Maintien du lien social, enjeu crucial face à l’épidémie

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Les maraudes se poursuivent dans les rues de la capitale avec le Secours populaire de Paris pour la continuité du lien avec les personnes sans abri.

Comme indiqué dans le précédent article, « Mobilisation autour de l’urgence alimentaire », le Secours populaire Île-de-France et plus de 100 structures ouvertes sur le territoire se mobilisent pour apporter une aide alimentaire d’urgence aux personnes dans le besoin, qu’elles soient suivies ou non par le Secours populaire. De nombreuses distributions sont organisées en lien avec d’autres associations de solidarité que nous remercions pour cette solidarité commune. Cependant, quasiment toutes les autres activités quotidiennes de l’association ont dû être stoppées : aide au départ en vacances, cours d’alphabétisation, soutien scolaire, accompagnement dans les démarches administratives, sorties culturelles et de loisirs… 

En effet, ces activités considérées comme « non essentielles » ne peuvent, en cette période de confinement, se poursuivre sous la même forme. Il en va de la sécurité des bénévoles et des personnes bénéficiaires. Et pourtant… ces activités étaient fondamentales pour les personnes suivies et les bénévoles, et ce notamment pour une raison fondamentale : le lien social. Les personnes en CADA (centre d’accueil de demandeurs d’asile) se retrouvaient en collectif pour apprendre le français, les séniors isolés partaient en groupe en sortie culturelle au sein des musées parisiens, les personnes hébergées dans des hôtels sociaux ou sans abri venaient simplement chercher un peu de chaleur humaine au sein des permanences d’accueil du Secours populaire Île-de-France. Le Secours populaire Île-de-France n’est pas le seul, de nombreuses associations s’interrogent sur l’impact du confinement sur ces publics particulièrement exposés. Cette période pèse davantage sur les épaules et la solitude est, pour beaucoup, très présente.

Les fédérations franciliennes du Secours populaire ont pris la mesure de la nécessité de maintenir ce lien social, si crucial. A défaut d’une présence physique, les bénévoles de nombreuses structures ont listé tous les contacts des personnes accompagnées habituellement et appellent les familles, les personnes âgées pour prendre des nouvelles, s’informer des éventuelles urgences et simplement garder un lien. Elles poursuivent aussi leurs activités de domiciliation et mettent en place la distribution du courrier via la prise de rendez-vous pour les personnes qui en auraient reçu. Des permanences pour récupérer le courrier sont ouvertes (en Ferté sous Jouarre, en Seine-et-Marne par exemple). Ensuite, pour un maintien du lien avec le monde scolaire, les idées innovantes des bénévoles se multiplient et l’accompagnement scolaire à distance s’organise. Le Secours populaire de Seine-Saint-Denis a notamment fait un appel aux dons aux partenaires entreprises pour récupérer des ordinateurs et les distribuer aux familles permettant aux enfants de poursuivre les cours à distance.

De son côté, la fédération du Secours populaire de Paris maintient, elle aussi comme les autres fédérations franciliennes, ses distributions alimentaires. Fin mars, plus de 8 000 personnes avaient déjà pu bénéficier de l’aide alimentaire sur Paris, depuis le début du confinement. Le Secours populaire de Paris a aussi fait le choix de maintenir ses maraudes organisées dans la capitale, permises par une mobilisation des bénévoles qui ne faiblit pas. Ses maraudes, réalisées dans les rues vides de Paris, permettent de distribuer des denrées alimentaires, des produits d’hygiène aux personnes sans abri. Mais elles sont aussi le moyen de maintenir le lien, de pouvoir échanger avec elles, ces personnes survivant habituellement en demandant un peu d’argent ou de nourriture et qui sont maintenant seules dans la rue. Les bénévoles peuvent passer un moment avec elles pour leur expliquer la situation, les évolutions annoncées et essayer, si besoin, de les rassurer.

La solidarité continue !