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Accueil d’enfants biélorusses

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Depuis onze ans la famille Maison d'Etaples-sur-Mer accueille des enfants de Moguilev.

Depuis 1991, le Secours populaire organise l’accueil d’enfants de la région de Moguilev dans des familles. Des séjours destinés à leur offrir du bon air, eux qui vivent dans la zone de Tchernobyl. A Etaples-sur-Mer, Mr et Mme Maison invitent depuis onze ans des enfants biélorusses.

Vlad et sa sœur Lliana sont arrivés à Arras le 7 juillet avec 58 autres enfants de la région de Moguilev. Reçus par la famille Maison, à Etaples-sur-Mer, ils viennent pour un séjour de trois semaines. Résidents à Slavgorod, en Biélorussie, ils sont là pour « se ressourcer car même si la catastrophe de Tchernobyl n’est plus d’actualité, sur place la vie et la nature n’ont pas repris tous leurs droits. C’est pourquoi il est important pour ces enfants de passer trois semaines en France dans un environnement sain. » explique Brigitte Mismacque responsable des vacances à la fédération du SPF du Pas-de-Calais. Vlad retrouve avec joie Hugo, Louis, Alice, Lola et Timéo avec qui il a déjà passé des vacances l’année dernière. Petite nouveauté cette année : il est venu avec sa sœur Lliana, tout juste âgée de 6 ans. Après un début de séjour un peu compliqué pour Lliana, qui quittait sa famille pour la première fois, l’adaptation avec la France s’est faite au mieux. Elle ne téléphone plus plusieurs fois par jour à sa mère et maintenant elle se sent comme chez elle. Son petit plaisir quotidien c’est de promener le chien Mabrouk.

Les grands protègent les petits

Entre la famille Maison et la famille de Vlad, c’est une longue histoire. Stass, son grand frère a été accueilli pendant presque 10 ans à Etaples-sur-Mer chez Jessica et Sandi Maison. Agé de 18 ans, il est désormais trop grand pour venir, c’est pourquoi il a laissé sa place à son frère. Pour Hugo et Louis les deux plus grands, parler de Stass est difficile. Beaucoup de bons souvenirs en commun, ils se souviennent notamment que plus grand, il pouvait les défendre. Pour eux « c’était un peu comme un grand frère. Nous ne le voyons plus mais nous sommes toujours en contact avec lui. Peut-être qu’un jour nous irons à Moguilev pour le revoir. »Jessica Maison, actuellement au chômage, explique qu’offrir des vacances à des enfants qui en ont besoin semble naturel, « c’est vrai que nous avons déjà cinq enfants âgés de 12 à 4 ans, mais comme on le dit souvent, quand il y en a pour 5 il y en a pour 7. Avec mon mari nous n’avons pas longtemps réfléchi quand les bénévoles du Secours populaire français nous ont contacté. Cet accueil est un véritable échange, nos enfants et les enfants biélorusses sont presque de la même famille. De vrais liens se sont créés avec les années. »

« J’aime bien la mer mais pas le sable »

Durant leur séjour, les activités seront une fois de plus nombreuses et variées. Et même si les enfants ne parlent pas la même langue, ils se comprennent très bien. On parle avec les mains, on montre les objets du doigt ou on utilise les téléphones portables et des applications de traduction. La proximité de la plage permet de se baigner les jours de grand soleil comme ce week-end du 14 juillet où Lliana découvre la mer pour la première fois. Sans hésiter elle se jette à l’eau. La trouvant un peu froide, elle savoure quand même ce bain de mer. Ses impressions sur cette découverte, « J’aime bien être dans l’eau pour jouer, mais après quand on sort on a plein de sable sur le corps et j’aime pas ça. Ca gratte et ça pique ». Pour le reste du groupe, cette après-midi au bord de la mer est un vrai régal. Bain, jeux de plage et détente pour les parents. Sandi, le papa, marin-pêcheur qui ne travaille pas ce jour-là, profite des enfants.

Initiation au djembé

La veille, la ville d’Etaples était en fête pour le 14 juillet. A tous les coins de rue, des animations étaient proposées. Spectacle de magie, sculpture sur ballons, démonstration de BMX, circuit en échasses… mais ce qui a vraiment plu aux enfants ce fut l’initiation au djembé. Une vraie découverte pour Vlad et sa petite sœur, qui ne connaissaient pas cet instrument de musique. Rendez-vous est pris le soir sur le port, pour un moment très attendu par les petits et les grands : le feu d’artifice ! Et même si Lola se bouche les oreilles car elle a peur du bruit, les autres apprécient la beauté des lumières dans le ciel. Le bouquet final fera même crier la foule rassemblée sur le port. Autre temps fort de ce week-end, la finale de la coupe du monde de football en Russie. Pour l’occasion, tous se sont grimés aux couleurs de la France, et Vlad et Lliana se sentent un peu français aujourd’hui. Ils partagent l’enthousiasme de Louis, passionné de foot qui joue en club, et dont le rêve est de devenir footballeur.

De belles histoires

Quelques minutes avant que le match ne commence ils se prennent en photo et envoient un selfie à Stass, resté à Slavgorod. « Il n’est pas avec nous mais nous avons souvent de petites pensées pour lui. Je crois qu’il aurait aimé partager cet événement avec nous » nous explique Sandi Maison. Cet été encore, tous les enfants biélorusses auront  encore droit à de belles vacances grâce au SPF. Initié en 1991, l’accueil d’enfants biélorusses a donné naissance à de belles histoires. Comme nous l’explique Brigitte Mismacque « Nous avons connu des enfants qui aujourd’hui sont devenus parents à leur tour. Il y a une famille d’Arras qui a même été invitée au mariage d’un enfant qu’ils avaient accueillis. »

Accueil d’enfants biélorusses dans le Pas-de-Calais.

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