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A Noël, les « Copain du Monde » n’oublient pas les sans-abri

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Le 21 décembre, c'est dans les rues de Bourg-en-Bresse que les "Copain du Monde" sont allés à la rencontre des sans-abris. Leur mission, offrir des cadeaux et des sourires.

Alors que les fêtes se préparent, les « Copain du Monde » de Bourg-en-Bresse s’activent pour que les SDF de leur ville aient aussi un cadeau à Noël. Tous confectionnent des sacs remplis de douceurs et de vêtements chauds. Pour eux, cette première maraude ne doit rien laisser au hasard.

Bien qu’en vacances depuis bientôt une semaine, les « Copain du Monde » ne mettent pas leurs activités entre parenthèses, bien au contraire. Pour eux c’est l’occasion de se rendre plus disponibles, comme l’explique Isabelle Fernandez, la référente « Copain du Monde » à la fédération de l’Ain. « Nous profitons des congés scolaires pour organiser des activités de solidarité, les enfants sont plus disponibles et peuvent donner un peu plus de leur temps que le reste de l’année. Entre les cours et leurs activités extrascolaires, cela n’est pas toujours simple. »Aujourd’hui, le groupe d’une dizaine d’enfants est impatient de préparer sa première maraude. Une idée qui leur est venue après la lecture du témoignage d’Isra, « Copain du Monde » de Marseille qui participe à des maraudes depuis longtemps . « Quand les enfants ont découvert son histoire, ils se sont sentis concernés et ont voulu faire la même chose », précise Isabelle.

Une première maraude pour les « Copain du Monde »

Edjona, Nelly, Sindrit, Akop et l’ensemble des « Copain du Monde » ont d’abord pris le temps de réfléchir à ce qu’ils pouvaient offrir aux SDF pour Noël. Collectivement, ils sont arrivés à établir une liste de produits qui leur semblaient utiles mais qui feraient aussi plaisir. Pour Lina, l’objectif de cette maraude est simple. « Nous voulons que la fête soit pour tout le monde et que les gens qui n’ont pas de maison et qui vivent à la rue profitent aussi de Noël. Et puis leur donner des vêtements chauds, c’est les aider à surmonter le froid. » Ainsi un bonnet, une écharpe, des gants et des chaussettes, des produits d’hygiène et des gâteaux sont mis dans des sacs. Pour les femmes, on ajoute des protections hygiéniques et, quand c’est possible, des collants. Le petit plus auquel ont également pensé les enfants est de la nourriture pour animaux, « car souvent les personnes qui vivent à la rue ont des animaux qui leur tiennent compagnie », nous disent-ils.

Des cadeaux et des sourires

Une quarantaine de sacs sont préparés pour les deux distributions programmées dans la journée. La première a lieu en fin de matinée en centre-ville. Assis devant une boulangerie, un jeune homme accompagné de sa chienne reçoit son cadeau de Noël. Un peu intimidé, il n’ose pas ouvrir le sac. Krisilda et Jorida prennent le temps de lui expliquer qu’elles sont des enfants bénévoles du SPF et que, pour les fêtes de Noël, elles voulaient que personne ne soit oublié. Touché par le geste des enfants, il les remercie chaleureusement. Akop, âgé de 8 ans et le plus jeune du groupe, se dit « heureux de donner un peu de bonheur à des gens qui ont des vies bien difficiles ».Un peu plus loin devant le marché, assis sur les marches, Jeff, une soixantaine d’années, accueille les « Copain du Monde ». Lina, 11 ans lui offre son cadeau de Noël. Surpris, il l’ouvre et la remercie. « Des gants, quelle bonne idée ! » Il n’en n’avait plus, lui dit-il.Avec Piout Piout sa poule de compagnie, Jeff fait sensation auprès des enfants. Circulant en liberté autour de lui, elle semble un peu effrayée par tout ce monde. A Jeff aussi, Edjona et Nelly présentent le mouvement « Copain du Monde » et les actions du Secours populaire,  notamment l’objectif de cette maraude.Sur le chemin du retour, le groupe est interpellé par une passante qui leur demande qui ils sont et ce qu’ils font dans la rue avec leurs sacs. Il est vrai que le groupe, habillé de bonnets de Père Noël vert et de tee-shirts « Copain du Monde » ne passe pas inaperçu. Et c’est très simplement que chacun prend la parole pour présenter le SPF et ses actions. Impressionnée par l’engagement des enfants, elle souhaite aussi participer à cet élan de solidarité et leur donne 10 euros. Une somme qui servira aux actions « Copain du Monde » de la fédération.

L’émotion est au rendez-vous

Après cette tournée du matin, le groupe retourne dans les locaux du SPF pour déjeuner. Une pause bien méritée après cette première distribution. En début d’après-midi, toujours très motivés ils repartent en centre-ville espérant rencontrer d’autres sans-abri. Et c’est dans une rue piétonne qu’ils rencontrent un groupe de cinq SDF dont Rodolphe, qui est en fauteuil roulant.  Tous ont droit à un sac. L’émotion est perceptible aussi bien chez les « Copain du Monde » que chez les SDF.  « On a souvent l’impression d’être invisibles, les gens passent devant nous et font comme si on n’existait pas », raconte l’un d’entre eux. Avec leurs téléphones, certains prennent des photos du groupe, histoire de garder un souvenir de cette journée.Alors que tous les sacs n’ont pas encore été distribués, Isabelle réfléchit avec les enfants où se rendre pour terminer la maraude, car il n’est pas question pour les enfants de ne pas tout offrir et de ramener des sacs à la fédération. Il est donc décidé de se rendre à la gare où habituellement certains SDF se mettent à l’abri. Malheureusement ce jour-là, il n’y a personne sur le parvis. C’est donc vers un centre d’hébergement d’urgence que se rendent les « Copain du Monde » avec les derniers sacs qui seront donnés aux personnes présentes dans la salle commune.Alors que la nuit commence à tomber et que le froid se fait ressentir, tous retournent au siège du Secours populaire. Invités par Isabelle à faire un debrief de cette première maraude, tous veulent prendre la parole. Jorida, toujours partante pour s’exprimer, résume ainsi sa journée. « On s’est sentis utiles, les SDF étaient très contents d’avoir des cadeaux. C’était une belle journée. » En effet, même si certains espéraient rencontrer plus de personnes dans les rues, cette maraude de Noël est une réussite et l’idée de recommencer est dans toutes les têtes.

Le SPF a besoin de nous et nous avons besoin du SPF

Au moment de se quitter, Isabelle rappelle que le lendemain après-midi ils ont rendez-vous dans une maison de retraite de Bourg-en-Bresse pour rencontrer des personnes âgées. « A Noël, il ne faut oublier personne, et surtout pas les personnes âgées qui sont souvent seules. Lundi, nous avons fait un atelier cuisine pour leur faire des gâteaux. J’espère que cela leur fera plaisir », racontent Lina et Sindrit.Mobilisés tout au long de l’année sur différents projets, les « Copain du Monde » ont aussi prévu de se retrouver après Noël pour nettoyer le jardin solidaire dont ils s’occupent depuis plus d’un an. Cette année, ils envisagent de ne planter que des tulipes, qu’ils vendront au printemps pour financer des projets de solidarité. Fiers et heureux de leur première année d’activités « Copain du Monde », les enfants de Bourg-en-Bresse souhaitent poursuivre leurs projets et en développer de nouveaux car, comme ils l’expriment, « la solidarité ne doit pas s’arrêter, bien au contraire. Le SPF a besoin de nous et nous avons besoin du SPF ».

 

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