Les « Copain du Monde » se mobilisent pour le Don’actions

Mis à jour le par Olivier Vilain
La campagne nationale de collecte du Secours populaire, le Don’actions, bat son plein. Les "Copain du Monde" de Roubaix s'activent. @N. Bardou / SPF

A Roubaix, le très dynamique club « Copain du Monde » s’est lancé dans le Don’actions, la campagne de collecte nationale du Secours populaire. Il vient d’organiser une braderie. Ses membres ont proposé aux personnes qui sont venues des carnets de tickets de la solidarité. Avec l’argent collecté, ils vont réhabiliter une école dans un village de Tunisie.

La campagne nationale de collecte du Secours populaire, le Don’actions, bat son plein. Elle est destinée à donner à l’association les moyens d’assurer ses actions de solidarité et son autonomie. Rue Turgot à Roubaix, les bénévoles du Secours populaire ont organisé une braderie pour le Don’actions. Un stand des « Copain du Monde » a été disposé à l’entrée de la cour, sous un Tivoli. Les gens sont venus pendant tout l’après-midi.

Les petits bénévoles s’activent

Il y a Aljia, 10 ans, Selma, 15 ans, Zara, 12 ans… Ayant enfilé un grand t-shirt blanc au logo des « Copain du Monde » par-dessus leur blouson, ils sont au total une dizaine à se démener. Aïcha a apporté de la musique. Enfants et ados s’activent alors que l’enceinte diffuse du rap français. Nihel, 16 ans, coordonne l’équipe en donnant des consignes. Sous le Tivoli, ils accueillent les personnes qui arrivent, leur expliquent le principe du Don’actions et leur proposent de participer à cette grande collecte nationale. « On leur explique que ça apporte des moyens au Secours populaire et qu’en plus ils peuvent gagner des lots liés aux Jeux Olympiques avec les tirages au sort », raconte Hamza, 17 ans, sourire enjôleur avec sa petite moustache et son regard extrêmement vif. Sarah, 12 ans, les rejoint, elle rentre de la maraude en centre-ville : « Ça fait mal de voir les gens dormir dans la rue. »

Dans cette ambiance détendue, les personnes aidées les écoutent attentivement, semblent détendues. Et plusieurs quittent les lieux après avoir fait leurs emplettes, en lançant des blagues dans la bonne humeur. « Au revoir ! Hamza, tu fais en sorte que je gagne un voyage en Thaïlande, mon passeport est prêt et ma valise est faite ! », s’amuse Sissam, cigarette en main. Un grand sourire apparait sur son visage quand elle voit Hamza rire en retour. La jeune femme vient à la braderie tous les mois et repart cette fois avec 10 tickets-dons : « C’est quand même le plus important : permettre aux actions solidaires de continuer. »

Le groupe est soudé, dynamique et organisé. Il a collecté 1000 euros durant la braderie. ©N. Bardou / SPF

Au terme de la journée, les « Copain du Monde » ont collecté 1 000 euros avec les carnets du Don’actions et la braderie a apporté plus de 2 000 euros supplémentaires. « L’argent de la campagne sera affecté à la solidarité internationale », note la très énergique Nora Chehib, numéro deux du Secours populaire à Roubaix. Les « Copain du Monde » vont réhabiliter une école en Tunisie, dans le village de Segdoud, près de la ville de Gafsa, en partenariat avec l’Association culturelle et de tradition minière.

L’école n’a qu’une salle pour accueillir 60 enfants, tous niveaux confondus. Le bâti est dégradé. L’idée serait de réhabiliter l’établissement. « Il faudrait mettre une clôture pour empêcher les chiens errants de venir parmi les enfants », signale Hamza. Il faudrait construire un local pour que les petits puissent manger à l’abri, effectuer un raccordement au circuit d’eau potable et élaborer un petit terrain de basket. « Nous avons déjà amené des sacs d’écoliers et des cahiers », relate Refka, une jeune femme qui s’implique beaucoup au Secours populaire. Originaire de la région, elle fait le lien avec le partenaire local.

Une école en Tunisie

Les « Copain du Monde » ont réuni plus de 20 000 euros en tenant de nombreuses braderies, ces derniers mois. Avant la braderie, les enfants se sont réunis pour échanger sur leur projet en Tunisie. Ils sont très habitués à débattre. Neïla, 17 ans, est la secrétaire. Elle prend en note les interventions et distribue la parole, résume les interventions. « Voilà ce que je pense, qu’en penses-tu Selma », conclut Hamza après avoir abordé différents points. Ils sont habitués à s’écouter, à exposer leurs désaccords, à trouver des solutions. Dans un coin, Souad, bénévole et mère de plusieurs copines du Monde, intervient quelques fois : « Alors Zara, qu’en penses-tu toi, tu interviens plus souvent d’habitude. »

Les enfants et les adolescents se réunissent juste avant la braderie pour fixer les démarches à entreprendre pour réhabiliter une école en Tunisie. ©N. Bardou / SPF

Le groupe se met d’accord sur le fait que les devis allaient mettre quelques mois pour être établis en Tunisie, plus le temps ici de les examiner, puis le temps que les gros travaux il faudrait prévoir un voyage sur place vers la Toussaint pour que les enfants achèvent le projet. Voyant loin, les participants à la réunion se sont aussi interrogés sur l’opportunité de passer le brevet d’animation, le BAFA, afin de pouvoir à leur tour encadrer des enfants « Copain du Monde ».

Des ateliers pour les précaires

Le Don’actions sert à beaucoup de choses, les comités les affectent à ce dont ils ont besoin. Roubaix est la grande ville la plus confrontée à la précarité, à l’exception des arrondissements de Marseille : 44 % de ses près de 100 000 habitants vivant sous le seuil de pauvreté. « Depuis la fin du textile, la ville n’a pas vraiment trouvé d’activité de remplacement », explique Fabrice Belin, secrétaire général du Secours populaire dans la commune. « C’est simple : le nombre de familles qui viennent nous voir pour recevoir de l’aide alimentaire est passée de 5 000 en 2019 à 10 000 l’année dernière. » Pour faire face à cette situation, les bénévoles collectent très régulièrement et viennent de mettre en place un ensemble d’ateliers dans leurs locaux. « Atelier bien-être, atelier gym douce, atelier écriture, arts plastiques… » Pour ici où au-delà des frontières, la solidarité n’arrête jamais.