Salvador
De l’urgence au développement
C’est à la toute fin des années 70 que le Secours populaire a commencé à mener des actions au Salvador. Il s’est concentré, durant les années 80, sur le soutien aux victimes de la guerre civile, leur prodiguant aide alimentaire et médicale, accès aux produits de première nécessité, avec une attention particulière aux enfants. A partir des années 90, l’aide passe de l’urgence au développement, par la mise en œuvre de programmes sanitaires (aménagement d’une clinique dentaire, création d’un centre de nutrition infantile, formation de promoteurs de santé) et de développement économique local (appui à la culture vivrière et à l’élevage, équipement en puits, construction de cuisines individuelles économes en bois et de fours communautaires).
Une action d’ampleur pour la sécurité alimentaire
A partir des années 2000, les projets de développement soutenus par le Secours populaire gagnent en ampleur, notamment grâce à l’obtention de fonds européens. En partenariat avec MDS (Médecins pour le droit à la santé), un programme d’accès à la santé des populations défavorisées du département de Morazán permet d’améliorer l’accessibilité aux services de santé de la population, de diminuer le nombre de maladies et améliorer l’état nutritionnel des enfants. Parallèlement, avec l’ONG Fundesyram (Fondation pour le développement socioéconomique et la protection de l’environnement) est conduit un programme de sécurité alimentaire par la mise en place d’une agriculture biologique dans la région d’Ahuachapán. Des milliers de familles ont ainsi amélioré leur nutrition et leurs revenus par la vente des excédents de production agricole.
L’autonomie grâce aux coopératives
Sa réussite inspire, en 2012, la mise en œuvre du programme phare que le Secours populaire mène aujourd’hui encore au Salvador avec son partenaire La Canasta Campesina. Dans la commune de Comasagua, les petits producteurs (majoritairement des jeunes et des femmes) accèdent à l’autonomie en s’organisant en coopératives. Les légumes sont cultivés de manière éco-responsable, sans engrais chimiques, en des méthodes respectueuses de l’environnement auxquelles les agriculteurs sont formés. Permettant à leurs familles de se nourrir à leur faim et sainement, ils vendent à des réseaux de consommateurs solidaires de San Salvador le surplus de leur production sous la forme de paniers de légumes bios, les « paniers paysans ».
Grâce à la mise en place de la coopérative Canasta Campesina, ma famille fait pousser une vingtaine de types de légumes et notre alimentation est meilleure. En plus, nous tirons du maraîchage des revenus supplémentaires qui financent les études de mes enfants. Avant, nous ne cultivions que des haricots rouges, du maïs et tout cela était impossible à envisager.
Anna, paysanne de la commune de Comasagua.
