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Les séniors de la Haute-Vienne découvrent la Vendée

Mis à jour le par Romain Delpierre
Petite pause pour les séniors de Haute-Vienne.©Jean-Marie Rayapen / SPF
Petite pause pour les séniors de Haute-Vienne.©Jean-Marie Rayapen / SPF

Du 21 au 28 juin, un petit groupe de 25 séniors de la Haute-Vienne, allant de 61 ans à 88 ans, a séjourné en Vendée. Au programme : dégustation d’huîtres sur Noirmoutier, visite d’un musée consacré à la sardine, plage, soleil et beaucoup de sourires.

C’est avec un grand soleil, à la fois dans le ciel et dans le cœur, que la petite troupe composée de 25 séniors et 2 accompagnatrices pose ses valises à St-Jean-de-Monts. « On est parti un peu tôt mais franchement pour un aussi bel endroit ça vaut le coup. Ça fait du bien de prendre des vacances. », confie Marie-Noëlle, retraitée de 69 ans.

Pour Marie-Noëlle, comme pour les autres voyageurs, cette semaine est l’occasion de se reposer, de couper du quotidien mais aussi de découvrir de nouvelles personnes, de nouveaux lieux et surtout de créer de beaux souvenirs. C’est au sein du Belambra Club « Les Grands Espaces » que les 25 Haut-viennoises et 2 Haut-viennois ont élu domicile pour la semaine. Face à la mer, ils rêvent tous et, sur la terre, ils redeviennent de grands enfants. Entre fous rires et blagues complices, la bonne humeur a été le maître d’ordre de cette semaine. 

Les séniors de Haute-Vienne sont prêts à partir à l’aventure. ©Jean-Marie Rayapen / SPF

Des vacances tout en douceur 

C’est après une bonne nuit de sommeil et un bon petit-déjeuner que l’aventure de nos séniors limousins débute. A peine tout le monde prêt que les activités ne s’arrêtent plus. Au cours des premiers jours, des ballades sont organisées. « Nous avons fait deux promenades de 5km. Nous étions accompagnés par Kevin [un membre du club] qui nous a fait visiter un peu le village et les alentours. C’est magnifique comme coin », raconte en souriant Françoise, accompagnatrice lors de ce séjour. Les séniors, toujours en forme, ont alors enchaîné avec d’autres activités. « La petite baignade en fin de journée c’est quand même agréable. Puis y a la piscine et la mer. Comme ça tout le monde est content, pas de jaloux puis y a de la place. Ça nous fait un bon moment de détente de papotage avant le repas », témoigne Marie-Claire, retraitée de 63 ans, participante du voyage. En plus de la piscine, les plus sportifs du groupe ont pu profiter d’un magnifique terrain de pétanque. Au programme, un tournoi qui s’est soldé par une victoire de Taoufik, 69 ans, retraité et l’un des deux seuls hommes du séjour. « On se défoule un peu. La pétanque c’est sérieux », plaisante le retraité. 

Quand le soleil commence à descendre sur l’horizon, tout le monde se dirige vers les salles d’activités. De la danse, un loto, des quizz, des blind tests : de quoi éveiller les connaissances et les émotions de nos retraités. « Pour le quizz de culture générale, c’était une vraie épreuve. J’avais l’impression de retourner à l’école et de repasser mon certificat d’étude [l’équivalent du brevet]. Ça nous fait travailler les méninges. On rigole avec les copines et puis les animateurs sont vraiment drôles », explique Aline, 73 ans. « Je ne connais pas trop les blind tests. Ce qui était vraiment bien c’est que Kevin l’animateur s’est adapté à nous en direct. On faisait par décennie puis quand il s’est approché des années 2000, il a vu que c’était plus difficile. Il a changé et a remis des musiques des années 70 », continue Aline.

Les moments forts (et gourmands) de la semaine

Le mercredi arrive avec une petite excursion sur l’une des îles emblématiques de la région : Noirmoutier. Bien chaussés, hydratés, nos retraités s’apprêtent déjà à vivre une belle aventure. « On était excités comme des puces dans le bus ; ça n’arrêtait pas. Le chauffeur et le guide nous aidaient aussi, en mettant bien l’ambiance », se souvient Marie-Noëlle. La bonne humeur, les blagues ont accompagné les séniors jusque sur l’île. Là, ils ont eu droit à un petit tour touristique en bus, de l’Epine en passant par les célèbres marais salants ; il n’en fallait pas plus pour éblouir nos petits visiteurs. « C’était magnifique. Je n’ai pas d’autres mots. Je n’avais jamais vu ça avant. Je me suis acheté un petit peu de sel pour moi et pour mon fils qui garde mes animaux. Non seulement le lieu est incroyable mais les guides avec nous sur l’île vivent totalement le moment avec nous », raconte Marie-Claire.

