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La rentrée scolaire rime avec galère et solidaire

Mis à jour le par Olivier Vilain
Distribution de fournitures scolaires par les bénévoles du Secours populaire à des enfants dont les familles sont en difficulté.

Cette semaine, des millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes font leur rentrée, de la maternelle à l’université. Les bénévoles et les partenaires du Secours populaire aident les familles confrontées à la pauvreté et à la précarité à vivre ce grand rendez-vous.

Mercredi 28 août, les enfants du club copain du Monde de Saint-Marcel, près de Chalon-sur-Saône, a distribué des kits scolaires à plus d’une centaine d’enfants de familles aidées par le Secours Populaire. Intitulé « Opération Back to School », ce coup de pouce a été réalisé avec l’aide d’Amazon. Un peu partout en France, les bénévoles collectent cahiers, gommes et autres stylos (voir plus bas) afin d’apporter une aide aux familles aux prises avec la précarité.

Les chercheurs sont formels : les diplômes protègent du chômage et de la précarité. Il est cependant très difficile de réussir sa scolarité quand la pauvreté vous tourmente, vous votre famille. Une fois pris en compte les frais engagés pour les fournitures, les livres, les vêtements, les accessoires de sport et les frais annexes (coopérative, assurance…), la rentrée a un coût très élevé pour les familles aidées par le Secours populaire.

 

Selon une enquête menée par la Confédération syndicale des familles (CSF), la rentrée accapare jusqu’à 42 % du revenu d’un parent seul qui percevrait le RSA socle et qui aurait trois enfants entrant en CM2, en 4e et en seconde. Cela représente aussi 20 % du budget d’un couple d’ouvrier et d’employée dont un enfant entrerait en 4e et l’autre au lycée.

Les bénévoles collectent un peu partout, grâce aux partenariats avec Auchan et Carrefour, comme à Bessancourt (Val-d’Oise), à Grasse dans les Alpes-Maritimes ou encore à Dijon ou Angers. Une coopérative angevine d’enseignants, la Sadel, offre 614 kits de fournitures scolaires au Secours populaire du Maine-et-Loire. Mais les fournitures scolaires ne résument pas à elles seules les efforts des bénévoles. Depuis 2014, la MAE offre des assurances scolaires et extra-scolaires à des tarifs préférentiels à des familles aidées par le Secours populaire dans 34 départements.

 

L’association à la main ailée contribue aussi au financement de licences sportives ou aux inscriptions à des activités artistiques, comme la danse ou la musique, afin que les enfants puissent s’investir dans des activités génératrices de bien-être. « Depuis que je fais du karaté, j’ai plus confiance en moi, j’ai beaucoup plus d’amis qu’avant et je suis beaucoup plus forte », souligne ainsi la petite angevine Sérine, qui bénéficie de cette contribution.

Toujours dans un souci de justice, les bénévoles organisent durant l’année un accompagnement scolaire qui consiste à aider les enfants à revoir leurs cours mais aussi à les accompagner dans des sorties culturelles ou sportives. Ils sont 40 000 à avoir bénéficié de cette aide l’année dernière. Au-delà du bac, les inégalités persistent. C’est pourquoi, le Secours populaire tient une trentaine d’antennes étudiantes de Lille à Montpellier afin d’apporter réconfort moral et aide matérielle à plus de 30 000 jeunes.

 

Témoignages

Le budget de la rentrée des classes est conséquent. En recherche d’emploi, je ne dispose pas d’assez d’argent pour acheter tout ce que l’on nous demande. Sans le SPF, mes enfants n’auraient pas tout ce qu’il y a sur la liste et je serais obligée de réduire les dépenses alimentaires et vestimentaires. C’est important de pouvoir faire plaisir à mes enfants et de leur donner la même chose qu’aux autres.

Madame B, résidant à Chalon-sur-Saône et mère de 4 enfants

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