Iran, cinq décennies de soutien humanitaire

Mis à jour le par Olivier Vilain
Les enfants de Bandege, au sud-ouest de l'Iran, reçoivent des fournitures scolaires. Ils vivent encore sous des tentes après les inondations qui ont sinistré leur village, mi-mars.

Le Secours populaire est d’abord venu en aide aux prisonniers politiques sous la dictature du Shah, avant d’organiser régulièrement des aides d’urgence après de nombreuses catastrophes naturelles.

Une mission du Secours populaire vient de rentrer, en mai dernier, de la province du Khouzestan, au sud-ouest de l’Iran, suite aux inondations dévastatrices de la fin mars. Le convoi humanitaire a apporté des vivres, des produits d’hygiène et du matériel scolaire auprès des 500 familles sinistrées du village de Bandege. Cette mission a été précédée de nombreuses autres interventions.

Dès les années 1960, le Secours populaire intervient auprès des prisonniers politiques et défend, dans le fil de sa mission originelle, les victimes de la dictature du Shah. En 1965, après un attentat contre le Shah, les bénévoles appellent à l’amnistie des prisonniers politiques. Ensuite, lors du tremblement de terre de 1968, le Secours Populaire distribue des vêtements et du matériel médical auprès des sinistrés.

Une aide auprès des Kurdes

Nouvelle action humanitaire en 1978, après le tremblement de terre dans la région de Tabas, au centre du pays, qui a fait 25 000 morts. Les actions se multiplient à partir de 1990. À cette date, les bénévoles acheminent trois camions de vivres dans le nord-ouest de l’Iran, pour venir en aide aux rescapés d’un séisme qui a fait 50 000 victimes. Une tragédie évoquée dans le film Au Travers des oliviers d’Abbas Kiarostami.

L’année suivante, à l’issue de la première guerre du Golfe, le Secours populaire s’est rendu à Tabriz pour apporter de l’aide aux Kurdes irakiens. Ils s’étaient réfugiés dans cette ville iranienne, pour fuir les persécutions et les massacres pratiqués par le régime de Saddam Hussein, sans que les pays occidentaux ne cherchent à les empêcher, au moins dans un premier temps.

Des tremblements de terre

Nouveau séisme à Ghaën, en 1997 ; nouvelle mission humanitaire, avec distribution de riz, en partie financée par des fonds communautaires débloqués par la Commission de Bruxelles. Le gouvernement iranien avait refusé toute aide extérieure, sauf celle du Secours populaire, dont l’intervention restait strictement dans le champ de l’humanitaire.

Les principaux programmes d’aide ont été déployés à partir de 2003. Le séisme de Bam, qui a fait 26 000 morts, a déclenché une grande vague de solidarité auprès des donateurs du Secours populaire. Une première mission d’évaluation organise la distribution d’eau potable et de vêtements chauds. Elle constate aussi que la demande de villageois porte sur la reconstruction d’écoles.

Deux écoles et un centre social

Avec son partenaire local, Yari, le Secours populaire va reconstruire deux écoles, mais aussi un centre social. Celui-ci a fait naître jusqu’en 2016 une quinzaine de coopératives de production et de distribution de produits artisanaux. Ce centre social sert de lieu d’information et d’orientation professionnelle. Les jeunes filles, en particulier, y trouvent des formations professionnelles, des échanges culturels, du soutien scolaire et des activités artistiques.

L’association a également  financé la bibliothèque et une cantine du lycée technique agricole de Mehr-e Bam pour filles, à Arbkhâneh, un quartier défavorisé de la ville de Bam. Un programme qui a soutenu des centaines d’élèves. Les liens entre les Iraniens et le Secours populaire continuent à se tisser.

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