De 7 à 77 ans, les bénévoles collectent pour l’Ukraine

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Depuis trois semaines, les bénévoles du SPF sont sur le terrain pour collecter pour l'Ukraine, comme ici au marché d'Orsay le 10 mars dernier.

Alors que la guerre fait rage en Ukraine depuis trois semaines et que plus de deux millions de réfugiés ont quitté leur pays, ici en France les bénévoles n’ont de cesse de collecter et de s’engager pour apporter leur aide à ces hommes, à ces femmes et à ces enfants qui ont tout perdu.

Dès le 25 février, soit le lendemain de l’attaque russe de l’Ukraine, le secrétariat départemental de la fédération de la Dordogne se réunissait pour relayer l’appel à la mobilisation du SPF dans ses 10 structures départementales. Des troncs étaient mis à disposition des comités et des antennes pour collecter des fonds. Depuis, mairies, bureaux de poste, presse locale, commerçants et entreprises relaient cet appel. A Périgueux, les bénévoles se sont retrouvés trois jours après sur le marché. « L’émotion est palpable et les donateurs sont très généreux », explique Christine Bernard, la secrétaire générale de la Dordogne. Invitée sur les ondes de la radio France Bleu Périgord, elle revient sur la démarche du SPF en matière de collecte et de solidarité. « Pour réaliser nos actions et apporter notre aide aux réfugiés arrivés en Pologne, nous avons besoin d’argent. Cet argent servira à acheter sur place ce dont les familles ont besoin. » Son expérience est précieuse pour l’association ; en effet, ayant participé à l’opération « 100 camions pour les Balkans », elle se souvient de ces cartons de médicaments dont les boîtes étaient écrites en français mais que les réfugiés ne pouvaient pas lire. Aujourd’hui, l’élan de solidarité est immense et les propositions d’aide sont nombreuses. La chorale Vox Vesuna, qui avait organisé un concert avec 70 chorales du département en 2015 pour le Népal, a recontacté le SPF et programme un concert solidaire le 29 avril. A Montpon-Ménestérol, ville située à 50 kilomètres de Périgueux, les bénévoles du tout nouveau comité qui prévoient un loto dans les jours à venir vont y mettre des troncs pour les joueurs.

L’accueil des familles réfugiées se prépare aussi

Tatiana, bénévole d’origine ukrainienne arrivée en Dordogne il y a 5 ans maintenant, s’active beaucoup. Inquiète pour sa famille restée à Kiev, elle dit les appeler plusieurs fois par jour.Alors que depuis trois semaines les bombes tombent sur de nombreuses villes d’Ukraine, les premiers réfugiés arrivent sur le sol français. Deux familles sont attendues à Chancelade, village proche de Périgueux. Hébergées par la mairie, une chaîne de solidarité se met déjà en place. Pour sa part, le SPF a décidé de prendre en charge le mobilier, les vêtements et les jouets pour les enfants. En Bretagne, ce sont les comités de Lanester et de Lorient qui s’apprêtent à accompagner des réfugiés qui devraient arriver d’ici quelques jours et pris en charge par les collectivités locales. D’ici là, les équipes de bénévoles collectent, même si beaucoup d’appels concernent des dons matériels. Comme l’explique Annie Wuimaux, la générosité c’est important mais il faut que cela soit utile et réfléchi. Il est vrai qu’actuellement l’émotion l’emporte sur la raison, comme elle nous l’explique : « On nous propose des maisons de vacances qui sont vides actuellement pour héberger des familles. Mais que faire, si dans trois mois elles sont toujours là ? » L’opinion publique et les bénévoles du SPF ont conscience que la situation ukrainienne va durer, c’est d’ailleurs pour cela que dans toutes les fédérations des collectes financières vont être programmées sur plusieurs semaines.

La générosité est au rendez-vous

A Dijon, la mobilisation est d’actualité : un courrier aux donateurs du département, une braderie de livres organisée par les étudiants de Science Po pour le peuple ukrainien. Pour David Lebugle, secrétaire général de la fédération, « la générosité est au rendez-vous, des dons spontanés arrivent à la fédération, des clubs sportifs se proposent de nous reverser les recettes de leurs matches. Nous avons aussi des personnes qui souhaitent devenir bénévoles pour collecter ». Dans le Haut-Rhin les comités de Colmar et Mulhouse ont décidé que, durant une semaine, les contributions des personnes aidées seraient affectées à l’urgence Ukraine. L’occasion pour le SPF de sensibiliser le public accompagné par l’association à la solidarité mondiale. Pour Sophie Palpacuer, responsable de la fédération, « cela nous permet de faire connaître nos actions hors de France et d’expliquer que la solidarité n’a pas de frontières ». Les bénévoles constatent que certaines personnes laissent aussi quelques pièces dans les troncs mis à disposition. Initialement programmé le 19 mars, le lancement de la campagne monde du Haut-Rhin portera aussi les couleurs de l’Ukraine. Avec une communauté ukrainienne relativement importante dans ce département, les bénévoles sont aussi amenés à rassurer certaines familles inquiètes pour ceux restés en Ukraine et en Moldavie. Irina, bénévole d’origine géorgienne, est arrivée en France en 2009. Elle a le sentiment que l’histoire se répète. Avec d’autres géorgiens, elle participe à la collecte et aux actions de solidarité conduites par le SPF.

12 et 13 mars, grand week-end de collecte

De leur côté les enfants « Copain du Monde » se sont également retrouvés pour répondre à l’appel du SPF. Nora, collégienne de 12 ans, était présente en centre-ville de Marseille le samedi 5 mars avec une vingtaine de « Copain du Monde ». Comme elle, Hamza, Yasmine et Rayanne veulent que la guerre s’arrête. « Je ne supporte pas de voir ces images où des enfants sont tués. Comment peut-on faire la guerre et tuer des gens ? On ne peut pas laisser faire. Il faut collecter de l’argent et leur envoyer des message de soutien », dit-elle émue et la voix tremblante. Alors que des enfants bénévoles du SPF collectent, d’autres comme ceux de Bretagne ont décidé de réaliser des dessins et d’écrire des messages aux enfants ukrainiens.Comme à chaque fois que le SPF doit faire face à une situation d’urgence, les partenaires qui agissent à ses côtés répondent immédiatement aux appels qu’il lance. C’est pourquoi, une fois de plus, de nombreuses entreprises et sociétés ont souhaité apporter leur soutien au SPF, aussi bien localement que nationalement. Celui-ci a pris différentes formes : dons financiers directs, organisation de collectes au sein de leurs entreprises avec leurs salariés (Gîtes de France, Altarea, la MSA…), en relayant notre appel à la solidarité ( l’APHP, la MAE, Vivons en Forme…) ou en mettant en place des opérations de produits-partage.Les 12 et 13 mars derniers, l’ensemble de l’association s’est mobilisée pour organiser une grande collecte nationale pour l’Ukraine. Sur les marchés, centres commerciaux, entreprises, théâtres, stades… les gilets bleus du SPF sont allés à la rencontre du public, l’invitant à soutenir les millions de réfugiés qui fuient leur pays en guerre.

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