Lutter contre les violences faites aux femmes

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Au Burkina Faso, le SPF reconstruit des maisons pour des femmes chassées de chez elle.

Depuis 1999, le 25 novembre marque la Journée internationale de l’élimination des violences faites aux femmes. Pour sa part le Secours populaire français répond présent pour dénoncer les violences que celles-ci subissent, et mène différents projets destinés à combattre les injustices dont elles sont victimes.

Aujourd’hui la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles constitue l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues et les plus dévastatrices dans le monde. La violence dont elles sont victimes englobe les violences physiques, sexuelles et psychologiques. La déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies définit ainsi la violence à leur égard : « tous les actes de violences dirigés contre les femmes, en causant ou en pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, ou sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte, la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ». Les chiffres officiels sont accablants : en 2016, 70 % des femmes ont victimes d’actes de violence. Selon la Banque mondiale, celles-ci sont dans la plupart des cas, le fait d’un conjoint ou d’un proche. Aujourd’hui le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans que le cancer, les accidents de la route, le paludisme et la guerre réunis. Face à cette situation, l’association s’implique notamment depuis plus de 20 ans au Burkina Faso, avec l’association africaine Arvospi.

Soutien aux mangeuses d’âme

Luttant pour la réinsertion sociale de femmes accusées de sorcellerie et bannies de leurs maisons, le SPF et son partenaire défendent les victimes d’une coutume tenace qui les accuse d’être responsables de décès anormaux. Après des décès successifs dans une famille ou une épidémie, on pense que quelqu’un a « mangé l’âme du défunt ». L’accusation touche alors toujours des femmes fragiles, isolées et sans défense. Par la suite, elles voient leurs maisons brûlées, sont chassées et condamnées à l’errance. Exclues elles vivent recluses dans des centres à Ouagadougou. Le SPF organise leur retour dans la communauté dont elles ont été exclues en leur reconstruisant une maison, un signe pour retrouver une place dans la communauté villageoise. Depuis le début de l’action en 1999, une soixantaine de maisons ont été reconstruites par l’association, les femmes y retrouvent dignité.

Reconversion des exciseuses

En Mauritanie depuis 17 ans le SPF et l’association El Karamat agissent  contre l’excision et les mariages précoces. Des programmes de prévention sont menés dans différentes régions, notamment à Hodh el Gharbi. Des journées de sensibilisation s’organisent à Gatt Teydouma  afin de mettre en avant les dangers de ces pratiques néfastes. Des boutiques communautaires ont été ouvertes pour assurer la reconversion économique de 34 exciseuses. Le prochain programme conduit avec l’association El Karamat, qui couvre la période 2019/2021, vise à impliquer les leaders d’opinions civils et religieux dans la lutte  contre l’excision, en s’appuyant sur des relais communautaires. Il offrira la reconversion de plus de 200 exciseuses par le biais de l’ouverture de 52 boutiques communautaires. Dans la continuité des projets précédents, ce programme visera à développer des actions de lutte contre les pratiques traditionnelles portant atteintes à la santé et aux droits des femmes dans 120 villages des communes de Gatt Teydouma, Sava et Radhi, situés dans le région du Hodh El Gharbi.

Consultations juridiques

À des milliers de kilomètres du continent africain, au Mexique, c’est l’association Naaxwiinn qui agit  avec le SPF pour défendre des victimes de violences. Les bénévoles mènent des actions de prévention contre les violences  faites aux femmes, en les accompagnant juridiquement et psychologiquement. En 2016, 800 femmes ont été soutenues, en recevant notamment un soutien juridique. En France, les femmes sont aussi concernées par les violences. En 2016, le ministère de l’Intérieur rapportait qu’une femme meurt tous les trois jours du fait de la violence de son partenaire ou ex-partenaire. Ces femmes sont reçues dans les permanences d’accueil du Secours populaire : parfois elles osent s’exprimer mais bien souvent elles taisent les maux dont elles sont victimes. Quand elles dévoilent leur situation, les bénévoles sont présents et tentent de les orienter vers des structures spécialisées.

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