Italie, après les inondations la solidarité est toujours d’actualité

Le 16 mai dernier, de terribles inondations ravageaient la région d’Émilie-Romagne dans le nord de l’Italie. Une catastrophe ayant détruit de nombreux bâtiments, routes, infrastructures et ayant ainsi entrainé la mort de 14 personnes. Immédiatement, le SPF a débloqué 50 000 euros et dépêché une mission sur place pour venir en aide aux sinistrés ainsi qu’à son partenaire Arci. De retour d’Italie, Jean Stellittano, secrétaire national et responsable de la mission, répond à nos questions.  

Les 2 et 3 juin, vous vous êtes rendu sur place en Émilie-Romagne pour rencontrer votre partenaire Arci ainsi que les sinistrés de plusieurs villes. Comment s’est déroulée cette mission ?

Nous avons constitué une mission composée de personnes ayant une expertise dans ce type d’urgence. Avec Matthieu Whyte, bénévole coordinateur des actions d’urgence « Tempête Alex » et de Martial Lyonnais, pompier de formation, nous avons été accueillis par deux responsables d’Arci. Dans un premier temps, nous avons visité les quartiers de Faenza, les plus touchés par les inondations ; cela nous a permis de prendre conscience de la gravité de la situation. Il faut savoir qu’en 48 heures, il est tombé l’équivalent de 6 mois de pluie et que les dégâts sont actuellement évalués à 50 milliards d’euros. Il faudra des années avant que la vie reprenne son cours normal. Des nombreuses infrastructures sont détruites, comme des ponts, des routes…La rencontre avec les représentants d’Arci et la visite de leurs comités de quartiers (Circolis) très endommagés nous a conduits à leur apporter une aide directe. En effet, toutes les actions de solidarité et de soutien aux populations de ces quartiers menées par les bénévoles d’Arci sont actuellement mises à l’arrêt. Par exemple, le comité de quartier de Corso Garibaldi à Forli est détruit à 90 %. Les activités ne peuvent se faire qu’à l’extérieur. Nous allons donc les soutenir financièrement pour qu’ils puissent aider eux-mêmes les sinistrés. Notre soutien va leur permettre d’agir concrètement et au plus près des besoins des familles.

Actuellement, comment s’organise la vie des sinistrés ? La solidarité est-elle toujours active ?

Aujourd’hui, un mois après cette terrible catastrophe, la vie est loin d’être revenue à la normale. Plus de 26 000 sinistrés sont encore sans domicile. Par ailleurs en Italie, l’état de catastrophe naturelle n’existe pas ce qui fait que les assurances ne prennent aucun dommage en charge. D’un point de vue économique, ce sont aussi des milliers de domaines agricoles qui ont tout perdu.  Des maraîchers et des paysans se retrouvent sans aucune ressource et avec des récoltes détruites à 100%. De nombreuses familles se retrouvent sans rien et ne savent pas comment leur situation va se régler.Des opérations de nettoyage et de déblayage ont été menées durant plusieurs jours par de nombreux volontaires d’Arci. Celles-ci devraient encore se poursuivre pendant quelques semaines. Ils ont apporté des repas aux sinistrés qui ont tout perdu et continuent à les soutenir moralement car ce drame à des conséquences psychologiques très importantes.  Beaucoup de personnes se sont vues mourir et ont eu très peur. Il faudra du temps pour que les esprits s’apaisent.

D’autres actions sont-elles programmées avec Arci et le Secours populaire dans les mois à venir ?

Oui, bien sûr. Nous allons dans un premier temps faire partir une seconde mission les 10 et 11 juin prochains. Composée de 20 bénévoles du SPF,  elle sera renforcée par 10 jeunes bénévoles d’Arci. Leur travail sur place : continuer à déblayer et à remettre en état les locaux d’Arci et des habitations de certains sinistrés. Ils se rendront dans deux comités de quartiers particulièrement touchés.Nous souhaitons aussi dans les prochains mois mettre en place une forme de « parrainage » entre des fédérations du Secours populaire français et des comités de quartiers. L’idée est de soutenir des actions conduites par Arci sur le terrain.