Les artistes et la solidarité

La culture a toujours irrigué les valeurs et les actions du Secours populaire français. Depuis sa création, de nombreux artistes ont été ses compagnons de route.

Samedi 6 février, une quarantaine d'artistes se réunissent au Cirque d'hiver et sur France 2 au profit du Don'actions

Francis Jourdain, son premier président (de 1948 à 1958), était un grand artiste au parcours moderne. Architecte d’intérieur et décorateur de grande notoriété, il fut l’un des membres fondateurs de l’Union des Artistes Modernes. Aujourd’hui, une partie de ses œuvres est visible au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.  Ses créations, toujours de lignes pures et de matériaux nobles, étaient adaptées aux nécessités fonctionnelles. Et surtout, elles n’étaient pas destinées seulement à un public de privilégiés mais aussi  à des budgets modestes. Cet artiste pluridisciplinaire (il était aussi peintre et écrivain) était un homme d’action, un militant et un grand humaniste dont la devise était « Le maître mot, c’est la solidarité ».

Au fil des ans, des illustrateurs, des dessinateurs ont apporté des contributions au journal de l’association ainsi qu’à divers supports de communication. Parmi eux, Lorjou, Escaro, Jean Effel… Wolinski, Cardon, Plantu… et plus récemment Tomi Ungerer, Serge Boutavant, Riad Satouf, Paul Cox… Quant à Jean Cocteau, il entretenait des relations privilégiées avec l’association à qui il offrit des dessins.

En 1977, un disque réunissant des chansons d’artistes dont  Georges Brassens, Julien Clerc, Jean Ferrat, Juliette Gréco, Georges Moustaki… fut réalisé pour le Secours populaire et vendu pour  financer l’aide aux enfants du Chili.

Des peintres ont soutenu le Secours populaire et offert des œuvres , comme Ladislas Kijno, Mireille Miailhe, Henri Cueco, Olivier Debré… En 1995, de nombreux plasticiens ont réalisé des « mini-tableaux » destinés à une vente aux enchères à l’occasion des 50 ans de l’association.

Le concours des comédiens est toujours sollicité. Beaucoup comme Robin Renucci, Virginie Lemoine… et bien d’autres soutiennent activement  les valeurs du Secours populaire et participent à ses actions solidaires.

La photographie « dite sociale » a toujours occupé une place importante au service de la solidarité. En 1988, Pauvre France, une exposition déclinée en porte-folio  présentait un état des lieux du mal-vivre dans notre pays, avec des reportages commandés à Marie-Paule Nègre et à André Lejarre du collectif le bar Floréal. Cette initiative fut suivie et complétée, en 1991, par Europe de l’autre côté des étoiles, une exposition et un livre rassemblant des photos de grands photographes européens sur la montée de la précarité dans leurs pays. La même année, le Secours populaire fut décrété Grande cause nationale et une campagne d’affichage et de presse, confiée à Luc Duvoux de l’agence 154, s’appuyait sur des visuels de photographes de Magnum. Cette campagne fut aussi enrichie par la généreuse participation de Jean-Baptiste Mondino qui réalisa gracieusement 3 spots diffusé sur des chaînes de télévision et des salles de cinéma. Par ailleurs, en 1997, 130 grands photographes offraient chacun une œuvre destinée à une vente aux enchères. Actuellement, un projet en cours sur la montée de la précarité et sa dangereuse  « normalisation » réunit les photographes Jane-Evelyn Atwood, André Lejarre et la journaliste Nadia Monteggia.

Avec toujours cette même volonté d’éducation populaire et le respect de la sensibilité et de l’intelligence des personnes, le Secours populaire a toujours souhaité donner à sa communication culturelle et institutionnelle les meilleures formes. C’est pourquoi cette communication s’est nourrie de travaux commandés à des graphistes dont Grapus, Nous travaillons ensemble et l’Atelier de création graphique de Pierre Bernard. De cette collaboration, s’est développée une identité forte et cohérente  au quotidien ; une image constructive, porteuse de dynamisme et d’espoir.

Des artistes soutiennent le Secours populaire français depuis ses débuts.

Minute de silence en hommage à Charlie Hebdo.

« Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. »