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Depuis toujours le SPF est sur le front des urgences

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
En 1980 après un terrible séisme en Italie, le SPF est venu en aide aux sinistrés.

Séismes, inondations, cyclones, flux migratoires, conflits armés… marquent l’histoire du SPF. Partout, dans le monde comme en France, les effets de ces catastrophes sont les mêmes : une immense détresse humaine. Depuis toujours, les bénévoles répondent présent et viennent en aide aux victimes.

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1959, le barrage de Malpasset devant assurer l’alimentation en eau potable ainsi que l’irrigation de 5 000 hectares de terre, rompt. On recense plusieurs centaines de morts et de sinistrés, des millions de dégâts mobilisent les bénévoles durant 5 mois. Malgré l’absence d’un fonds d’urgence et de stocks, l’association parvient à distribuer en quelques jours nourriture, vêtements et argent pour une valeur totale de 450 000 francs. Mais le SPF ne se contente pas de dispenser les premiers secours, il s’active aussi pour assurer la défense juridique de plusieurs centaines de victimes. Dès lors, le SPF entame une réflexion sur les moyens d’action à mettre en place pour répondre le plus efficacement et le plus rapidement possible aux catastrophes. « Dans l’après Fréjus, le SPF a beaucoup gagné en autorité et l’organisation des secours a constitué une expérience précieuse pour nos interventions lors des grandes catastrophes qui ont suivi, telles les inondations de Langaronne et de Barcelone », énonce alors Claudius Chesne, dirigeant de l’association.

Tout ce qui est humain est nôtre

L’année suivante, une collecte d’argent est organisée auprès des habitants de Fréjus en faveur des sinistrés du tremblement de terre d’Agadir en mars 1960. Et l’expédition de produits de première nécessité, dans la ville marocaine, confirme la volonté du SPF de s’engager plus avant dans l’aide d’urgence internationale. Lorsqu’un coup de grisou tue 42 mineurs, laissant du même coup 130 orphelins, en décembre 1974, dans le bassin minier de Liévin, les bénévoles du SPF sont encore là pour aider les familles touchées par le drame. Tous se mobilisent pour accueillir durant l’été les familles sinistrées. Partout où se déroulent des catastrophes, le SPF est là, fidèle à sa devise « Tout ce qui est humain est nôtre ».Lorsque le 10 octobre 1980, la ville algérienne d’El Asnam disparaît sous les décombres à la suite d’un terrible séisme, l’association lance un appel à la solidarité dans les journaux et à la radio. Cette fois-ci, l’aide d’urgence est plus structurée et organisée. Les Médecins du SPF viennent compléter l’aide matérielle habituellement apportée. Le lendemain de la catastrophe, trois équipes de professionnels de santé sont sur place pour porter assistance à plus de 50 000 sinistrés et réceptionner 500 tonnes de matériel affrétées par train, bateau et avion. « Quand la solidarité est préparée, elle est beaucoup plus efficace », explique alors Jo Seghi, dirigeant de la fédération du Var du SPF.

Depuis toujours le SPF est sur le front des urgences

A partir de 1969, avec le début des affrontements en Irlande du Nord, le SPF de Bretagne organise l’accueil d’enfants pour les vacances.


Lors des conflits armés

C’est aussi sur le front des conflits armés que de nombreuses actions d’aides d’urgence ont vu le jour. Et c’est dès 1945 que le parrainage et l’accueil d’enfants sont mis en place par le SPF, notamment dans le cadre de la semaine pour le soutien de l’enfance victime de la guerre et du nazisme, puis en faveur des 10 000 enfants victimes du franquisme espagnol accueillis en France. Ces premières actions ont donné le ton d’une solidarité jamais démentie par l’association lors de toutes ses interventions humanitaires auprès des populations.Alors qu’en 1955 et 1956, l’Algérie plonge dans un un chaos meurtrier, les bateaux de la solidarité du SPF ravitaillent la population civile en vivres et en matériel. L’aide se poursuivra d’ailleurs bien au-delà de la guerre, de même qu’au Vietnam où l’équipement d’orphelinats a succédé à l’aide d’urgence apportée en période de guerre. En 1969, avec le début des affrontements en Irlande du Nord, le SPF de Bretagne organise l’accueil d’enfants pour les vacances.  Éprouvants, les événements du Liban ont également mobilisés les Médecins et les bénévoles du SPF. Après l’envoi du « Bateau pour le Liban » en 1976, un nouvel S.O.S. est lancé en 1978. « Quand il y a des blessés sous les bombes, des gens qui souffrent après une catastrophe naturelle, nous devons les secourir immédiatement mais il ne suffit pas de leur apporter des tentes, des couvertures ou des sacs de riz, nous devons les aider à reconstruire leurs maisons, à réensemencer les champs, à retrouver un cheptel » explique alors Julien Lauprêtre, le président du Secours populaire français.

Aide matérielle d’urgence

Aujourd’hui encore, avec son partenaire DPNA, le SPF est toujours aux côtés du peuple libanais qui traverse une nouvelle crise. En 1991 éclate un nouveau conflit dans les Balkans. Le SPF intervient dès le début de la guerre en ex-Yougoslavie, indépendamment de toute considération ethnique. Près de 100 camions partent alors, chargés de plusieurs tonnes de matériel et de vivres. Aujourd’hui, les missions d’urgence conduites par le SPF touchent l’ensemble de la planète et, bien que de plus en plus nombreuses, la volonté d’agir au plus près des personnes fragiles et victimes de toutes ces catastrophes n’a jamais été aussi forte. En témoignent les actions dans les Alpes-Maritimes après la tempête Alex et, plus récemment, en Grèce et en Algérie. Comme toujours, les bénévoles ont repris à leur compte cette célèbre citation de Louis Pasteur : « Je ne te demande pas qui tu es ni quelles sont tes opinions, mais quelle est ta souffrance ».

Depuis toujours le SPF est sur le front des urgences

En1980 un tremblement de terre détruit la ville d’El Asnam en Algérie. Le SPF achemine 500 tonnes de matériel et dépêche des équipes médicales.

 

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