« Face aux catastrophes naturelles, la solidarité mondiale est vitale »

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À Java, des survivants du tsunami au milieu des ruines de leurs maisons, le 24 décembre, soit deux jours après la catastrophe.

Près d’une semaine après le dernier tsunami qui a endeuillé l’Indonésie, Danny Del Sol, le coordinateur du réseau "Sud-Est asiatique" et président de la Fondation Mirasol rappelle la nécessité d’une solidarité internationale pour secourir les victimes.

Danny Del Sol, président de la fondation Mirasol,
coordinateur du réseau Sud-Est asiatique, partenaire du SPF
L’Indonésie est depuis plusieurs mois soumise  à une succession de catastrophes naturelles. Quels sont les moyens d’agir ?

Danny Del Sol. Cette série de catastrophes : le séisme dans les Célèbes en septembre dernier, les inondations et glissements de terrain à Sumatra en octobre et, il y a une semaine, le tsunami volcanique à Java et Sumatra... tout cela impose à nos équipes d’agir avec de plus en plus de réactivité. Notre action repose d’abord sur une écoute attentive et une évaluation des besoins de la population sur le terrain. Grâce à notre réseau « Sud-Est asiatique », nous  avons  acquis une expérience significative dans l’intervention d’urgence. Nous avons également une expertise dans le filtrage de l’eau qui, loin devant les besoins alimentaires, est une nécessité absolue lors de ce type de catastrophes. Des techniques éprouvées nous permettent aujourd’hui d’assurer rapidement et durablement la potabilité de l’eau dans les régions sinistrées. 

Une fois l’urgence passée, une fois que nous avons veillé à mettre les victimes à l’abri,  nous menons un travail de réhabilitation, de reconstruction de l’habitat et des infrastructures. Nous travaillons par exemple en ce moment sur un projet de construction de deux écoles à Palu (dans les Célèbes, ndlr) et à Lombok (à l’est de Bali, ndlr), deux régions frappées récemment par des tsunamis et tremblements de terre très meurtriers. Nous étions intervenus au moment de la catastrophe pour apporter une aide de première nécessité et nos équipes sont encore sur place pour des distributions alimentaires, de produits d’hygiène, etc.

Vous coordonnez le réseau du Sud-Est asiatique qui regroupe autour du Secours populaire français, des membres venus des Philippines, du Japon, du Népal et d’Indonésie. Qu’apporte concrètement cette démarche multipartite ?

Danny Del Sol. Il y a un échange très fructueux qui permet une meilleure compréhension des enjeux locaux et surtout des habitudes des gens à qui on apporte de l’aide. Et cela est dû à une confrontation des points de vue qui a des répercussions bénéfiques sur notre démarche. Par ailleurs, chaque association apporte une expertise précieuse. Par exemple, au moment du séisme au Népal en 2015, des ingénieurs japonais se sont déplacés sur le terrain pour apporter des solutions dans le cadre de nos projets de reconstruction du tissu urbain.

La Fondation Mirasol que je dirige est partenaire avec le Secours populaire depuis quatre ans et, au sein de ce réseau du Sud-Est asiatique, nous voyons combien les projets menés ensemble ont démultiplié la puissance d’agir de chacun, nous permettant de repousser les barrières culturelles et ainsi de faire de la solidarité un enjeu réellement mondial.

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