Copain du Monde

  • Copain du Monde

Un village copain du Monde sous le signe de la liberté d’expression

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Pendant les vacances de la Toussaint dans le Val-de-Marne, un village copain du Monde accueillait une trentaine d'enfants. Au coeur de leurs activités, la liberté d'expression.

C’est pendant les vacances de la Toussaint, qu’une trentaine d’enfants copain du Monde de six villes du Val-de-Marne ont participé à un village copain du Monde. Durant une semaine, ils ont réfléchi au thème de la liberté d’expression en participant à des ateliers d’expression : slam, vidéo, graff, photo…  

« Toujours dire ce que l’on pense, c’est important. Mais je sais que dans certains pays comme la Mongolie ou en Amérique Latine,  on ne peut pas le faire. En France, on a ce droit et c’est une véritable chance. Il faut surtout que cela continue », explique Farouk, âgé de 10 ans, habitant Nogent-sur-Marne. Comme lui, une trentaine d’enfants copains du Monde, âgés de 8 à 15 ans, ont posé leurs valises au centre des PEP de Mandres-les-Roses pendant la seconde semaine des vacances de la Toussaint. Au programme de ce village copain du Monde, plusieurs ateliers étaient proposés, avec pour fil conducteur le droit à l’expression sous toute ses formes. Ainsi, le premier jour, en partenariat avec des animateurs de la MJC,  les enfants ont réalisé un journal, travaillant ainsi le droit de la presse.  

Faire vivre l’article 14

S’appuyant sur l’article 14 de la Convention internationale des droits de enfants qui précise que « les Etats parties respectent le droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion »,les organisateurs du village ont démontré par différents ateliers comment utiliser ce droit à l’expression, chaque enfant ayant découvert que le slam, la vidéo, la photo ou le graff offraient de nombreuses possibilités pour s’exprimer. Pour le graff, différentes techniques ont été utilisées : bombe, peinture, craie, pochoir… En deux heures, une belle fresque est réalisée sur le thème de la solidarité. Alors que le travail sur la vidéo a amené les enfants à s’interroger sur le cyber-harcèlement, la découverte du slam a libéré la parole des plus timides. Pour Manon, la responsable du mouvement copain du Monde de la fédération du Val-de-Marne, la semaine a été riche et a apporté beaucoup de choses à tous les copains du Monde. « Je pense que notre choix sur la liberté d’expression a pris tout son sens, au vu des dernières événements qui ont frappé notre pays. » C’est d’ailleurs pour cette raison que l’avant-dernier jour, lors de la traditionnelle veillée du soir, Sarah, une animatrice, a répondu à toutes les questions que se posaient les enfants sur l’attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty.

Trois portraits d’enfants engagés

C’est aussi lors d’une veillée que la thématique de l’engagement pour les autres a été abordée, notamment avec un exposé sur trois enfants ayant fait le choix d’un combat pour la reconnaissance des droits de l’enfant dans le monde : Iqbal Masih, jeune pakistanais vendu comme esclave à l’âge de 4 ans et faisant figure mondialement connue de la lutte contre l’esclavage des enfants, assassiné à l’âge de 12 ans en raison de son engagement. Greta Thunberg, jeune suédoise militante de la lutte contre le réchauffement climatique et pour la protection de notre planète. Et enfin Malala Yousafzai,  jeune fille pakistanaise défenseure des droits des femmes qui s’est opposée aux Talibans qui interdisaient aux filles d’aller à l’école. Trois histoires bien différentes mais avec un point commun : l’importance de ne pas tout accepter et de démontrer que l’on peut agir pour changer les choses.En une semaine, les activités ont été nombreuses et riches de sens.  Seule l’activité accrobranche programmée le dernier jour n’a pas pu se tenir en raison de l’annonce du reconfinement.

Reconfinés mais toujours solidaires

Interrogée à quelques heures de son départ du centre, Brékhany, 9 ans, nous révèle que l’atelier graff lui a beaucoup plu et que pour elle, le jeu des couleurs et des outils a été une véritable découverte. « J’ai passé une semaine super, j’ai rencontré d’autres copains du Monde et puis on a appris beaucoup de choses tout en s’amusant. J’aimerais bien refaire du graff.  Souvent, on n’ose pas dire ce que l’on pense, on a peur du regard des autres. Si on pense différemment, on se dit que l’on va se faire remarquer », explique-t-elle. Au moment de se séparer, la question des prochains rendez-vous se pose. En effet, la nouvelle situation de reconfinement, liée à la reprise de l’épidémie, contraint les uns et les autres à modifier les activités initialement prévues pour la campagne des Pères Noël verts. Les collectes de jouets dans les écoles et les stands sur les marchés de Noël sont bien évidemment annulés. Mais quoi qu’il en soit, comme lors du premier confinement, les enfants copains du Monde du Val-de-Marne, comme tous les autres d’ailleurs, mettront leur énergie au service de la solidarité, et cela en inventant de nouvelles formes d’action.

Thématiques d’action