Universités : étudier n’exclut pas de la précarité

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
En 2017, le Secours populaire a aidé 30 000 étudiants.

En septembre 2009, le Secours populaire ouvrait sa première antenne étudiante à Lille. Aujourd’hui on en compte 29 réparties sur toute la France. Destinées à aider les étudiants en difficulté, elles sont aussi des lieux qui invitent les jeunes à s’engager.

« Il y a maintenant bientôt dix ans le SPF nous inaugurions notre première antenne étudiante à Lille 3. Depuis l’association n’a cessé de s’impliquer pour aider les étudiants qui sont chaque année de plus en plus nombreux à être en galère. Plus de 100 000 étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, avec des ressources inférieures à 650 euros par mois, selon l’Observatoire de la vie étudiante. » explique Justine bénévole à Lyon et qui reçoit  tous les lundis des étudiants dans les locaux de la fédération. Cette première implantation était relayée lors des assises nationales de la jeunesse à Nancy en 2011 avec pour ambition de développer la présence du Secours populaire sur tous les lieux d’études : facultés, Iut, écoles de commerce… Face à la situation de plus en plus en préoccupante des étudiants, le Secours populaire ne peut rester indifférent. Avec ces espaces qui leur sont entièrement dédiés, les étudiants trouvent réconfort moral et aide matérielle.

Elaborer de nouveaux partenariats

En 2018 on recense 17 antennes en universités, deux antennes mobiles, deux de quartiers, 5 en fédérations et 3 dans les lycées.Au plus près des étudiants, ces antennes en université du SPF permettent en premier lieu d’accompagner les jeunes en situation précaire. Une solidarité pour les jeunes mais aussi avec les jeunes puisque le Secours populaire a à cœur de développer la mise en mouvement de la solidarité part toutes et tous : les universités sont aussi des lieux qui permettent d’élaborer de nouvelles formes de solidarité avec les associations étudiantes mais aussi avec tous les professionnels du monde universitaire. Elles ont également vocation à permettre à moyen et long terme d’associer les jeunes qui sont aidés aux actions de solidarité qui sont menées au sein de l’association. 30 000 étudiants ont été aidés en 2017 grâce au SPF. Certaines antennes mettent à disposition des étudiants des libre- service de la solidarité. D’autres proposent différents soutiens : aide alimentaire, vestimentaire, soutien matériel, des conseils et une orientation en lien avec d’autres structures sociales-Crous, Caf, services sociaux de collectivités locales, missions jeunes…- mais aussi un accompagnement pour l’accès aux soins, des places de spectacles et de cinéma ou bien des aides aux départs en vacances. Le tout au sein même des universités, dans les locaux de l’association ou dans des antennes mobiles, comme dans le Gard ou les Bouches-du-Rhône. Différentes formules d’antennes existent, au sein même des universités, dans les locaux de l’association ou mobiles comme dans le Gard ou les Bouches-du Rhône. Mais si le SPF leur tend la main, il leur propose aussi de devenir bénévoles car les antennes étudiantes ont également pour vocation à être des lieux de mobilisations des jeunes qui souhaitent agir contre la précarité et l’exclusion.

L’Europe également touchée

Alors que pour  cette rentrée 2018, le coût de la vie étudiante augmente de 1,31% selon l’enquête annuelle de l’Unef, les bénévoles le constatent encore : les étudiants ne cessent de s’appauvrir. Face à cette situation, ils n’ont que deux choix : la dépendance familiale ou le salariat étudiant. Le salariat étudiant se développe, et aujourd’hui 46 % des étudiants sont contraints d’exercer une activité. Cette réalité est également illustrée par le dernier sondage IPSOS/SPF sur la jeunesse en Europe. Comme le souligne Christian Lampin, secrétaire national du SPF « les jeunes européens sont aussi concernés par cette précarité. Ils sont 78 % à étudier tout en travaillant. De même, ils sont 78 % à demander de l’aide à leurs parents. Néanmoins malgré toutes ces difficultés, ils se disent prêts à s’engager pour les autres ». En effet 33% sont prêts à s’engager pour lutter contre les toutes les formes de discriminations. Preuve est faite que cette précarité n’est pas synonyme de fatalité, et que cette jeunesse est prête à se mobiliser pour faire changer les choses.

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