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Plus de soutiens pour la Canasta Campesina

Mis à jour le par Olivier Vilain
Les paysannes et les paysans participant à la coopérative Canasta Campesina voient leur niveau de vie s'améliorer.

Le programme d’agriculture biologique de Comasagua, pour sortir des paysans salvadorien de la misère, inspire des expériences similaires en France. Une rencontre, organisée par le Secours populaire, a permis de renforcer les liens entre elles, par de-là l’Atlantique.

« Grâce à la mise en place de la coopérative Canasta Campesina, ma famille fait pousser une vingtaine de types de légumes et notre alimentation est meilleure. En plus, nous tirons du maraîchage des revenus supplémentaires qui financent les études de mes enfants, témoigne Anna, une paysanne de la commune de Comasagua. Avant, nous ne cultivions que des haricots rouges, du maïs et tout cela était impossible à envisager. » Ses revenus ont en effet triplé.

La paysanne, descendante d’Amérindiens, s’exprimait via une liaison vidéo installée dans une salle du lycée français de San Salvador, la capitale du pays. Elle était écoutée très attentivement par une trentaine de membres du Secours populaire, réunis le 16 novembre dernier au Lycée agricole de Montauban (Lycée de Capoue), pour une journée d’étude sur l’avenir de la Canasta Campesina, organisée par le Secours populaire.

Une coopérative en développement

La « Canasta », comme l’appellent tous les participants, c’est une coopérative créée sur le modèle des AMAP, permettant la production biologique sur des parcelles équipées des serres et l’organisation d’un collectif de travail en lien direct avec une communauté de consommateurs, habitant principalement la capitale du pays.

Pour arriver d’ici à deux ans à l’équilibre financier (sans les fonds européens apportés dans le cadre du programme mené par le Secours populaire), la coopérative ouvre ses portes à d’autres paysans, afin d’accroître la production et le volume de légumes commercialisés. Cela passe aussi par une formation constante de cette communauté de travailleurs agricoles à la production biologique.

Une expérience qui essaime

Cette expérience de réinsertion de villageois précaires par la création d’une activité économique, en particulier des jeunes et des femmes inspire aussi de ce côté de l’Atlantique. Dans cette filiation, le jardin solidaire de Montauban mobilise et crée du lien entre 300 personnes en précarité économique et sociale, les élèves du lycée agricole de Capoue ainsi que des agriculteurs bio et d’autres associations.

« Cette coopération de territoire à territoire renforce les échanges entre les deux pays où chacun expérimente l’insertion d’un public précaire par des jardins solidaires avec différents acteurs dans des contextes différents », analyse Jean-Louis Poly, l’un des responsables du SPF en Nouvelle Aquitaine.

Le 16 novembre dernier, une journée de réflexion a réuni des membres du Secours populaire, des personnes aidées, des élèves en agriculture, des paysans d'Occitanie et leurs homologues salvadoriens.

Le 16 novembre dernier, une journée de réflexion a réuni des membres du Secours populaire, des personnes aidées, des élèves en agriculture, des paysans d’Occitanie et leurs homologues salvadoriens.

Témoignages

J’ai effectué un stage de 5 mois à la Canasta Campesina de Comasagua au Salvador. J’ai appris énormément sur l’agro-écologie paysanne, tant dans la pratique durant les journées de travail sur les parcelles que dans le savoir théorique appris à travers des échanges avec l’équipe technique et des cours suivis à l’université d’Agro-écologie du Salvador.

La coopérative est constituée de femmes et de jeunes producteurs. Ce projet est socialement très engagé car il est entièrement dédié à améliorer le niveau de vie, l’autonomie alimentaire et la cohésion sociale des personnes les plus touché par le chômage, les problèmes fonciers, d’accès à l’eau et autres.

Pour ma part, je me suis également conscientisé sur l’importance de la souveraineté alimentaire, du commerce local direct entre les producteurs et les consommateurs et sur l’organisation de travail horizontale.

Toan Hersant, 21 ans, étudiant en agronomie et en développement international

Le projet m’a plu par ses implications pédagogiques. On apprend chaque année de la promotion précédente. Chaque culture ne peut pas marcher chaque année, les variables sont trop nombreuses, et il suffit d’un petit changement pour que la pousse ne prenne pas.

Les étudiants vont aussi voir leur production au libre-service alimentaire. Parfois, il prolonge leur expérience l’été en faisant un stage au Secours populaire, cela améliore leur ouverture au monde.

L’un des points que j’aimerais développer est la venue de plus de personnes aidées à la parcelle.

Plusieurs fois par semaine avec des bénévoles, on désherbe, on entretient les parcelles, on attache les plants de tomates. Quel bonheur à la première récolte : des blettes pour les omelettes, toutes ces variétés de tomates… Et quelle fierté quand  je vois le résutlat de notre travail disponible au libre-service alimentaire.

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