Protéger

  • Aide au logement

Le bénévolat, c’est de l’énergie positive !

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Avec ses 80 000 bénévoles le Secours populaire agit pour apporter aide et soutien aux plus fragiles.

Depuis 1985, le 5 décembre célèbre la journée mondiale du bénévolat. Avec ses 80 000 bénévoles, le SPF pratique une solidarité indispensable pour les plus fragiles. Mais qui sont ces bénévoles qui agissent au quotidien et dont les associations ne pourraient se passer ?

« Bénévole depuis 1989 au Secours populaire, je me sens utile. Je donne mais je reçois autant. Je sais pourquoi je dois me lever le matin. Le bénévolat c’est de l’énergie positive. » Telle est la définition de l’engagement bénévole que donne Joëlle Guichard, bénévole et responsable du comité de Sainte-Tulle, village de 3 500 habitants, situé dans les Alpes-de-Haute-Provence. Donner de son temps sans compter ou bien donner une heure de temps en temps, à chacun sa façon d’être bénévole. Cette démarche est celle prônée depuis toujours par le Secours populaire. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en 2015, une campagne sur l’engagement se positionnait ainsi : « Il n’y a pas de petits ni de grands bénévoles ».Alors qu’une crise sanitaire et sociale sans précédent frappe notre pays, le travail des associations et de leurs bénévoles n’a jamais autant compté qu’aujourd’hui. Il est vrai que depuis le 17 mars, jour du premier confinement, les associations ont vu le nombre de leurs bénévoles augmenter. C’est par milliers que des hommes, des femmes, des jeunes, des intérimaires, des étudiants ont décidé de faire rimer confinement avec engagement.

5000 bénévoles ont rejoint le SPF

Pour le SPF, on compte plus de 5 000 nouveaux bénévoles en six mois. Si beaucoup de personnes ont souhaité s’engager pour venir donner de leur temps et participer à la solidarité, ce phénomène n’est pas nouveau. En France, les chiffres sur les bénévoles sont variables et, selon les sources citées, leur nombre varie de 12 à 22 millions. Aucun n’est vraiment faux ; il s’agit juste d’avoir une seule et même définition du mot bénévolat. Néanmoins, en 1993, le Conseil économique social et environnemental a proposé une définition qui fait référence : « Est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial ». Selon la dernière étude réalisée par France Bénévolat en 2019, près d’une personne sur quatre est bénévole dans une association. Si le taux d’engagement bénévole associatif est plutôt stable, il progresse chez les plus jeunes (chez les moins de 35 ans, plus de 40 % entre 2010 et 2019) et diminue chez les plus âgés (chez les plus de 65 ans, 31% en 2019 contre 37% en 2010). Des chiffres confirmés par le dernier baromètre IPSOS/SPF qui annonce que 78 % des jeunes âgés de 16 à 25 ans disent vouloir s’engager pour aider les personnes en difficulté.

Plutôt des jeunes et engagés ponctuellement

Par ailleurs, cette étude met également en lumière la progression du bénévolat ponctuel : 29% des bénévoles aujourd’hui en association le sont. « A une période précise de l’année ou à l’occasion d’un événement, quelques heures ou quelques jours par an, et pas tout au long de l‘année ». Les plus concernés sont les moins de 35 ans, les plus de 65 ans pratiquant quant à eux un bénévolat plus régulier. Cette forme d’engagement ponctuel, c’est celle choisie par Lea Andréani, jeune bénévole de 21 ans ayant intégré l’équipe de bénévoles de l’antenne de Trappes dans les Yvelines pendant le premier confinement. « C’est en fonction de mes disponibilités et de mes envies que je m’inscris ou pas aux actions que l’on me propose. Je reçois des emails ou des SMS qui annoncent des opérations de collectes ou des sorties avec les familles et quand je peux je réponds positivement. Je me sens libre, il ne faut pas que le bénévolat soit une contrainte. »Comme Joëlle Guichard de Sainte-Tulle, Léa se sent utile quand elle participe aux actions de solidarité du SPF. C’est ce qui la motive et lui donne l’énergie dont elle a besoin. Elle ajoute même : « Être bénévole, c’est gratifiant ».

Sans les bénévoles pas de solidarité

Utile, le bénévolat ? Sans aucun doute. Et ce n’est pas les 62 bénévoles du comité de Sainte-Tulle, petit village en plein cœur de la Provence, qui diront le contraire.  Grâce à leur travail quotidien, ce sont 80 familles qui reçoivent de l’aide tout au long de l’année, des enfants qui partent en vacances, des familles qui ont des cadeaux à Noël… « Un engagement permanent qui ne doit pas être seulement médiatisé le 5 décembre, mais aussi tous les autres jours de l’année », comme le précise Joëlle Guichard. En cette fin d’année 2020, porter un regard sur le bénévolat revêt une dimension particulière ; avec un fort engagement des Français pour les autres, notamment pour les plus fragiles, les associations ont vu de nombreuses personnes vouloir donner de leur temps. A présent, le défi pour toutes ces associations, comme pour le SPF, c’est de les fidéliser et de maintenir le lien.

Le bénévolat à distance

Il apparaît aussi qu’avec cette crise sanitaire et sociale de nouvelles formes d’engagement ont vu le jour. Et même si certains critiquent ce terme, on parle depuis le 17 mars de « télé-bénévolat ». Selon l’enquête menée par Recherches & Solidarités, deux tiers des bénévoles ont pratiqué le télé-bénévolat pendant le confinement, et ces pratiques vont être conservées par une majorité d’associations. Celui-ci offrant à ces citoyens plus de flexibilité et de nouvelles formes d’interventions. Les missions en télé-bénévolat sont variées : coordonner un projet, promouvoir l’association (réseaux sociaux), assurer une permanence téléphonique ou un accompagnement scolaire à distance…Plus d’engagement, plus de mobilisation, de nouvelles façons de se rendre disponible, le bénévolat à distance… autant de nouveautés qui laissent à penser que comme beaucoup le disent, le monde d’après ne sera peut-être plus le même. Reste à savoir si pour le bénévolat, il en sera de même…