, membre du bureau national et référente nationale « Copain du Monde ».Cette place donnée aux enfants se traduit également par leur engagement au sein des instances, comme en témoigne le parcours de Jade Boyksens, bénévole depuis plusieurs années au sein du mouvement « Copain du Monde » qui vient d’être élue au sein du Comité départemental de l’Orne. Plus jeune élue de la fédération, elle entend bien porter la voix des enfants « Copain du Monde » au plus haut niveau, notamment à Lyon les 19, 20 et 21 novembre. Bien évidemment, la thématique du Congrès à largement été débattue dans les rendez-vous départementaux mais dans de nombreuses fédérations, comme le précisent les statuts, ces congrès sont aussi nécessaires pour réaliser les bilans des deux années écoulées. Mais cette année, la pandémie et la crise sanitaire qui s’en est suivie a aussi été largement abordée. Difficile de ne pas repenser au confinement et au rôle joué par les 87 000 bénévoles du SPF depuis deux ans. Dans la Manche, comme dans le Cher et certainement dans de nombreux départements, l’heure du bilan ne pouvait se faire sans évoquer cette crise. Pour Joël Carpier, secrétaire général de la fédération de la Manche, « les bénévoles ont besoin de s’exprimer sur ce qu’ils viennent de vivre. Ils s’interrogent sur les activités de terrain parfois difficiles à mettre en place, même si la construction d’un réseau solidaire est incontournable. L’expérience de la pandémie en a fait la preuve ».

La planète et la solidarité de demain au coeur des congrès départementaux

Les enfants « Copain du Monde » du Loiret ont largement pris leur part à la construction du 38 e congrès du Secours populaire.

Echanges et débats permettent d’avancer

Sur l’ensemble du territoire, des échanges et des discussions sur ce que les uns et les autres ont vécu depuis mars 2020 ont eu lieu et ont mis à chaque fois en lumière la force de l’association et sa capacité à réinventer la solidarité. Pour les bénévoles, ces temps d’échanges sont importants et permettent un partage d’expérience qui ne peut que renforcer la solidarité. Même si chacun a sa propre vision de ce qu’est ou doit être un congrès, il est surtout pour tous très attendu. Bénévole depuis tout juste un an car elle souhaitait s’engager pour les autres, Maryline Richardot-Laine vient de vivre son premier congrès départemental à Vesoul. Pour elle, « ce congrès départemental est le premier. J’ai apprécié les différentes propositions issues des trois ateliers. Pour le reste, je n’ai pas assez de recul pour donner mon avis, mais venez m’interroger l’année prochaine ! En tous cas, je vais continuer à m’investir dans cette belle association ».

 

Merci à Marc Lumat et Daniel Codazzi pour leur contribution.