Copain du Monde

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Chasse aux œufs olympiques à Laval

Mis à jour le par Laurent Lefèvre
Des centaines d'enfants, de tous âges, sont venus à la chasse aux oeufs organisée par le Secours populaire à Laval. ©Jean-Marie Rayapen/SPF

Chaque année, partout en France, les bénévoles du Secours populaire, dont les enfants "Copain du Monde", organisent autour du week-end de Pâques de grandes chasses aux oeufs, dont les recettes sont destinées à la solidarité mondiale. Reportage à Laval où, les 30 et 31 mars, des milliers de personnes se sont ainsi retrouvées. Un reportage signé Laurent Lefèvre.

À 118 jours, 6 h et 54 minutes de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris qui aura lieu le 26 juillet à 20 h 24, le Secours populaire de la Mayenne a lancé, samedi 30 mars à 13 h 30, sa chasse aux « œufs olympiques et paralympiques » organisée ce week-end de Pâques à Laval dans le jardin de la Perrine, qui surplombe la rive droite de la Mayenne. Pour participer, il suffit d’être ponctuel et patient, car dès 13 h 15 une petite foule se presse devant le chalet accueil, où des bénévoles distribuent à chaque enfant un bracelet à cinq euros, l’indispensable passeport pour découvrir les dix stands, dont la maison de l’olympisme, qui jalonnent le parcours. « Il y a bien sûr un espace chasse aux œufs, mais tout est en rapport avec les JO : c’est la bonne année, explique Jean-Marie, un bénévole à casquette jaune siglé du logo SPF. Ne perdez pas vos bracelets, car c’est au stand final que tout se passe : la distribution du chocolat. Allez bonne chasse ! »

« Maman, je veux faire ça ! »

Parrainée par Myriam Clavreul, championne de France en paracanoë et Sounkamba Sylla, sélectionnée aux JO de Paris sur le 4 x 400 m féminin, cette 20e chasse aux œufs organisée à Laval par la fédération de la Mayenne propose aux enfants de s’initier à des épreuves olympiques et paralympiques. Cela commence au « stand soft archery » par le tir à l’arc, discipline olympique pratiquée par les valides et les athlètes handisports. « Qui veut participer ? », lance Christian, un bénévole qui guide les enfants dans la prise en main de l’arc et positionne la flèche-ventouse. À tour de rôle, ils décochent deux projectiles sur une cible placée à environ 5 m.

« C’est à chaque fois du bonheur »

À côté de ce stand, la pêche aux canards – à ce jour non homologuée aux JO de Paris – fait le plein et le bonheur des plus petits toujours impressionnés au démarrage. À l’instar d’Ayleen, 3 ans, encouragée par ses parents, Alyson et Aurélien, des habitués de la chasse aux œufs. « C’est à chaque fois du bonheur : c’est cool et joyeux », lance Isabelle, assistante familiale pour l’Aide sociale à l’enfance de Laval, venue avec les trois enfants qu’elle accueille : Kilian, 13 ans, et les jumeaux Diégo et Elina, 14 ans, qui s’essaient aux jeux d’adresse. Ils ont l’air de bien s’amuser : « C’est génial », s’enthousiasme la trentenaire, qui s’éloigne avec sa petite troupe vers d’autres activités.

« Le sport devrait être accessible à tous »

À 14 h 45, la file d’attente s’allonge devant le stand maquillage, où s’activent quatre jeunes filles bénévoles. Après un dernier regard dans le miroir, Lenah, 7 ans, et Tahalia, 9 ans, en sortent avec un grand sourire. Scolarisées à Laval, où elles ont découvert l’aviron, elles posent pour la photo avec Myriam Clavreul et échangent sur leurs activités nautiques respectives. Venue sans son kayak « de 4 m de long difficile à sortir », Myriam participe à sa première chasse aux œufs. Elle est présente ce samedi pour populariser le monde du parasport sous-médiatisé. « Ce n’est pas parce que l’on a une maladie, ce qui est mon cas, que le sport n’est pas fait pour nous : au contraire, précise la sportive mayennaise 2023En tant qu’handi, aller faire du sport ou intégrer un club reste un défi alors que la pratique sportive devrait être accessible à tous. Le sport loisir pour commencer et, quand on a une âme de compétiteur, on se prend vite… au jeu. »

« Allez le tigre ! »

