« Nous habitons la même planète »

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Le 37 e congrès du SPF avait lieu à Perpignan du 15 au 17 novembre 2019.

Le 37e congrès du SPF s’est tenu à Perpignan du 15 au 17 novembre 2019. Durant trois jours 1200 délégués, 110 dirigeants étrangers et 60 copains du Monde ont partagé leurs expériences et réfléchi à multiplier les actions de solidarité

Mila, est la plus jeune déléguée de ce congrès. Elle a d’ailleurs fêté ses 8 ans à Perpignan avec ses copains de Tours venus comme elle assister au congrès du SPF. « C’est la première fois que j’assiste à un congrès, je suis impressionnée par le monde. Je suis là pour expliquer ce que nous faisons dans notre département pour aider les autres mais je vais aussi écouter ce que les autres vont nous dire. Cela nous sera peut-être utile ». Toute jeune copain du Monde, elle semble un peu intimidée mais espère profiter de tous les instants pour apprendre des autres. Comme elle, les 1200 délégués présents  venus de toute la France et les partenaires étrangers du SPF se sont réunis pour que « la solidarité soit plus grande que le monde, universelle, aujourd‘hui ». Un hommage à Julien Lauprêtre, président du SPF décédé en avril dernier a ouvert les travaux de ce 37 e congrès. Puis, Henriette Steinberg, secrétaire générale du SPF a présenté le rapport moral et d’orientation, suivi du rapport de politique financière de Mario Papi, trésorier national de l’association.

« Nous devons passer un cap »

L’occasion pour l’assemblée de découvrir que dès 1938, date du premier congrès du Secours populaire de France et des colonies, Jean Chauvet premier dirigeant de l’association annonçait explicitement le lien étroit entre la solidarité en France et dans le monde. De même, sur 37 congrès nationaux, 29 ont mis en avant la solidarité internationale. Cette thématique qui n’est pas nouvelle au SPF doit aujourd’hui se poursuivre plus que jamais et comme l’a énoncé Henriette Steinberg dans son rapport « Si nous considérons ensemble que nous avons à passer un cap pour développer une solidarité grande comme le monde, universelle, pour aujourd’hui et pour demain, il nous faut nous doter d’objectifs ambitieux. Si nous retenons cette perspective, il nous faut trouver comment l’intégrer à toutes nos campagnes, de sorte que la lutte contre la pauvreté et la précarité, l’aide au droit aux vacances et à la découverte des autres, le soutien aux enfants et aux jeunes, l’action des Pères Noël verts et le partage lors des moments de fêtes traditionnelles ou culturelles concernent à la fois la France et ceux qui y résident comme les populations du monde entier. »

Agir concrètement pour mondialiser la solidarité

C’est en ateliers, que dès le lendemain les congressistes ont pu débattre et réfléchir sur différentes thématiques liées à la construction d’une solidarité grande comme le monde, ici-et-là bas. En petits groupes, avec des partenaires étrangers, des copains du Monde, les délégués ont réfléchi ensemble à la manière dont chacun, à son échelle peut agir concrètement pour mondialiser la solidarité. Pierre Lacroix, bénévole au comité de Tournon partage avec son groupe son expérience avec les enfants copains du Monde qui après leur rencontre avec des enfants Burkinabé cet été au village copain du Monde de Meyras (Ardèche) se sont mobilisés pour que 40 enfants puissent aller à l’école. Dans une autre salle, un groupe discute du projet  « Buffet du Monde » mis en place par le comité de Colomiers (Haute Garonne). Une idée simple, des plats du monde réalisés par des bénévoles de différents pays et proposés à la vente pour financer des projets solidaires. Dans ces ateliers, il est aussi beaucoup question de la place qui doit être donnée aux personnes migrantes et étrangères.

Un accueil inconditionnel de tous

Pour Colette bénévole en Haute-Savoie « Elles sont de là-bas, mais vivent ici, nous devons leur permettre de trouver toute leur place. Nous pouvons les aider mais elles doivent savoir qu’elles sont une richesse pour nous ». Des témoignages faisant écho à l’exposition sur le 80 e anniversaire de la Retirada, réalisée par le SPF et relatant l’exil massif des espagnols fuyant l’armée Franquiste. Avec cette exposition l’association souhaitait rappeler que l’accueil inconditionnel de toutes les personnes en difficulté fait partie de ses valeurs et de son histoire.  Petite nouveauté de ce congrès, le café populaire. Son but : transmettre et partager les savoir- faire et les bonnes pratiques à travers  des expériences. Plusieurs thèmes étaient proposés : l’alimentation, l’accès aux soins, l’accès au numérique, les migrations… Durant deux heures, les uns et les autres ont pu mettre en avant leurs expériences tandis que d’autres relataient leurs difficultés. « J’ai apprécié les échanges sur l’environnement et la mise en place de nouvelles pratiques, comme l’idée de sensibiliser notre public à l’utilisation de sacs en papiers ou le développement du glanage » explique Françoise Coudert, la nouvelle secrétaire générale des Hautes -Alpes. Une thématique environnementale à laquelle les partenaires étrangers sont également sensibles, comme au Maroc où les enfants sont invités régulièrement à des opérations de nettoyage de leur Douar (Village).

Une direction collégiale

Après trois jours d’échanges très riches et forts en émotion les délégués, les partenaires étrangers et les copains du Monde sont tous repartis avec une énergie incroyable. Un congrès c’est beaucoup de travail mais cela donne aussi beaucoup de force pour poursuivre la solidarité, comme en témoigne Frédérique   Bertho de Saint-Brieuc « C’est mon premier congrès car je ne suis bénévole que depuis trois ans, mais venir ici et se rendre compte de la force du SPF me donne envie de faire encore plus. J’ai découvert la dimension internationale de l’association que je ne connaissais pas. J’ai discuté avec des étrangers et cela m’a beaucoup appris. Je n’ai pas connu Julien Lauprêtre mais son hommage m’a beaucoup émue. C’était un grand homme ».A l’issue de ce congrès la nouvelle direction nationale du SPF a  été élue. 160 membres du Comité national et au conseil d’administration, dont 15 à la commission financière, 40 pour le Bureau national et 14 pour le Secrétariat national  parmi lesquels Mario Papi comme trésorier national et Henriette Steinberg secrétaire générale. Le Congrès confirme un choix de gouvernance collégiale et de transversalité dans le pilotage des actions. Cette direction allie diversité et  solidarité. Les jeunes et les enfants copains du Monde y sont nombreux avec comme objectif de participer à la construction de nouvelles actions.

Nous habitons tous la même planète