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Du bon air pour des enfants de Biélorussie

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Cet été, 35 énfants biélorusses découvrent le Pas-de-Calais.

Depuis 1991, chaque été des enfants de la région de Moguilev en Biélorussie sont invités dans des familles des Hauts-De-France pour se ressourcer. En 28 ans, ce sont presque 5 000 enfants accueillis. Cet été 35 d’entre eux sont attendus du 8 au 22 juillet dans la région d’Arras.

« Si des enfants exposés au nuage radioactif pouvaient, ne serait-ce qu’une fois par an, pendant un mois, échapper à leur environnement, ils seraient préservés des cancers de la thyroïde et de la leucémie », ces propos tenus par un médecin du CHU de Lille à Jean-Louis Callens, responsable de la Fédération du SPF du Nord, sont déterminants dans la genèse de ce projet d’accueil d’enfants de la région de Tchernobyl. Dès 1988, le SPF lance un appel à des familles du Nord et du Pas-de-Calais pour les inviter à recevoir en vacances des enfants biélorusses. Leur pays, particulièrement meurtri, a subi près de 70 % des retombées radioactives après l’explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en avril 1986. En 1991, à la faveur d’une détente dans les relations internationales, le projet prend vie avec l’arrivée en France des 100 premiers enfants.

Des liens se sont tissés entre les familles

En vingt-huit ans, le Nord et le Pas-de-Calais en accueilleront plus de 5 000. Année après année, des liens se sont tissés et le SPF a même parfois organisé des « voyage-retour » avec des familles d’accueil, notamment lors des fêtes de Noël. Aujourd’hui, plus de vingt ans après la plus grande catastrophe nucléaire civile de l’histoire, cinq millions de personnes sont toujours exposées à des radiations supérieures à la normale dans les ex-républiques soviétiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 270 000 d’entre elles continuent d’habiter dans des régions que les autorités de l’époque avaient classées « zones strictement contrôlées ». Ainsi chaque été et pour des séjours d’une durée de trois semaines des enfants biélorusses viennent profiter d’une alimentation et d’un air sain avec en plus tout ce qui fait de belles vacances. Comme l’explique Brigitte Mismacque responsable des vacances à la fédération du Secours populaire du Pas-de-Calais qui vient d’accueillir les 35 enfants invités cet été « ils sont là pour se ressourcer car même si la catastrophe de Tchernobyl n’est plus d’actualité, sur place la vie et la nature n’ont pas repris tous leurs droits. C’est pourquoi il est important pour ces enfants de passer trois semaines en France dans un environnement sain. »

De belles vacances aussi

Mais ce séjour est bien aussi l’occasion de découvrir un pays, une région et des activités de loisirs parfois inconnues des enfants. Comme par exemple la plage et la baignade. Au programme de cette édition 2019, une sortie à la plage de Merlimont, la visite d’une ancienne mine de charbon et une journée au parc d’attractions de Bagatelles sont prévues. Si les enfants profitent de séjours riches et plein de découverte, c’est aussi grâce à l’engagement des familles bénévoles qui à chaque fois ouvrent leur porte mais aussi leur coeur. Jessica Maison, qui a accueilli des enfants pendant presque dix ans explique qu’offrir des vacances à des enfants qui en ont besoin est naturel, « c’est vrai que nous avons déjà cinq enfants âgés de 12 à 4 ans, mais comme on le dit souvent, quand il y en a pour 5 il y en a pour 7. Avec mon mari nous n’avons pas longtemps réfléchi quand les bénévoles du Secours populaire français nous ont contacté. Cet accueil est un véritable échange, nos enfants et les enfants biélorusses sont presque de la même famille. De vrais liens se sont créés avec les années.»

 

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