Pour clôturer cette chaude journée bien remplie, les retraités ont pu visiter un champ d’ostréiculture. L’ostréiculture c’est l’élevage d’huîtres destinées par la suite à la consommation. Si beaucoup sont présents vers le bassin d’Arcachon, certains se situent plus vers le nord, par exemple en Vendée. « C’était très joli à voir. On n’en mange pas souvent mais voir comment c’est produit c’est toujours intéressant. On a même eu le droit à une petite dégustation à la fin. Des huîtres accompagnées d’un petit verre de vin blanc. Tout pour nous plaire », s’amuse Martine, sénior participante au voyage mais aussi bénévole du Secours populaire. 

Plus tard dans la semaine, c’est au musée de la sardine de Saint-Gilles-Croix-de-Vie que le petit groupe se retrouve. Le quotidien des anciens et nouveaux marins-pêcheurs de la côte vendéenne se dévoile à nos visiteurs. « Personne n’a une vie facile. On le remarque avec ces expositions. C’est impressionnant le travail et la main d’œuvre qu’il faut pour une boîte de sardines », constate Aline. « L’exposition était courte mais pile ce qu’il faut pour nous plonger quand même dans leurs techniques, leur histoire, leur mode opératoire. C’est fascinant et puis on apprend des choses. Nous ne sommes jamais trop vieux pour apprendre » plaisante, quant à elle, Denise, la doyenne du voyage de 88 ans, toujours en pleine forme. Comme pour Noirmoutier, la visite du musée s’achèvera dans une boutique avec dégustation. « C’est très bon mais alors on ne peut plus embrasser personne après ça. On ne peut plus aller en boîte », ricane Marie-Noëlle, 70 ans, avant de continuer : « Heureusement que j’ai toujours ce qu’il faut sur moi. Mais c’est vrai que le goût et même l’odeur reste. Ça laissera un souvenir ou une anecdote pour l’heureux élu au pire ».

Un petit tour au musée de la sardine. ©Jean-Marie Rayapen / SPF

« Les vacances, c’est important pour le moral »

Pour les derniers instants, « profiter » reste le mot d’ordre. « J’ai pu faire un peu les boutiques. Quand je pars un peu, je me ramène un magnet pour mon frigo », confie Martine. « Je profite un peu de la piscine et de la plage. On a eu quelques gouttes de pluie pendant le séjour, donc faire trempette un peu avec le soleil ça fait du bien », partage Marie-Claire. De son côté, Liubov, 69 ans et d’origine ukrainienne est partie faire quelques achats. « J’ai trouvé des petites robes pas très chères. Cette semaine c’est vraiment particulier. Depuis que mon mari est décédé, je ne pars plus, je n’ai plus les moyens de le faire. Je me contente juste du minimum. Ça me suffit mais j’avoue que les petits plaisirs des vacances, c’est mon un anti-stress. On relâche la pression du quotidien », confie-t-elle.

« On l’oublie bien souvent mais les vacances ne sont pas abordables pour tout le monde. Le Secours populaire de la Haute-Vienne organise ça tous les ans depuis près de 10 ans maintenant. Les destinations sont toujours différentes. On essaye vraiment de sortir à la fois de l’isolement les personnes âgées mais aussi de la tristesse quand on ne peut s’offrir des vacances. Certaines personnes arrivent ici un peu renfermées sur elles-mêmes. En quelques jours on les voit évoluer, sourire et s’ouvrir aux autres. Ça donne tellement de baume au cœur. On se sent utile », partage Annie, accompagnatrice du voyage.

« Avec ce séjour, on a lâché prise. Et bon sang que ça fait du bien. On ne prend pas les soucis du quotidien dans la valise. On sait qu’on va les retrouver en arrivant, ils n’auront pas bougé. Mais au moins, on n’a une trêve ne serait-ce que psychologiquement », se livre Aline. « Partir en vacances pour souffler ne devrait pas être un privilège. Là d’où je viens, il n’existe pas ou très peu d’aides similaires pour partir en vacances. Merci la France, merci le Secours populaire », conclut Liubov.

Le temps est venu de lâcher prise et de se reposer pour Liubov, 69 ans. ©Jean-Marie Rayapen / SPF