À Madagascar, les Pères Noël verts sèment la solidarité au cœur des fêtes
Comme tous les ans, les Pères Noël verts sillonnent le monde. Le 20 décembre, ils ont fait escale à Madagascar et permis à 350 enfants de quartiers populaires de retrouver le sourire et de faire la fête. Une action conduite par le Secours populaire et son partenaire sur place.
C’est pour que Noël n’oublie personne que les Pères Noël verts entrent en action. À Madagascar, ils portent un nom qui résonne localement : Dadabe Noely Fifanampiana, ou le Père Noël de la solidarité, de l’entraide. Avec leurs bonnets verts, ils viennent ici aussi en appui au Père Noël rouge, pour apporter joie, sourires et soutien aux familles les plus fragiles.Cette mobilisation renouvelée chaque année depuis cinq ans grâce au partenariat entre le Secours populaire français – fédération du Puy-de-Dôme (SPF 63) – et son partenaire local, le Fifanampiana Malagasy, est essentielle. Ensemble, bénévoles, donateurs et partenaires se mobilisent malgré les 8500 kilomètres qui les séparent pour faire vivre concrètement la solidarité internationale.
Collecter pour partager
La campagne des Pères Noël verts commence ici comme en France par un temps essentiel : la collecte, afin de financer les moyens de la solidarité à venir. Ainsi du vendredi 19 au mardi 24 décembre, au centre commercial de La City Ivandry à Antananarivo (fréquenté par une clientèle relativement aisée), les bénévoles du Fifanampiana Malagasy se relaient sur le stand au pied du sapin. À l’entrée des magasins, ils accueillent les clients avec le sourire et appellent à la solidarité. En échange d’un don, ils emballent les cadeaux, recueillent des produits alimentaires et des jouets. Autour d’un stand bien décoré, les discussions s’engagent. Les bénévoles expliquent l’action de l’association, parlent des enfants accompagnés, racontent le quotidien des familles soutenues tout au long de l’année. Beaucoup de clients découvrent ainsi l’action du Fifanampiana Malagasy et du partenariat avec le Secours populaire. La solidarité se tisse au fil des rencontres. « C’est un moment important parce que cela permet de collecter un peu d’argent pour les gens dans le besoin, des familles défavorisées des quartiers très pauvres d’Antananarivo, et surtout pour la visibilité de l’association. Pendant cette période de l’année, le peuple malgache fait vivre le fihavanana [culture de l’entraide et de la solidarité] : c’est plus facile de collecter », explique Ferdinand, bénévole depuis 15 ans dans l’association.

Une fête pour 350 enfants des quartiers populaires
Une fois les fonds collectés, place à la fête et à la solidarité concrète. C’est donc le samedi 20 décembre que l’effervescence gagne le parc de Betongolo, espace événementiel réservé et décoré pour l’occasion. Dès le matin, les rires des enfants résonnent. Trois cent cinquante enfants, identifiés et accompagnés par l’association, arrivent avec leurs familles. Ils viennent principalement des quartiers populaires d’Ampandrana et de Besarety, situés à proximité du siège du Fifanampiana Malagasy.Pour ces enfants, la journée est exceptionnelle : jeux, musique et animations rythment la fête. Les bénévoles, reconnaissables à leurs bonnets verts, distribuent des jouets neufs et du matériel scolaire. Pour les plus jeunes, jusqu’à 10 ans, ce sont des jouets ; pour les plus âgés, de 10 à 16 ans, des sacs à dos remplis de fournitures scolaires et de friandises. Les sourires illuminent les visages.Ces cadeaux représentent un soutien concret pour les familles accompagnées par l’association. Pour certaines d’entre elles, cela représente l’équivalent d’environ une semaine de revenus. Certains jouets sont aussitôt déballés pour jouer, tandis que d’autres sont soigneusement conservés, emballage intact, admirés comme de véritables trésors. « Je suis très contente d’avoir un cartable, des fournitures scolaires et des bonbons. J’espère qu’il y aura encore des Pères Noël verts l’année prochaine et que nous aurons encore plus de bonbons ! », dit Mamisoa en riant, élève de 4e à l’école du Fifanampiana Malagasy. Ces enfants, dont les parents sont vendeurs de rue, lessiveuses, en recherche d’emploi ou travailleurs à la tâche, vivent souvent dans des conditions très difficiles. Ce jour-là, ils peuvent simplement être des enfants, profiter d’un moment de joie, se sentir attendus et reconnus. « C’est une journée pour les enfants, mais les parents aussi sont contents : le Fifanampiana Malagasy ne nous a pas oubliés en cette période de fin d’année.
Nous souhaitons qu’à l’avenir cette opération se perpétue et qu’elle se développe partout à Madagascar », témoigne Josselin, père de deux enfants.
Une solidarité qui nous relie
À Madagascar comme chez de nombreux partenaires du Secours populaire français dans le monde, les Pères Noël verts rappellent que la solidarité n’a pas de frontières. Grâce au partenariat entre le Secours populaire français et le Fifanampiana Malagasy, des milliers de kilomètres sont abolis. Donateurs, bénévoles et personnes aidées participent ensemble à une même chaîne de solidarité. « Madagascar a traversé une période difficile cette année ; au niveau du contexte social, les ménages malgaches ont eu beaucoup de peine à joindre les deux bouts. Mais avec l’existence du Fifanampiana Malagasy et avec la solidarité du Secours populaire nous avons pu mener cette opération. Pour le Secours et le Fifanampiana Malagasy, la solidarité unit les personnes et permet à chacun de s’entraider dans la vie quotidienne », conclut le Docteur Lolo, président national du Fifanampiana Malagasy. Dans les quartiers populaires d’Antananarivo, les bonnets verts ont semé de la joie, du réconfort et de l’espoir. En cette période de fêtes, ils rappellent que la dignité, le partage et le fihavanana sont au cœur de l’action du Secours populaire et de son partenaire le Fifanampiana Malagasy, et que partout dans le monde, Noël peut rimer avec solidarité – que Noely peut rimer avec fifanampiana.
Reportage réalisé par Alexis Werestchack