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Les ateliers cuisine favorisent la diversité alimentaire

Mis à jour le par Olivier Vilain
Les personnes aidées apprennent des recettes équilibrées et nouent des liens au cours des ateliers cuisine.

La pauvreté a un impact direct sur les comportements alimentaires et sur la santé. Pour faire vivre le droit à l’alimentation, reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Secours populaire sensibilise depuis plus de quinze ans les personnes accueillies à une meilleure nutrition pour un coût maîtrisé lors d’ateliers cuisine très conviviaux.

Repas sautés, aliments bon marché, plus gras, plus sucrés, plus transformés… Les choix de repas sont restreints lorsque le budget est très serré : 21 % des Français et près d’une personne sur deux gagnant moins de 1 200 euros par mois ont du mal à se procurer une alimentation saine pour assurer trois repas par jour, établissait en 2018 l’Observatoire de la pauvreté Ipsos / Secours populaire. « Je suis seule avec quatre enfants et faire face aux charges fixes est extrêmement difficile, témoigne Suzanne. Pour m’en sortir, je réduis les dépenses alimentaires, car c’est un poste sur lequel je peux agir. »

L’impact de la nourriture sur la santé

Une alimentation marquée par les carences en fruits et légumes, en céréales complètes et en poisson joue un rôle dans l’apparition et le développement de maladies chroniques ou inflammatoires comme le cancer, les insuffisances cardiovasculaires, le diabète, les allergies, la dépression… Ces manques expliqueraient en partie le taux de mortalité prématurée trois fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres, même si l’école, le logement, le travail, les revenus et les soins entrent également dans l’équation.

C’est pourquoi, dans le Tarn, dans l’Ariège, dans le Nord et dans bien d’autres endroits le Secours populaire tient des ateliers cuisine pour sensibiliser les personnes accueillies à une meilleure nutrition. Durant ces sessions, une à deux fois par mois, les recettes sont échangées entre participants. Des conseils nutrition et budget sont aussi apportés par les bénévoles et les assistantes sociales. Un tel dispositif permet de mieux utiliser les denrées que les personnes aidées se procurent dans les libres-services alimentaires et donc à tenir leur budget tout en développant leur capacité à se nourrir sainement.Parfois, bénévoles et participants publient des livres de recettes équilibrées à bon marché.

Même les chefs viennent aux ateliers

Régulièrement, des grands chefs viennent faire profiter de leur expérience. Ainsi, Thierry Marx, parrain de la campagne Pauvreté / Précarité en 2018, a mené un atelier cuisine à Paris qui est resté dans les mémoires, parce que : « La cuisine c’est le bien-être, le plaisir, la santé et surtout le partage. » De même, la cheffe pâtissière Nina Métayer a fait partager à cinq enfants ses secrets pour faire des galettes des rois, avec « beaucoup d’amour et un joli dessin ».

Les participants aux ateliers y trouvent plus que des recettes. « Pendant deux ou trois heures, on ne pense plus à nos problèmes, confie Hafou, une jeune mère de famille qui cuisine en groupe tous les mois avec le Secours populaire, à Foix. À force de venir, de passer du temps ensemble et de partager nos repas, on est devenus amis. On se voit dans le quartier, on s’invite, ça fait du bien. »

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