Copain du Monde

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Les Villages Copain du Monde méritent bien leur nom

Mis à jour le par Olivier Vilain
Passés de la première expérimentation en 1995 dans le Puy-de-Dôme, à une quarantaine de Villages près de 30 ans après. « C’est une démarche d’éducation populaire, assez universelle », rappelle Farida Benchaa, responsable du mouvement Copain du Monde.

Ayant réuni 1 200 enfants l’année dernière, les Villages de vacances Copain du Monde préparent une nouvelle saison. Leurs organisateurs étaient réunis pour assurer une nouvelle saison de découvertes, d’épanouissement et de solidarité.

Que de chemin parcouru pour les Villages Copain du Monde ! Passés de la première expérimentation en 1995 dans le Puy-de-Dôme, à une quarantaine de Villages près de 30 ans après. « C’est une démarche d’éducation populaire, assez universelle », rappelle Farida Benchaa, membre du bureau national du Secours populaire, responsable du mouvement Copain du Monde. En effet, l’étude publiée début 2022 sur « l’utilité sociale des Villages d’enfants Copain du Monde » et réalisée par le cabinet TransFormation, auprès de 250 participants pendant plus de 18 mois, a montré que les enfants s’y étaient épanouis.

Des villages qui transforment

Ainsi, 88 % d’entre eux affirment que leur regard sur le monde a changé ; 93 % indiquent aider davantage les autres enfants à l’école ; 91 % ont plus confiance en eux depuis leur séjour ; 80 % des enfants ont participé à au moins une action dans l’année qui a suivi. Des chiffres impressionnants qui n’empêchent pas de faire régulièrement le point pour pousser encore plus loin l’expérience. « On veut savoir où on en est exactement et comment continuer d’améliorer les séjours des enfants, ce qu’ils découvrent et ce qu’ils peuvent ensuite mettre en œuvre au niveau de la solidarité, une fois rentrés chez eux », explique Michaël Pozzo, responsable de la solidarité en France au sein du Secours populaire.

Faisant l’expérience de la solidarité, ils imaginent un monde juste. Ils acquièrent des savoir-faire, des savoir-être et des savoir-agir, qui leur permettent d’agir de retour chez eux.

Farida Benchaa, responsable du mouvement Copain du Monde

C’est donc pour préparer la saison 2023 que se sont réunis une centaine de responsables des Villages Copain du Monde, le 8 février au siège national du Secours populaire, à Paris. Etaient en particulier présentes, des délégations de plus de dix pays*. Il faut dire que l’été dernier, les Villages Copain du Monde ont repris après les périodes de confinement et de restrictions de déplacement d’un pays à l’autre. En 2022, 1200 enfants y ont ainsi participé, contre 700 l’année précédente.

Les projets sont nombreux cette année

« Réunir des enfants d’horizons différents, de régions ou de pays différents, pour partager, apprendre et transmettre, c’est l’une des plus belles idées du Secours populaire », a relevé Farida Benchaa, en ouverture de la rencontre. « Faisant l’expérience de la solidarité, ils imaginent un monde nouveau, un monde juste. Ils acquièrent durant ces séjours des savoir-faire, des savoir-être et des savoir-agir, qui leur permettent d’agir ensuite concrètement une fois de retour chez eux. »

De nouvelles occasions se profilent car les projets pour cette année sont nombreux. Aussi bien en Grèce qu’en Palestine, notamment, ou dans de nombreuses régions de France. « C’est une aventure humaine et c’est vital pour la vie de la fédération, indique Marie-Françoise Thull, secrétaire générale de la fédération de Moselle du Secours populaire. Depuis 8 ans, on ne peut plus s’en passer et les enfants non plus, c’est toujours le même émerveillement. »

En août 2022, un Village Copain du Monde a rassemblé en Moldavie près de 87 enfants. Certains étaient du pays, d'autres d'Ukraine et enfin de la région d'Orléans. Les échanges et le temps passé ensemble leur ont montré qu'une vie paisible reste possible.

En août 2022, un Village Copain du Monde a rassemblé en Moldavie près de 87 enfants. Certains étaient du pays, d’autres d’Ukraine et enfin de la région d’Orléans. Les échanges et le temps passé ensemble leur ont montré qu’une vie paisible reste possible.


Cet été, les Villages vont s’appuyer sur l’expérience acquise en Amérique latine, où un séjour a réuni pour la première fois en 2022 des enfants de plusieurs pays de la région. De même, en Afrique du Sud, l’année dernière a été marquée par une première : la venue d’enfants d’Indre-et-Loire. Nouvelle étape aussi en Afrique, où après plusieurs années une Journée des oubliés des vacances était organisée à Madagascar, en partenariat avec la fédération du Puy-de-Dôme. L’événement y a grossi en Village Copain du Monde.

Découvertes, paix et tolérance

Après une expérience réussie en Grèce, en bord de mer, l’envie est forte de préparer un nouveau séjour cet été. Une attention particulière sera portée, cette fois encore aux enfants ukrainiens, dont certains ont déjà passé des vacances en Moldavie, en Roumanie ou en Moselle avec les « Copain du Monde ». « Il y a une dimension de solidarité internationale, affirme Corinne Makowski, directrice générale adjointe au Secours populaire. On y parle culture de la paix, prévention des conflits, tolérance. » Des thèmes particulièrement adaptés à la situation dans le monde où plusieurs partenaires du Secours populaire doivent faire face à des situations de conflits, comme en Ukraine, ou aux destructions provoquées par séisme comme en Turquie et en Syrie.

C’est une potion magique,  vous prenez une pincée de Secours populaire, vous soupoudrez de partenaires et un grand zeste de dynamisme des enfants 

Anouck Bemelmans, coordinatrice régionale en Auvergne-Rhône-Alpes 

Les enfants sont amenés à réfléchir dans un cadre qui reste ludique, avec des activités comme le sport ou des sorties culturelles. Mais, c’est une organisation très importante qui nécessite encore beaucoup d’anticipation, notamment pour faire les demandes de visa à temps, pour préparer les séjours des délégations étrangères, ainsi que les programmes d’activités. Pour Hélène Rommel, responsable des Villages Copain du Monde, la préparation est capitale : « Les enfants sont là pour faire du cheval ou du tennis, la fête, mais ils doivent aussi être préparés au fait qu’ils vont avoir des échanges sur leurs droits, sur la solidarité, des préoccupations qu’ils n’ont pas l’habitude dentendre dans des colonies classiques. »

Vivre la Convention des droits de l’enfant

Né en 1992 pour appliquer la toute jeune Convention internationale des droits de l’enfant, instaurée sous l’égide des Nations Unies, le mouvement Copain du Monde a été porté par Julien Lauprêtre, alors président du Secours populaire. Ces Villages sont « une potion magique, assure Anouck Bemelmans, coordinatrice régionale en Auvergne-Rhône-Alpes : vous prenez une pincée de Secours populaire, vous soupoudrez de partenaires et un grand zeste de dynamisme des enfants ». La formule de la potion magique est aussi réussie que les Villages en eux-mêmes.


* Mexique, Salvador, Cuba, Guatemala, La Dominique, Ukraine, Roumanie, Moldavie, Pologne, Bosnie, Serbie, Grèce, Italie, Belgique…

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