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Palestine, assurer l’aide aux victimes

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Lariyan, travailleuse sociale d’une clinique mobile de PMRS, avec une mère et son garçon dans le hameau bédouin de Mnazel, au sud d’Hébron, dans les territoires occupés. Décembre 2022. ©Victorine Alisse / SPF

Face à l’escalade de violence que connaît la ville de Jenine ces derniers jours, le Secours populaire vient de débloquer un fonds d’urgence de 50 000 euros pour permettre à son partenaire Palestinian Medical Relief Society (PMRS) de venir en aide aux victimes et continuer d’assurer l’accès aux soins des populations isolées.

La ville palestinienne de Jénine est actuellement en état d’urgence. Après 18 mois de violence croissante et d’escalade de l’agression militaire israélienne contre la population de Jénine, les dernières 48 heures se sont avérées être les pires que la ville ait vécu au cours des 20 dernières années en termes de violence et de dégradation des droits de l’homme.  Ces deux derniers jours, 10 personnes ont été tuées, principalement des jeunes hommes, et des centaines ont été blessées. Aux premières heures de ce matin, des scènes ont montré des familles violemment expulsées de leurs maisons, forcées de se réfugier dans des infrastructures locales telles que des hôpitaux (également attaqués), des écoles et des lieux de culte (mosquées/églises). Les habitants de Jénine subissent sur le terrain une invasion militaire par des chars et des soldats, ainsi que des attaques au gaz lacrymogène et des frappes aériennes. La situation humanitaire à Jénine est désormais plus que critique. On estime à 3 000 le nombre de personnes dans le besoin. PMRS sollicite actuellement un soutien financier afin de poursuivre ses services sur le terrain et d’étendre ses interventions d’urgence pour répondre à ces besoins pressants.

« Notre travail consiste à sauver des vies »

Actuellement, PMRS dispose d’une équipe dans le camp de Jénine qui prodigue les premiers soins et une réponse d’urgence. Ces équipes ne se contentent pas de soigner les blessés, elles aident également les personnes déplacées, les soutiennent dans leur recherche d’un abri sûr, rendent visite à celles qui ont déjà été évacuées et s’occupent d’elles. En outre, les équipes médicales de Bethléem, Naplouse et Ramallah se sont aussi rendues sur place pour appuyer les équipes locales. En début d’année, le docteur Mohammad Iskafi, en charge des programmes de premiers secours de PMRS, revenait sur l’intervention des volontaires de l’association. « Nous formons nos équipes sanitaires en respectant un protocole d’intervention sur un terrain d’affrontements, sur l’organisation hiérarchique d’une équipe de premiers secours. Ensuite nous insistons sur la nécessité de se protéger soi-même, d’agir de la manière la plus sûre. Les volontaires de PMRS ne doivent en aucun cas être liés ou prendre part aux affrontements. Nous ne faisons pas de politique. Notre domaine d’action, et c’est immense et crucial, c’est la santé. Administrer les soins d’urgence et premiers secours à toutes les personnes en détresse, sans discrimination. Sans prendre parti non plus. Notre travail consiste à sauver des vies. C’est ainsi que nos volontaires sont partout respectés et reconnus pour leur sérieux, leur sens des responsabilités ».En ces périodes plus que troublées, les volontaires de PMRS agissent également pour apporter une aide humanitaire aux populations civiles, notamment du lait pour les enfants, des kits d’hygiène, des couches, de l’eau potable et de la nourriture. Le Secours populaire travaille depuis le début des années 80 avec PMRS (Palestinian Medical Relief Society) pour apporter sa solidarité au peuple Palestinien. L’un des programmes phares de l’ONG est le déploiement de ses cliniques mobiles partout où l’accès aux soins est entravé, auprès des habitants de plus de 120 localités, en particulier dans les territoires occupés. Aujourd’hui, comme il y a trente ans, le SPF relaie l’appel de son partenaire auprès de ses bénévoles pour qu’ils se mobilisent aux côtés des victimes de ce conflit.

 

 

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