Festival des solidarités et de la jeunesse : « Le principe est l’échange d’expériences »

Mis à jour le par Olivier Vilain
Le Festival des solidarités et de la jeunesse a été un moment de joie pour les 400 participants. L'occasion de se rencontrer et de s'enrichir par les échanges et la réflexion sur les actions de solidarité.

Christian Lampin, Secrétaire national du Secours populaire, revient sur le Festival des solidarités et de la jeunesse qui s’est déroulé à Saclay, dans les Yvelines, du 4 au 6 novembre. La manifestation a réuni 400 personnes, jeunes, bénévoles plus âgés, partenaires français ou étrangers. Son programme se résumait dans son titre : « Pour un monde plus juste et solidaire ; de jeunes citoyens engagés pour une solidarité émancipatrice. »

"Tout est imaginé et mis en œuvre par les jeunes. Au fil des années, les jeunes qui participent sont de plus en plus préparés", relève Christian Lampin (à droite), secrétaire national du Secours populaire.

« Tout est imaginé et mis en œuvre par les jeunes.
Au fil des années, les jeunes qui participent sont de
plus en plus préparés », relève Christian Lampin (à droite),
secrétaire national du Secours populaire.

 

Cela fait 50 ans que les festivals des Secours pop jeune s’organisent. Comment cela a-t-il évolué ?

Oui, cette année marque le 50e anniversaire des festivals du Secours populaire. C’est né comme une rencontre informelle en 1972 à Champigny, dans la Val-de-Marne. L’animation autour des jeunes n’est donc pas nouvelle mais c’est devenu au fil du temps des événements réguliers. Au départ, ce sont de simples rencontres. Mais depuis trois éditions, le festival est conçu comme un temps fort du bénévolat chez les jeunes. Désormais, nous avons des référents jeunes dans les départements et les festivals ont lieux régulièrement, tous les deux ans ; ce qui veut dire que les jeunes préparent pendant un an le prochain festival, ils se rencontrent cinq fois pour cela, et l’année suivante, ils assistent à la concrétisation de leur travail. Tout est imaginé et mis en œuvre par les jeunes. Au fil des années, les jeunes qui participent sont de plus en plus préparés.

Quels sont les contenus de ces rencontres ?

Comme dans les congrès traditionnels, il y a des animations, des ateliers, des séances plénières. Mais pas aucune décision n’est prise. A chaque édition, les jeunes traitent de thématiques différentes. Cette année, c’était autour de l’émancipation : « Pour un monde plus juste et solidaire ; de jeunes citoyens engagés pour une solidarité émancipatrice. » Le principe est l’échange d’expériences autour de cette thématique pour que les jeunes repartent avec des idées d’actions de solidarité, de nouvelles questions ou des réponses à celles qu’ils se posaient.

Une partie des ateliers avait pour but de sensibiliser les jeunes aux handicaps, visuels, moteur ou autres. Les jeunes se sont plongés collectivement dans ces ateliers avec la volonté de découvrir et d'échanger.

Une partie des ateliers avait pour but de sensibiliser
les jeunes aux handicaps, visuels, moteur ou autres.
Les jeunes se sont plongés collectivement dans ces ateliers
avec la volonté de découvrir et d’échanger.

Ce type de festival comprend toujours des actions tournées vers l’extérieur ?

Oui, les deux cents jeunes présents ont collecté, répartis en deux groupes, l’un en porte-à-porte à Gif-sur-Yvette et l’autre dans un supermarché, et réunis 1200 euros en deux heures. C’était un complément aux ateliers thématiques sur les valeurs de solidarité du Secours populaire, l’action internationale, les notions de co-construction et d’action émancipatrice. Il y avait aussi un atelier avec nos partenaires de la filière STAPS autour de l’utilisation du sport comme moyen d’émancipation. Ils étaient venus en force, autour d’une trentaine.

Quelle était le petit plus de cette édition ?

Nous avons mis l’accent sur la co-construction, notamment avec nos partenaires européens et étrangers. Il y avait au total à Saclay 20 associations partenaires présentes, comme les Italiens d’ARCI, mais aussi des Palestiniens ; soit environ 40 personnes. La venue de ces derniers marquait vraiment un temps fort, alors que la situation dans leur pays est très tendue et qu’en retour une quinzaine de jeunes bénévoles du Secours populaire vont se rendre le mois prochain à Ramallah pur participer à la conférence de notre partenaire PMRS. Cette conférence permettra de clore officiellement un projet que nous avons soutenu ces dernières années et d’acter le lancement pour 4 nouvelles années d’un programme de renforcement de la citoyenneté et d’accès aux soins, notamment avec la création d’une nouvelle équipe médicale mobile.

Une quarantaine de partenaires étrangers étaient présents à Saclay. Une occasion de s'informer sur les réalités de la vie dans de nombreux pays.

Une quarantaine de partenaires étrangers étaient
présents à Saclay. Une occasion de s’informer
sur les réalités de la vie dans de nombreux pays.

Le but est de renforcer les actions menées par les jeunes ensuite ?

Oui, les jeunes échangent sur les projets qu’ils mènent, débattent des problèmes qu’ils rencontrent dans leur mise en place ou de leur désir de répondre à un besoin exprimé par des personnes aidées par le Secours populaire. Le but est qu’ils retournent dans leur fédération avec de quoi avancer et de faire avancer la solidarité. Ils ont pu réfléchir aussi durant ces quelques jours de débat aux objectifs qu’ils vont se donner dans les mois à venir. L’investissement des jeunes se fait au niveau des fédérations, donc dans chaque département. Notre souhait est qu’ils soient un vivier d’idées nouvelle et de les voir ensuite prendre des responsabilités au sein de l’association.