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Lorient, le SPF va au-devant des étudiants

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Depuis le confinement les bénévoles assurent des distributions alimentaires sur le campus de Lorient.

Il y a un mois le Secours populaire de Lorient mettait en place une distribution de colis alimentaires pour les étudiants ne sortant pas pendant le confinement et avec peu de revenus. Ils étaient 17 devant l‘Université de Bretagne, le vendredi 20 mars 2020.

17 h, vendredi 20 mars, sur le parking de la faculté de lettres de Lorient. Le  Solidaribus  et la camionnette du Secours populaire de Lorient ont eu toute la place pour stationner. Depuis la fermeture de l’UBS et le confinement lié au coronavirus, il n’y a plus âme qui vive aux abords de l’Université de Bretagne-Sud (UBS).Les bénévoles, Gwenaëlle, Martine, Jean-Luc et Philippe, s’affairent pourtant devant leurs cartons de produits alimentaires. Comme un vendredi sur deux depuis un mois, ils sont venus distribuer un colis aux étudiants dans la précarité. C’est notre devoir de continuer. On sait qu’il reste des jeunes isolés ou des étudiants étrangers qui ne sont pas rentrés dans leurs familles. « Les fins de mois vont être difficiles », commente, masque sur le nez et gants aux mains, la secrétaire générale du Secours populaire, Annick Wemeaux.

Deux copains confinés ensemble

Arthur, 21 ans et Kerian, 20 ans, sont les deux premiers à  en profiter. Le premier a quitté sa chambre étudiante pour rester confiné dans l’appartement du second, en centre-ville de Lorient. Respectivement étudiants en BTS Conception et réalisation des systèmes automatisés (CRSA) et en licence pro en Ecoconstruction à l’UBS, les deux copains apprécient le coup de pouce alimentaire. « Mes parents habitent à Pluvigner, dans le tout premier cluster. Il y a un moment que je ne peux pas y aller » témoigne Arthur. Quant à la famille de Kerian, elle vit sur l’Ile de Groix. « Il y avait tellement de monde à vouloir traverser que j ‘ai préféré attendre » ajoute le jeune homme. Au loin, une patrouille de police motorisée passe devant le groupe. « Vous avez bien vos papiers d’autorisation de sortie ? ª, demande une bénévole. Tout le monde respecte scrupuleusement les distances de sécurité Mme Karim et Ingrid, des habitants du centre-ville au RSA, qui passaient par hasard. « On n’a plus d’argent et on n’ose plus aller dans les magasins. C’est la galère pour tout le monde », renseigne la jeune maman.

17 colis distribués

Finalement, les policiers ne se sont pas arrêtés. Nomena, une étudiante malgache de 22 ans, vient d’arriver. Elle emmènera de l’épicerie,que des produits frais et d’hygiène. L’étudiante en 3e année de génie civil de la faculté de sciences vit en cité universitaire. Elle qui comptait sur la rémunération de son stage en entreprise (annulé) va devoir s’en passer : « On se serre les coudes, on s’appelle, on se fait encore des petites soirées parfois », avoue-t-elle. Le Covid-19, elle n’en n’a pas trop peur, même si elle a entendu parler des premiers cas à Madagascar.

19 h, ce vendredi soir. Le Secours populaire remballe. En tout, 17 étudiants ont été aidés. Ils étaient 29 la fois précédente. Prochain rendez-vous vendredi 3 avril 2020, même lieu, même heure

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