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Rendre l’espoir aux populations les plus précaires un après les ouragans

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A l'entrée du quartier de Sandy Ground, un des plus pauvres de l'île

 Un an après les ouragans qui ont dévasté notamment l'île de Saint-Martin, aux Antilles, le Secours populaire soutient ses partenaires sur place, de petites structures locales, qui œuvrent, après le chaos passé, à retisser du lien social parmi les populations les plus pauvres.

«Avant Irma, on n’avait pas grand-chose. Et après, encore moins. Mais on ne veut pas baisser les bras. » Longues dreadlocks et nombreux tatouages, Jeremy Watt, 28 ans, est une figure du quartier de Sandy Ground, l’un des plus déshérités de l’île, situé au sud de la capitale, Marigot. Les tas de gravats y côtoient encore, un an après Irma, les épaves de voitures ou les maisons éventrées. Pas une fatalité, veut croire le fondateur de l’association Madtwoz Family, une des structures que le Secours populaire français (SPF) a choisi d’aider. 

Le soutien du SPF au tissu associatif local

« Quand on a installé une base logistique à Saint-Martin, début octobre 2017, on a voulu s’appuyer sur le tissu associatif local, sur ceux qui connaissaient le mieux les besoins de la population, explique Corinne Makowski, secrétaire nationale du SPF. Une soixantaine de personnes y ont œuvré pendant des mois, en organisant des distributions alimentaires, de matériel scolaire ou de cadeaux au moment de Noël. » Des actions qui se sont transformées depuis, pour Madtwoz Family, en projets plus durables, mais tout aussi essentiels : street art pour redonner des couleurs au quartier, réparation de vélos, publication d’un magazine, création de tee-shirts… « L’objectif, c’est d’être là pour les jeunes d’ici, leur faire bénéficier de mon expérience, leur montrer que les gangs ne sont pas la solution », dit Jeremy Watt, ex-taulard aux États-Unis devenu pour tous, dans le quartier, « Mr  President », le symbole d’une renaissance possible.

Redonner l’espoir par l’apprentissage

Elle aussi active dans les zones défavorisées de l’île, la Cobraced, association d’insertion, va prolonger ses actions en faveur des collégiens et lycéens en difficulté.
« On a d’abord voulu “redonner le goût d’apprendre aux enfants». Et en cette rentrée, on lance un projet plus social, de prise en charge des familles dans leur globalité, pour retisser des liens entre parents et jeunes », indique Audrey Claxton, la présidente. Les défis sont immenses, car toute l’île a été sonnée par Irma. « Après l’ouragan, la santé des gens était devenue secondaire. On essaie de faire en sorte que cela change », explique Chantale Thibaut, dont l’association Saint-Martin Santé va mettre en place, jusqu’en décembre, des ateliers de gestion du stress. Une action loin d’être superflue, ici.

Reportage : Alexandre Fache

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