Avec les jeunes réunis à Montpellier, la solidarité traverse les frontières

La joie de Nour. Le sourire de Mayerly. La détermination de Daniel ou les espoirs de Lucas. C’est ce qui pourrait résumer le Festival des solidarités de la jeunesse qui s’est tenu à Montpellier, du 1er au 3 novembre derniers. Il a réuni 350 jeunes bénévoles du Secours populaire français, venus de 50 départements, et 62 partenaires issus de 26 pays, sans oublier 6 territoires ultramarins.
Le thème de cette édition 2024, qui s’est déroulée deux ans après celle de Saclay (Essonne), était ambitieux : « Osons agir ensemble pour une solidarité populaire. » « Quand on en parle, la solidarité devient contagieuse. On a envie de fédérer nos amis autour de ce qui nous fait du bien, mais on ne sait pas forcément par où commencer », lance Daniel, 30 ans, bénévole à Dijon et travailleur dans le domaine médical. Comme Daniel, les participants – dont certains venaient de Bosnie, des territoires palestiniens ou du Guatemala – s’étaient donné rendez-vous pour réfléchir collectivement sur les moyens de rendre, à leur niveau, le monde plus juste et plus solidaire.
Des ateliers pour affiner les projets
Les échanges étaient conçus pour amener les jeunes à parler de leurs projets de solidarité, d’en identifier les freins et de s’appuyer sur les nombreuses expériences partagées pour élaborer des solutions. Lucas, 19 ans, est venu de Savoie avec l’idée de lancer un club « Copain du Monde » dans le collège qui jouxte le local du Secours populaire à Chambéry. « C’est mon premier Festival des solidarités. J’ai contribué à son organisation et je compte bien repartir avec les outils qui me permettront de faire aboutir mon projet à mon retour. »
Les ateliers proposés, samedi 2 novembre, à la faculté d’économie en bordure du Lez, le cours d’eau qui va se jeter un peu plus loin dans la Méditerranée, étaient conçus pour que les jeunes affinent leurs desseins, mais aussi pour faire progresser la confiance qu’ils ont en eux, à travers la force du collectif. « Rencontrer des personnes aussi différentes et avec des parcours aussi riches est très motivant. Cela pousse à développer sa propre personnalité, ainsi que ses compétences », relève Thulisile, qui est à 25 ans responsable de formation à la citoyenneté près de la ville de Bloemfontein pour Valued Citizen Initiative, le partenaire sud-africain du Secours populaire.
Parmi les nombreux ateliers, les jeunes pouvaient par exemple exprimer leurs attentes en termes d’accueil des nouveaux bénévoles au sein du monde associatif, mais aussi affiner l’élaboration d’un projet de solidarité internationale. Les organisateurs avaient mis au point un jeu de cartes, le « 1000 Pas », inspiré du célèbre « 1000 Bornes ». En suivant un parcours semé d’obstacles, les participants faisaient un parallèle avec le propre avancement de leurs projets pour les enfants en Libye, au Maroc de l’après-séisme ou pour Gaza. Dans l’atelier suivant, ils échangeaient sur les moyens de parvenir à dépasser les difficultés mises en lumière lors de la partie de « 1000 Pas ».
Oser prendre la parole en public, oser monter un projet, oser parler des obstacles rencontrés et des espoirs nourris… Progressivement durant le festival, les jeunes ont franchi tous les paliers et ont émancipé les desseins qu’ils ont en tête de leurs entraves. Un processus qui a abouti à une grande collecte de rue. Les centaines de jeunes ont attiré l’attention des passants aux sons d’une fanfare, partant de la place de l’Europe, passant par la place de la Comédie dans la vieille ville et allant jusqu’à la Promenade Du Peyrou, qui surplombe la métropole.
Moments de partage à la collecte de rue
« Dans cette ambiance, c’est plus facile pour entamer la conversation avec des inconnus et de leur expliquer les actions que mène le Secours populaire », estime Mayerly, bénévole à Dijon, qui est venue de sa Colombie natale pour faire des études de langues. Grâce à cette collecte, le Secours populaire versera 1500 euros d’aides supplémentaires à ses partenaires libanais (DPNA) et palestinien (PMRS). « C’est une activité que les gens ont souvent du mal à oser, par peur du rejet. En groupe, on prend confiance en nous et, finalement, on partage tous un bon moment », observe Nour, une étudiante de 21 ans qui, habituellement, appelle tous ses amis pour faire des collectes où elle vit à Orsay dans l’Essonne.
Dans la foulée, le samedi soir, l’émission du Secours populaire HopPopPop a été diffusée en direct depuis la chaîne Twitch du streamer Tonton. Avec plus de 150 000 spectateurs cumulés, c’est une manière originale de faire découvrir à d’autres jeunes les projets de solidarité et les initiatives portées par les participants au festival. Nul doute que Nour, Mayerly, Lucas et beaucoup d’autres sont repartis avec l’envie de mener à bien de nombreux projets de solidarité.

« Pendant le Festival, j’ai particulièrement apprécié l’atmosphère multiculturelle dans laquelle nous avons baigné. »
Ismail Özgüc, Der Paritätische (Allemagne)