Le Don’actions pour multiplier les actions du Secours populaire

Mis à jour le par Olivier Vilain
La campagne du Don’actions se déroule jusqu'au 22 mars dans tous les départements. Ici, sur un marché de la Drôme, en 2023 @J-M. Rayapen / SPF.

Les trois coups de la campagne de collecte nationale du Don’actions ont résonné le 13 janvier. Dans la perspective des J.O. de Paris, l’accent est mis cette année sur l’accès au sport pour tous. En donnant au Secours populaire, à l’occasion du Don’actions, jusqu’au 22 mars prochain, chacun peut lui donner les moyens de faire face à la crise qui affecte les personnes en difficulté, ainsi que les associations qui leur viennent en aide.

C’est par un samedi aux températures proches de zéro, le 13 janvier, que la première campagne de l’année du Secours populaire français a été lancée : le Don’actions. Les bénévoles collecteront à travers toute la France auprès du public, jusqu’au 22 mars prochain, les fonds nécessaires à leurs actions en France et dans le monde. Les fonds contribueront également à l’indépendance financière de l’association.

Des besoins très importants

Pour Rose-Marie Papi, membre du Bureau national de l’association, chargée de cette campagne, les besoins sont encore plus grands que l’année dernière, avec « une forte augmentation de la pauvreté » : « Il faudra mobiliser plus d’énergie [pour le] soutien quotidien et inconditionnel envers les enfants, les femmes et les hommes victimes de la pauvreté, de la précarité et de la misère. »

Pour le grand public, le Don’actions est avant tout un ‘‘grand jeu solidaire’’ où chacun peut participer en prenant des tickets-dons d’une valeur unitaire de 2 euros. Chacun peut ainsi espérer gagner, lors du tirage au sort national fin mars, l’un des trente lots mis à disposition par de grands sportifs : maillots dédicacés par Kylian Mbappé (champion du monde de football en 2018), par Eugénie Le Sommer (8 fois championne d’Europe de football) ou Jeannie Longo (championne olympique de cyclisme, multimédaillée) ; un ballon de basket dédicacé par Tony Parker, l’ex-star de la NBA ; une tenue de tennis de Marion Bartoli, l’ancienne numéro un française ; un sabre et un t-shirt de l’escrimeuse Cécilia Berder (médaille d’argent aux J.O. de Tokyo en 2020), etc. Sans compter les nombreux lots des tirages au sort locaux.

Les jeunes et les enfants « Copain du Monde » participent aux Don’actions. Ici, des lycéens dans les rues de Reims, en 2023 @J-M. Rayapen / SPF.

A Paris, les bénévoles avaient rendez-vous au parc sportif urbain de la place de la Concorde (où se dérouleront certaines épreuves sportives des Jeux olympiques en 2024). Une centaine de bénévoles ont proposé aux passants des carnets de Don’actions, tandis que deux cents personnes aidées, durant l’année écoulée, par le Secours populaire étaient également présentes. Elles ont découvert et ont été initiées à des activités sportives comme le basket à trois, les parcours en roller, à vélo ou à trottinette.

« C’est important de donner de la visibilité à une association comme le Secours populaire »

Quentin Bonnetain, double champion du monde de descente en kayak

À un peu plus de six mois des J.O. de Paris et des Jeux paralympiques, le Don’actions est placé sous le signe de la mobilisation pour l’accès au sport, en particulier pour les personnes qui en sont privées dans l’état actuel de la répartition des revenus. « Nous allons tourner les projecteurs sur les initiations et l’accompagnement sportif que nous réalisons en partenariat avec les clubs de l’Ardèche », dévoile Claude Esclaine, secrétaire général de la fédération locale du Secours populaire. En particulier, des sports olympiques comme le kayak.

Dans la vallée du Rhône, à Privas, la campagne s’est ouverte avec la présence, le 13 janvier, du kayakiste Quentin Bonnetain, double champion du monde de descente : « C’est important de donner de la visibilité à une association comme le Secours populaire qui ouvre les portes du sport à des enfants qui n’ont pas les moyens d’en faire. Ça leur permet de sortir de chez eux, de prendre soin de leur santé et d’entretenir des liens avec des garçons et des filles de leur âge. »

L’accès au sport pour toutes et tous

Le champion se prépare pour les jeux de Paris, mais prendra du temps pour accueillir des enfants sur une base nautique afin de leur faire découvrir les joies de sa discipline. « Le Comité départemental olympique et sportif met à disposition du Secours populaire des animateurs pour des journées d’initiation aux bénéfices pour la santé de la pratique sportive », explique François Jacquart, le secrétaire général adjoint de la fédération de l’Ardèche. Ainsi, des femmes qui n’ont ni le temps ni l’argent de faire du sport ont pu découvrir les sensations du football, de la marche, du footing, etc. « De quoi les sortir pour un moment des tâches quotidiennes. »

Des personnalités collectent pour le Secours populaire, comme Magali Ripoll, l’artiste qui accompagne Nagui dans l’émission N’oubliez pas les paroles (F2) @L. Miquet / SPF.

Elles ont également profité d’une initiation à l’escrime, tout comme des « Copain du Monde », le mouvement de jeunesse du Secours populaire qui réunit des enfants et des adolescents. Ces jeunes seront présents à l’événement de Privas, le 13 janvier, mais aussi le même jour pour le lancement du Don’actions dans les Bouches-du-Rhône : une équipe de « Copain du Monde », accompagnée des jeunes de la fédération ainsi que de bénévoles adultes, ont collecté sur le Vieux-Port de Marseille.

Fin de mois difficiles pour beaucoup

Ils seront suivis, le 3 février, par 60 jeunes qui diffuseront des tickets-dons, place du Capitole à Toulouse (Haute-Garonne). « J’ai déjà participé au Don’actions. Nous sommes allées collecter dans la rue. C’était sympa, les gens étaient très à l’écoute et c’était agréable de leur raconter nos projets de solidarité, notamment une correspondance avec de jeunes Palestiniens qui apprennent le français », raconte Salomé, une collégienne gaie et engagée, membre d’un club « Copain du Monde » à Rennes.

Tous les dons sont les bienvenus alors que les prix restent très élevés et que toutes les études montrent les énormes difficultés d’une grande partie de la population à boucler les fins de mois, à se nourrir correctement et suffisamment ou à mener des activités de loisirs. « Compte tenu du manque d’emploi et du niveau des prix, le nombre de gens qui viennent à nos libres-services alimentaires ne diminue pas, au contraire, poursuit Claude Esclaine, depuis Privas. Comme partout en France, les Ardéchois en difficulté économisent un peu sur le budget nourriture en venant nous voir. L’argent ainsi dégagé sert aux dépenses incontournables comme le loyer ou le gaz et l’essence. »

Solidaribus et nouveaux locaux pour mieux aider

 Dans certaines zones comme le sud du département, la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. « Nous prévoyons d’ouvrir un service de Solidaribus pour venir en aide à ces personnes. » Ce taux de pauvreté se retrouve parmi les 8 000 habitants du Teil, nous allons ouvrir un local dans cette commune qui a été sinistrée par le séisme de 2019. Des projets qui verront le jour grâce au Don’actions.