Copain du Monde

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Un séjour 100 % nature pour les enfants « Copain du Monde » de l’Allier

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Durant une semaine, des enfants "Copain du Monde" de l'Allier ont découvert le monde de la nature.

Du 10 au 17 juillet, douze enfants de Moulins et de Montluçon ont profité d’un séjour nature organisé par le Secours populaire. Ce village « Copain du Monde » les a sensibilisés aux questions de l’environnement et de la sauvegarde de la planète. Loisirs et découvertes ont rythmé leur semaine. Reportage.

C’est avec le Patronage de l’Enseignement Laïque de Montluçon, association régie par la loi de 1901, que la fédération de l’Allier du Secours populaire a imaginé ce séjour pour une douzaine d’enfants. « L’objectif de notre premier village « Copain du Monde », c’est d’offrir des vacances ayant du sens et permettant à des enfants de réfléchir au monde qui les entoure. S’amuser tout en apprenant est une devise qu’il faut appliquer le plus souvent possible », explique Françoise Vis, la secrétaire générale du SPF de l’Allier. Accueilli dans le camping de Champ Fossé au cœur de la forêt de Tronçais, la plus belle chênaie d’Europe, le groupe est quasi en immersion nature. Entourés d’arbres plus que centenaires et au bord de l’étang de Saint-Bonnet, les six tipis qui hébergent les « Copain du Monde » posent le décor de ce séjour un peu hors du temps. Théo et Miguel ne cessent de s’émerveiller de ce qui les entoure ; eux qui nous confient ne jamais avoir été encore en forêt découvrent aussi le camping. « Les deux premières nuits, j’ai eu peur, il y avait du bruit. La pluie tombait très fort et je n’ai pas réussi à m’endormir. C’est bizarre de dormir dehors », raconte Miguel, âgé de 10 ans qui est plus habitué à la ville qu’à la campagne.

Une vie 100 % nature

Andréa, la directrice du village, le constate chaque année « Les enfants ne connaissent pas la nature. Ici, ils sont plongés dans un monde qui leur est totalement étranger. Une vie 100 % en plein air suscite certaines réactions, la peur des insectes, la crainte des bruits nocturnes mais aussi beaucoup de belles surprises ». Robbe, l’animateur nature du patronage laïque présent tous les jours, a organisé une balade en forêt destinée à sensibiliser les enfants à cette nature dont ils ne sont pas familiers. Arbres géants, plantes comestibles, nids d’oiseaux, cris d’animaux inconnus… il connait la nature sur le bout des doigts. Son BTS Gestion et protection de la nature en fait un spécialiste qui peut répondre à toutes les questions. Il explique notamment le rôle de certaines espèces, comme celui du bousier, un scarabée au rôle particulièrement écologique. Rencontré sur les chemins lors de balades en forêt, il le présente aux enfants. Sa consommation d’excréments de toutes natures et autres matières en décomposition confère au scarabée bousier un rôle utile dans les jardins. En débarrassant l’environnement de matières fécales, l’insecte aide également à  reduire l’infestation de certains nuisibles comme les mouches. Mathéo et Amalia en conviennent : « On ne savait pas que toutes ces petites bêtes existaient et qu’elles étaient importantes. Nous, on habite dans un immeuble en ville et l’on ne sort pas beaucoup de chez nous ». Youcef quant à lui n’avait jamais vu de hérissons ni de limaces. Comme ses copains, il pensait que la limace était un escargot qui avait perdu sa coquille…

