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Journée de rêve pour 10300 invités à Disneyland Paris

Mis à jour le par Olivier Vilain
Ce jeudi 23 août, 10.300 personnes aidées par la fédération du Nord du Secours populaire français ont découvert la "magie de Disney".

Delphine et sa fille aînée Lucille se souviendront longtemps de ce jeudi 23 août passée au parc Disneyland Paris. Comme elles, 10 300 personnes aidées par la fédération du Nord du Secours populaire français sont montées dans les attractions et les manèges qui les faisaient rêver depuis longtemps. Une Journée des oubliés des vacances qu'elles ne sont pas prêtes d'oublier.

Pour Delphine, la Journée des oubliés des vacances qu’elle passe à Disneyland Paris avec sa fille aînée Lucille, 6 ans, est une coupure bienvenue. Elles se souviendront longtemps de ce jeudi 23 août. « Je me suis séparée d’avec mon conjoint, alors cela fait six mois que je suis sous l’eau. » Entre le déménagement, la caution qui représente plusieurs mois de loyer pour entrer dans leur nouvel appartement et des frais multiples, son salaire d’auxiliaire de puériculture ne suffit pas. « Dans quelques mois, ça devrait aller mieux», espère-t-elle.

En attendant, la famille reçoit une aide alimentaire du comité du Secours populaire de la petite commune de Wavrin, dans le Nord. Sans cela, impossible de boucler les fins de mois, même en faisant des comptes serrés et en se privant constamment. « Les bénévoles nous proposent aussi des sorties, mais je n’ai vraiment pas la tête à ça en ce moment. » Mais, une journée à Disneyland Paris, cela ne se refuse pas et puis la famille n’a pas pris de vacances. « J’étais sûre de faire plaisir à ma fille aînée. » Lucille n’est partie que trois jours chez sa marraine, qui vit dans la Sommes, avec sa petite sœur.

La venue au parc, je ne l’ai annoncé qu’il y a deux semaines pour mieux gérer l’impatience de Lucille    — Delphine, sa mère, aidée par le comité SPF de Wavrin

La petite fille aux cheveux blonds et aux yeux clairs a eu du mal à se coucher la vielle. Puis, à cinq heures du matin, sa mère est venue la réveiller, une longue route les attendait. « Quand je me suis levé, le ciel était encore tout noir », se rappelle la petite qui va entrer au CP en septembre.

Une journée exceptionnelle

A peine arrivée, sa mère lui offre un petit serre-tête rose avec les oreilles de Minnie, la fiancée de Mickey, ornée d’un grand nœud papillon. C’est pour marquer le coup : la journée est exceptionnelle. Delphine et Lucille enchaînent les manèges et les attractions. La petite ne sait plus où donner de la tête, entre la licorne qu’elle aperçoit sur sa gauche et la petite sirène qui chante un peu plus loin. La mère et la fille partagent des moments complices. Même le soleil est de la partie.

Avec Delphine et Lucille, au total, 10 300 personnes aidées par la fédération du Secours populaire du Nord ont été invitées. « Pour ces familles, c’est un peu passer du rêve à la réalité. Sans une initiative comme celle-là, venir à Paris et profiter des attractions de Disney, tout cela serait impossible », souligne Jean-Louis Callens, secrétaire générale de la fédération du Nord du Secours populaire. Une journée comme cela permet de décompresser.

Quand on vit avec le RSA, les mêmes questions se posent tous les jours : comment je vais payer le loyer ? Reste-t-il assez d’argent pour manger jusqu’à la fin du mois ? Aujourd’hui, le jeu et la détente prennent toute la place, pour une fois   — Jean-Louis Callens, responsable du SPF du Nord.

Partenaires solidaires

Une initiative qui n’aurait pas pu voir le jour sans l’implication de Disneyland Paris : « Avec le Secours populaire, l’un de nos partenaires historiques pour lequel nous avons une affection particulière, nous avons des valeurs en communs, comme donner du bonheur et apporter de la magie », signale Mireille Smeets, la directrice philanthropie et responsabilité sociale d’entreprise de Disneyland Paris.

Parmi les invités se trouvent aussi 160 mineurs étrangers isolés, qui essaient de reconstruire leur vie après avoir quitté un pays en proie à la dictature ou à la misère. « C’est des gosses. Ils se retrouvent sans personne. Aujourd’hui, ils laissent leurs soucis derrière eux », relève Christian Hogard, bénévole responsable du Village copain du Monde de Gravelines. Pour s’assurer que tout se passe bien pour tous ces invités, 800 bénévoles du SPF et de nombreux salariés du parc d’attractions les accompagnent.

Cette sorties aux proportions gigantesques s’intègre dans l’initiative des Journée des oubliés des vacances que le SPF mène du 15 au 31 août dans toute la France. « Après la mi-août, les enfants qui ne sont pas partis en vacances ne partent pas non plus après. Partir une journée à la mer, à la tour Eiffel ou à Disneyland Paris, permet de rendre les gosses moins malheureux. Les parents et les enseignants nous le disent : ces enfants se sentent mieux dans l’année qui suit », assure Julien Lauprêtre, le président du SPF.

 


"Les enfants sahraouis ne connaissaient pas Mickey ou Disney. C'est la découverte", confie Salek, qui accompagne ces enfants qui vivent d'ordinaire dans un camp de réfugiés au sud de l'Algérie.

« C’est inoubliable pour des gamins venus du désert »

Une quinzaine d’enfants sahraouis sont présents à la Journée des oubliés des vacances qui se déroule à Disneyland Paris. Venus des camps de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, ils ne connaissent que l’exil, le désert et la précarité de la vie sous la tente. « C’est la première fois que ces enfants quittent leur environnement familier. C’est la première fois qu’ils voient autant d’arbres, autant d’eau, des villes », explique Salek, l’un de leurs accompagnateurs.

C’est inoubliable pour des gamins qui, en temps ordinaire, sont privés de tout ou presque dans les camps de réfugiés où ils vivent. Ils repartiront ensuite dans le Nord pour retrouver le village copain du Monde de Gravelines. Depuis des années, des groupes de petits sahraouis viennent passer des vacances au sein des copains du Monde pour créer des liens de solidarité avec des enfants du monde entier.

Salek est l’un des accompagnateurs des enfants
sahraouis qui participent durant ce mois d’août
au village copain du Monde de Gravelines.

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