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Les enfants du Secours populaire au pays des moulins à vent

Mis à jour le par Romain Delpierre

Du 22 juillet au 5 août, une quarantaine d'enfants du Secours populaire français a voyagé vers les Pays-Bas. Cette action a été rendue possible grâce à l'association partenaire depuis 30 ans et néerlandaise, Europa Kinderhulp. Grâce à eux, les enfants profitent de vacances bien méritées et se créent des souvenirs pleins la tête.

C’est le 22 juillet à la Gare du Nord de Paris que l’aventure commence pour une quarantaine d’enfants. Sur les quais, les accompagnateurs tentent de réconforter les plus petits et regroupent ceux qui s’amusent déjà. Âgés de 5 à 15 ans, les jeunes aventuriers de l’Europe s’apprêtent à partir au Pays-Bas. Là-bas ils seront répartis dans diverses familles un peu partout dans le pays. L’association Europa Kinderhulp accueille depuis le début des années 60, des enfants venus de l’Europe entière dont l’Allemagne et la France. « Ce sont nos deux plus grands partenaires« , partage Peter Booister, référent de l’association dans le sud du pays.


Les enfants prennent leurs marques

Arrivés au Pays-Bas, Ryan 6 ans et Sohane 7 ans rejoignent Peter et sa femme Janneke, tous les deux âgés de 65 ans. Le couple est encore en activité dans le milieu scolaire mais ils profitent de leurs vacances pour se mettre au service des moins chanceux, et notamment les enfants. « Tous les enfants du monde ont le droit de prendre des vacances« , estime Janneke Booister.

« C’est la deuxième fois que je viens au Pays-Bas. L’année dernière j’étais à Amsterdam c’était très jolie et je m’étais bien amusé. Mes parents m’ont réinscrit pour cette année« , raconte Sohane. « C’est ma première fois ici. C’est un peu effrayant au début mais les gens sont gentils donc ça va« , partage un peu plus timidement Rayan. Son frère dans une autre famille ne l’a pourtant pas oublié. « Le jour des familles il m’a offert un cadeau. Un beau camion avec lequel je peux jouer, il sait que j’adore ça les tracteurs, les camions, tout ça« , s’amuse-t-il.

De son côté le couple de néerlandais n’en est pas à son coup d’essai avec les enfants français, bien au contraire. Depuis presque 30 ans ils accueillent tous les étés des enfants venus de l’Europe entière. « On a commencé quand nos enfants étaient petits. On ne pouvait pas toujours partir mais on avait de la place, et encore plus maintenant que les enfants sont grands. On est d’ailleurs toujours en contact avec les premiers enfants que l’ont a accueilli et ils ont eux-mêmes des enfants. Ça donne du baume au coeur d’avoir de leurs nouvelles et qu’ils soient heureux ».

Les enfants se fabriquent pleins de souvenirs et de nouveaux copains ©Jean-Marie Rayapen / SPF

De la suite dans les idées

Tous les jours, les parents de substitution (pour quelques semaines) se remuent les méninges pour trouver des activités ludiques, amusantes et intéressantes pour les enfants. « On a été à la piscine, on s’est promené, on a fait des jeux, on est allé à la ferme pédagogique. Ce que j’ai préféré c’est la piscine et faire le toboggan jaune là-bas« , partage Sohane. Le plus important pour Peter c’est que les enfants ne s’ennuient pas et ne pensent pas trop à leurs parents malgré la distance. « Ce n’est pas toujours évident, surtout pour les plus jeunes. On essaye de leur trouver le plus de variétés possibles. Après on s’adapte aussi. Si jamais on fait une activité et qu’ils adorent, rien ne nous empêche de la refaire le lendemain« , sourit le père de famille. « Nous les avons emmenés à Rotterdam et la plage ils étaient très heureux« , complète Janneke.

Au milieu du séjour, a aussi eu lieu le traditionnel « jour des familles ». Au cours d’une journée les familles d’accueil des mêmes zones géographiques partagent un moment ensemble. « On va au parc et on fait un grand pique-nique. Après le repas les enfants jouent au ballon, à la balançoire…« , explique Peter. « C’est l’occasion pour eux de revoir ceux avec qui ils sont venus dans l’Eurostar. Pour ceux qui ont des frères et soeurs dans d’autres familles c’est aussi un moyen de faire des souvenirs en commun« , continue le père de famille. « Nous savons qu’à la maison les grands s’occupent souvent des petits. C’est pour ça d’ailleurs que nous séparons les enfants, tous on le droit de lâcher prise quelques jours« , conclue-t-il.

Pour les repas, là encore il faut varier les plaisirs tout en répondant aux besoins de chacun. Dans le cas de Peter et Janneke, c’est Sohane qui ne mange pas de viande. « On trouve des solutions, on s’adapte on prend des steaks végétaux, on varie les menus. C’est un petit casse-tête mais au moins ça nous donne des idées pour nous aussi« , partage la mère de famille.

Le repas, un vrai moment de partage et de convivialité. ©Jean-Marie Rayapen / SPF

« Les vacances c’est un moment important »

« En France aujourd’hui 1 enfant sur 3 ne part en vacances. C’est là qu’intervient le Secours populaire et ses différents partenaires. Ensemble ils essayent d’organiser des voyages inoubliables pour les enfants qui ne peuvent partir faute de moyen. « Les vacances coûtent de plus en plus cher pour les familles. Ça reste quand même un moment important pour eux. On sait comment sont les enfants. Ceux qui ne partent pas peuvent pointer du doigt si facilement. Là ils vivent des expériences uniques et reviennent avec des souvenirs à raconter aux copains« , explique Peter.

« Même si ma famille me manque, je m’amuse plutôt bien ici. Après à la maison on est 8 frères et soeurs. Là je n’ai que Sohane pour jouer ça fait bizarre. C’est étrange de ne pas vivre comme à la maison. J’aime bien quand même. C’est très beau. Peut être que je viendrai vivre ici quand je serais plus grand« , partage Ryan. « Mais je veux travailler dans une ferme, comme à la maison avec pleins d’animaux et de gros tracteurs« , raconte-t-il, rêveur et ambitieux.

On sous-estime souvent l’importance des vacances sur le moral, la psychologie mais aussi le physique des enfants. « Quand ils arrivent ils sont souvent très timide. Quand ils repartent quelques fois ils nous disent qu’ils ne veulent plus repartir. Ils sont heureux et c’est pour ça que l’on fait ça. Rendre le sourire à un enfant c’est tellement précieux. Ça n’a pas de prix« , finit Peter.

Rayan et Sohane ont été reçu par Peter et Janneke au Pays-Bas pour passer quelques semaines de vacances. ©Jean-Marie Rayapen / SPF

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