Entretien avec Ndoba Gasana, philologue

Ndoba Gasana, philologue, défenseur rwandais des droits de l’homme.

Ndoba Gasana, philologue, défenseur rwandais des droits de l’homme.

La volonté de reconstruction est frappante au Rwanda. Elle est encore plus marquée chez les jeunes. Nous n’avions pas le choix, il a fallu reconstruire et inventer. L’Association des étudiants et élèves rescapés du génocide (l’AEERG) a créé des familles symboliques, au début des années 2000. Ces groupes d’étudiants se sont, en effet, constitués en familles, élisant leur mère, leur père, leurs grands-parents. Ils se sont entraidés, se sont soutenus dans la commémoration de leurs familles assassinées. On assiste désormais à une réparation, symbolique mais fondamentale, du lien de filiation qui a été rompu par le génocide. Avec le temps, ils ont reconstitué un groupe d’appartenance et ont transmis leur culture à leurs cadets. Ils sont devenus les ancêtres d’une génération.

Ndoba Gasana,
philologue, défenseur rwandais
des droits de l’homme