Sport confidentiel jusqu’à ce samedi où il est pratiqué sur un stand qui connaît un grand succès, le vélo-smoothie s’inscrit dans cette catégorie de sport loisir, où le plaisir se trouve toujours à l’arrivée. En pédalant pendant une minute, les enfants se préparent un jus de fruits grâce à une dynamo connectée à la roue de ces vélos-blenders. Après l’effort, le réconfort : un cocktail de fruits frais mixés à la force des jambes et dégusté sur place, sans descendre du vélo. « Vas-y le tigre, lance la maman de Mathieu, 7 ans et demi, qui sort de l’atelier maquillage. Je crois que c’est suffisant : il va être bon ton smoothie, bien liquide ! » « Cela a marché du tonnerre : les enfants ont adoré, explique Patricia, une bénévole retraitée très satisfaite de sa première chasse aux œufs. On n’a pas eu une minute de pause. » Devant l’affluence, trois personnes sont venues compléter l’équipe qu’elle a formée avec Nora, 23 ans et Corentin, 16 ans, le benjamin des 45 bénévoles présents ce samedi, dont 25 jeunes.

Myriam Clavreul, championne de France en paracanoë, est l’une des marraines de cette chasse aux oeufs placée sous le signe des JO. ©Jean-Marie Rayapen/SPF

« Je vous laisse avec ma championne »

Avant de terminer leur circuit par une chasse aux œufs dispersés sous un grand arbre, les enfants s’initient au tir à la sarbacane, un sport mixte pour valides et personnes en situation de handicap, et franchissent des obstacles à l’aveugle. Ce parcours effectué les yeux bandés reprend les règles du cécifoot, une discipline paralympique pratiquée par des athlètes ayant un handicap visuel. Vers 16 heures, Myriam vient aider les bénévoles qui distribuent les chocolats et des livres aux enfants. « Je vous laisse avec ma championne », glisse Brigitte, qui s’accorde une pause. Au Secours populaire, le passage de témoin entre athlète et bénévole se fait naturellement.

Accompagnée de ses parents et de son frère cadet, Anouk, 10 ans, a « adoré que cela se déroule à la Perrine, avec les biquettes », les animaux du parc. Ses activités favorites : « le parcours en aveugle et la pétanque assis », la boccia, discipline paralympique inscrite à Paris 2024. Quand on lui pose la question, Lelio, 8 ans, répond sans hésitation qu’il a préféré : « Le cadeau à la fin ! » « Et la sarbacane, ajoute-t-il. J’ai été surpris : cela allait super vite. » Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble, la nouvelle devise olympique pourrait résumer cette journée qui a rassemblé 1 500 personnes environ et écoulé 500 passeports. L’argent collecté servira à soutenir deux associations : l’une au Mexique, qui apporte une assistance aux enfants handicapés, dont des autistes ; l’autre, au Sénégal, qui aide les femmes victimes de viols et leurs enfants. « On a bénéficié tout l’après-midi d’un microclimat ensoleillé, se réjouit Rwaïda Ayache, coordinatrice au SPF de la Mayenne. On a accompagné les familles vers l’accès au sport, notamment celles d’enfants handicapés, en leur donnant l’envie et les clés pour le pratiquer. » Paris gagnés à 117 jours des JO !

Il y a forcément une « chasse aux œufs » près de chez vous

A l’époque de Pâques, le Secours populaire organise près de 250 ‘‘chasses aux œufs’’ festives partout en France. Près de 80 000 enfants participent cette année à ces journées joyeuses sur un principe simple : après avoir acheté un ‘‘permis de chasse’’, les enfants et leurs parents cherchent les œufs décorés et cachés dans les parcs ou les forêts par les bénévoles et les enfants « Copain du Monde ». Les petits explorateurs échangent ensuite ces œufs contre des friandises. 

Le 31 mars, 5 000 enfants ont été accueillis au Parc André Citroën, à Paris. A Laval, des milliers de participants se sont rendus au Jardin de la Perrine pour une grande première : une chasse aux œufs sur le thème des Jeux olympiques et paralympiques, les 30 et 31 mars. Parmi les initiatives originales, il faut noter que, le 30 mars, la chasse aux œufs à la Maison des enfants de Lomme était réalisée dans le cadre d’une découverte du monde médiéval. Les bénévoles y ont déployé une chasse au trésor et des jeux anciens. 

Les retardataires qui auront manqué ces initiatives, dont les premières ont eu lieu mi-mars, pourront se rattraper le 13 avril dans la périphérie parisienne à Aubervilliers, Saint-Ouen et Fontenay-sous-Bois. Pour assister à l’opération près de chez vous, il vous suffit de contacter la permanence du Secours populaire de votre quartier.


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