Haïti : des dentistes au chevet des enfants
Rivière-Froide et à Delatte : le Secours populaire met en place des programmes de prévention et de traitement des pathologies bucco-dentaires.
Les chiffres sont là. En Haïti, les élèves du complexe scolaire de Rivière-Froide (banlieue de Port-au-Prince), rebâti par le Secours populaire après le séisme de 2010, souffrent de pathologies bucco-dentaires : quelque 120 élèves sont affectés sur les 165 qui ont été examinés entre octobre et décembre derniers. C’est ce qui ressort des consultations de médecine scolaire menées chaque semaine par le Secours populaire et ses deux partenaires locaux, la Congrégation des petits frères de Sainte-Thérèse et l’Association haïtienne des citoyens pour le développement. « Les pathologies bucco-dentaires constituent un problème majeur chez les enfants », note Martine Canal, médecin et correspondante du SPF sur place. L’un des objectifs de cette année est la mise en place d’un programme d’éducation sur l’hygiène dentaire avec évaluation par un dentiste. « Cela s’avère plus que nécessaire », relève Martine Canal. En effet, « l’état de la dentition et son usure ont un impact important sur les possibilités de se nourrir, le rythme de croissance des enfants et la prévention de certaines infections », relève Audrey Champsiaux, responsable du secteur Monde au SPF. Le coût de ce programme s’élèvera à 25 000 euros pour l’année en cours.
Un partenariat avec le centre de santé municipal
Le Secours populaire consacrera un budget similaire pour assurer des soins buccodentaires préventifs et curatifs à plus de 1 000 enfants habitant la commune de Delatte, au sud-ouest du pays. L’association s’appuie sur un chirurgien dentiste et une infirmière. Elle agit, depuis 2012, dans le cadre d’un programme mené dans le centre de santé de la ville, avec son partenaire Concert-Action. Le personnel du centre de santé produit depuis plusieurs années des efforts en matière de soins bucco-dentaires. En 2015, il a soigné près de 1 100 enfants. Parallèlement, il a assuré la formation d’une quarantaine d’enseignants à la détection des pathologies liées à un mauvais état des dents. Le personnel médical de cette commune particulièrement pauvre a également sensibilisé 20 000 adultes et enfants à ce problème.