Nourrir les animaux et faire du compost

Ici, tout semble nouveau pour ces petits citadins qui s’enthousiasment à chaque activité proposée, notamment lorsqu’il s’agit d’aller nourrir Panpan, le cochon d’Inde du village, ou de récupérer les déchets alimentaires des repas pour en faire du compost. Très fier de sa réalisation, Adem nous explique comment il a fabriqué son hôtel à insectes. Après avoir récupéré des morceaux de bois en forêt, et tout en suivant les consignes de Robbe, il a pu l’accrocher à un arbre « mais pas trop haut car certains insectes ne pourraient pas s’y abriter », explique-t-il très sûr de lui. Avec ces ateliers à la fois ludiques et pédagogiques, le groupe semble mieux appréhender ce nouvel environnement. Cette nature, qui pouvait leur sembler « hostile » les premiers jours, leur devient plus familière. Mais cette nature, dont ils découvrent les richesses, est aussi en danger. C’est pourquoi une activité avec l’association la Fresque du Climat est proposée la veille du départ. Venue tout spécialement de Paris, Anne-Sophie Quairesse est animatrice de l’association la Fresque du Climat qui œuvre depuis 2018  pour embarquer tous les individus et toutes les organisations dans la transition climatique, en permettant la diffusion rapide d’une compréhension partagée du défi que représente le changement climatique.

Un village 100 % nature pour les enfants copain du monde

Après une balade en forêt, les enfants du village ont fabriqué des hôtels à insectes. © Christophe Da Silva / SPF

Fresque climat

Rassemblés en ronde, tous les enfants sont d’abord invités à répondre à la question suivante : « Avez-vous déjà entendu parler du climat ? ». Tous répondent oui. Mais c’est quand il s’agit d’en expliquer les mécanismes et les problématiques que les choses se compliquent un peu. D’où l’idée de former deux groupes et de jouer avec des cartes illustrant d’un côté les causes du dérèglement climatique et, de l’autre, les conséquences. En deux heures d’atelier, tout est dit et expliqué clairement : effet de serre, canicule, fonte des banquises, cyclones, montée des niveaux des océans, crues, inondations… Des mots dont Miguel et Amélia avaient déjà entendu parler en classe et à la télé mais qui leur semblaient un peu complexes et parfois un peu abstraits. Ici, grâce aux images et aux explications d’Anne-Sophie, ils comprennent que la planète est en danger et que les activités humaines sont parfois dévastatrices, comme par exemple de faire le choix de de se déplacer en avion plutôt qu’en train. Réalisant également que certaines espèces sont menacées, notamment les abeilles et les ours polaires, Théo est inquiet car il se souvient des commentaires de Robbe sur le rôle de toutes les espèces pour l’équilibre naturel après la balade en forêt. « Tous les animaux ont leur place. Les petits aussi ça compte. Et si une espèce disparaît cela casse la chaîne. Il ne faut pas que les animaux meurent. »Une fois toutes les cartes posées, les deux fresques sont complètes et avec des feutres, les deux groupes y ajoutent dessins et couleurs. Le travail s’achève par le choix du titre, mais là, difficile de se mettre tous d’accord. « L’histoire de l’Univers », « Le Cycle de la Terre »,  « La planète en danger »… chacun voulant faire prévaloir son titre.

Des citoyens responsables

Pour achever l’atelier, Anne-Sophie propose ce qu’elle appelle la situation des émotions. Concrètement, chaque enfant doit s’exprimer sur ce qu’il ressent par rapport à ce qu’il vient d’apprendre, libre à lui de mimer la colère, la peur ou l’envie de se battre pour changer le cours des choses. Ce jour-là, inquiétude et envie d’agir dominent. Pour Françoise Vis, « voir que les enfants du village « Copain du Monde » sont touchés et sensibles aux enjeux climatiques et aux actions humaines sur la planète donne confiance en l’avenir ». Ce premier village organisé par la fédération de l’Allier est une première étape dans la construction du mouvement « Copain du Monde » dans le département. A leur retour, les enfants auront une autre vision du monde et seront des relais pour faire grandir les notions de solidarité et d’enjeux planétaires.

 

Un village 100 % nature pour les enfants copain du monde

Une animatrice de l’association La Fresque du Climat a sensibilisé les enfants aux thématiques des enjeux environnementaux. © Christophe Da Silva / SPF

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