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En 2020, la générosité ne connaît pas la crise

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Pour soutenir le SPF une centaine de jeunes ont collecté dans plusieurs quartiers de Toulouse.

Alors que notre pays traversait une crise sanitaire et économique sans précédent et que pour des millions de personnes la survie était quotidienne, les associations n’ont eu de cesse de se mobiliser et de mobiliser leurs donateurs. Le baromètre annuel de France générosités révèle une générosité jamais atteinte en 2020.  

En 2020 les Français ont témoigné d’une grande solidarité et d’une grande confiance envers les associations et fondations d’intérêt général engagées pour répondre aux besoins exceptionnels liés à la crise sanitaire et à ses conséquences. Les dons aux organisations d’intérêt général ont progressé de +13,4% en 2020 par rapport à 2019, selon le dernier baromètre publié par France générosités.L’aide aux plus démunis a particulièrement bénéficié de cet élan de générosité, dans une situation où la crise sanitaire a fait basculer dans la pauvreté plus d’1 million de nouvelles personnes en France. La Solidarité France a ainsi vu sa collecte de dons ponctuels augmenter de +45% en 2020 par rapport à 2019, lui permettant de répondre en partie aux besoins des plus vulnérables plongés, avec cette crise, dans une pauvreté pour certains inédite.

Une nette accélération de la dématérialisation des dons

Cette forte progression de la générosité des Français en 2020 est portée par les dons ponctuels liés au sentiment d’urgence des Français face à la crise : +19,6% du total des dons en euros par rapport à 2019. Une progression particulièrement importante sur les dons ponctuels en ligne : +72% en 2020 par rapport à 2019. Les donateurs français, comme dans toutes leurs activités quotidiennes, ont su s’adapter et digitaliser leurs habitudes. En 2020, la part des dons ponctuels en ligne représente 26% de la collecte (contre 18% en 2019). Une progression de 50 % en 3 ans. Une digitalisation portée également par les associations et les fondations elles-mêmes. Face à l’obligation d’annuler leurs événements et de se réorganiser, les associations ont fait preuve de réactivité et d’innovation en se tournant vers des modes de collecte en ligne : collecte de e-gamers, tournoi de jeux vidéo, tombola digitale, vente aux enchères digitales… En effet, durant toute la période du premier confinement, les idées pour financer les actions de solidarité n’ont pas manqué, aussi bien au SPF que dans de nombreuses associations. A Bordeaux par exemple, le sculpteur Pierre Labat, déjà parrain d’une opération culturelle et solidaire avec le SPF, a lancé une vente de photographies et de collages via les réseaux sociaux. Organisée entre avril et juin, la vente des trente œuvres a permis de collecter 900 euros. Nombreuses ont été les initiatives de cette nature.

Donner de son temps c’est important

Alors que la collecte atteint son plus haut niveau historique avec une progression à deux chiffres, la moyenne des dons se situe, quant à elle, à 80 euros pour le courrier et le téléphone et plafonne à 126 euros pour les dons en ligne.C’est aussi dans la même période que le nombre de personnes désireuses de s’engager pour les autres a connu une forte augmentation. Au Secours populaire, par exemple, ce sont des milliers de femmes et d’hommes de tous âges qui ont rejoint l’association. Aujourd’hui difficile de dire exactement combien sont restés ou vont rester, mais dans certains départements leur venue est synonyme d’un développement de la solidarité. C’est ainsi en tout cas que Freddy Cabrimol, le secrétaire général du Secours populaire du Val-de-Marne, résume l’arrivée de nouveaux bénévoles : « 900 bénévoles sont venus renforcer nos équipes pendant le premier confinement. Essentiellement des personnes qui venaient car elles avaient du temps et qui voulaient se rendre utile. Je dirais que c’était le bon moment pour elles. Actuellement, on recense 15 % de personnes qui sont restées. L’arrivée de ces nouveaux bénévoles et un financement exceptionnel de la fondation PSG pour un projet d’aides aux gens fragiles nous a permis de mettre en place une maraude qui continue toujours de tourner une fois par semaine. »Autre conséquence de cet engagement bénévole, la possibilité pour cette fédération de disposer aujourd’hui de 5 structures supplémentaires. En effet, il existe depuis juin 2020 des antennes à Fontenay-sous-Bois, La-Queue-en-Brie, Maisons-Alfort, Champigny-sur Marne, Limeil-Brévannes et Boissy-Saint-Léger. La fédération, les accompagnant au mieux, se donne jusqu’en juin 2022 pour que ces antennes deviennent des comités.Le Val-de-Marne n’est pas un cas isolé ; dans les Bouches-du-Rhône, des antennes ont aussi vu le jour. Des antennes étudiantes du SPF se sont créées dans de nombreuses villes universitaires et des départements se sont dotés de Solidaribus.Autant d’activités nouvelles qui, grâce à la générosité du public, pourront perdurer et offrir un soutien inconditionnel aux personnes les plus fragiles.

 

Baromètre de la générosité 2020 de France générosités

Cette étude est réalisée par Oktos pour France générosités, avec le soutien du Crédit Coopératif. Elle se base sur les données de collecte de 56 associations et fondations membres de France générosités de 2004 à 2020, représentant plus d’1 milliard d’euros de dons en 2020 (soit près d’1/3 de la collecte annuelle nationale). Cet échantillon est sous-représenté dans les secteurs de la culture et du sport.

 

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