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A. Roumanoff : «Donner grandit celui qui le fait et celui qui reçoit»

Mis à jour le par Olivier Vilain
« Donner grandit celui qui le fait et celui qui reçoit », déclare Anne Roumanoff; qui soutient le Secours populaire.

L’artiste Anne Roumanoff soutient le Secours populaire durant sa nouvelle tournée dans toute la France. Comme avant le Covid-19, les bénévoles sont les bienvenus à ses spectacles pour collecter à l’occasion du Don’actions, la campagne nationale de l’association. Elle explique pourquoi elle répondu une nouvelle fois présente.

Vous êtes en tournée et vous appelez votre public à donner pour le SPF à l’occasion du Don’actions. Pouvez-vous décrire comment cela se passe ?

Anne Roumanoff, marraine du Secours populaire : J’ai renouvelé ce que j’avais mis en place avant le Covid-19 : lors de ma tournée, quand des bénévoles veulent collecter à l’occasion de ma venue, je les invite à assister au spectacle. Ils peuvent installer leur stand dans le hall pour proposer au public des tickets pour le Don’actions. A la fin du spectacle, j’avertis la salle de l’initiative. Puis, je rejoins les bénévoles dans le hall. Si les bénévoles veulent venir, ils sont les bienvenus.

Vous êtes marraine du Secours populaire depuis plus de dix ans. Quel est l’événement qui pour vous a été le plus marquant ?

Ce n’est pas un événement mais un homme, [l’ancien président du Secours populaire] Julien Lauprêtre, que j’adorais. Il était charismatique. Ils se donnait entièrement, ce qui est rare. Il avait une humanité incroyable, une éthique ; cela m’émeut, rien que d’en parler. Il avait un style aussi : je l’ai vu parler aux gamins pendant une Journée des oubliés des vacances, avec simplicité, avec chaleur, il tutoyait tout le monde. Un an avant sa mort, je l’avais invité pour une émission sur Europe 1, pour une belle émission au moment de Noël ; son parcours, son récit sur sa femme qu’il avait rencontrée très jeune, tout cela m’avait beaucoup touché. Je l’ai beaucoup aimé, même si au fond je ne le connaissais qu’un peu.

Anne Roumanoff

Qu’est-ce qui vous a amenée à soutenir le Secours populaire et qu’est-ce qui vous pousse à continuer de le faire ?

Je suis une marraine parmi d’autres. Le Secours populaire est une cause qui me tient à cœur ; j’aime les gens qui l’animent avec une simplicité qui me plait. Ce sont des camarades. J’aime aussi que le fait que dans cette association, les gens qui sont aidés peuvent être aussi bénévoles, apporter leur pierre à l’édifice. Il y a quelques années, les locaux du Secours populaire d’Avignon avaient brûlé, en 2015 je crois. J’ai alors participé, avec d’autres bénévoles, à une collecte dans les rues de la ville. J’avais aussi appelé mon public à venir au spectacle avec des boîtes de conserve, ça avait très bien marché. C’est important pour moi de contribuer à ma façon. En plus, depuis le début de la pandémie, j’ai créé « Solidarité avec les soignants », qui équipe les salles de repos des soignants dans toute la France. Eh bien, je comprends encore mieux ce que cela demande comme énergie et comme temps.

 

Pourquoi le Don’actions, à travers toute la France, vous tient-il à cœur ?

Tous les dons sont bons, le fait de donner est important, cela grandit celui qui le fait et celui qui reçoit. On a beaucoup de plaisir à donner, plus qu’à recevoir. Ce que m’a montré ma modeste expérience dans le milieu associatif, c’est que cela représente beaucoup de travail d’assurer la continuité de l’action, d’assurer un suivi ; c’est nécessairement complexe. Cette continuité de l’action, une fois que l’émotion est passée, est le plus important, surtout dans le contexte actuel où, je trouve, les choses se sont durcies entre les gens. Je trouve que les rapports sont plus violents aussi, pas seulement économiquement, c’est le signe sûrement d’une mutation de notre société. J’ose espérer qu’il en sortira quelque chose de meilleur.

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