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Aide alimentaire européenne : une sensibilisation en cours

Mis à jour le par Olivier Vilain
Les bénévoles font face à une hausse des demandes d'aides alimentaires, un apport indispensable pour près de 2 millions de personnes.

« Nous avons de plus en plus de mal, prévient, micro en main devant une foule de personnes attentives, Olivier Grignon, secrétaire général de la fédération de l’Essonne du Secours populaire. Il va y avoir un sujet très brûlant pour les grandes associations, c’est la fin du Fonds européen pour l’aide au plus démunis, c’est-à-dire le risque de ne plus avoir de produits alimentaires de la part de l’Union européenne » à distribuer aux personnes vivant dans la précarité.

Olivier Grignon s’adressait au président de la République, Emmanuel Macron, le  4 février dernier, lors de l’étape du grand débat national d’Evry-Courcouronnes, dans l’Essonne. Il évoquait un sujet très important pour les quatre associations habilitées à distribuer de l’aide alimentaire européenne, mais aussi pour les 4 millions de personnes qui, en France, ne pourraient pas manger à leur faim sans cela.

Un budget à risque

Le risque existe en effet que le futur budget européen, qui débutera en 2021, ne reconduise pas l’aide alimentaire qui bénéficie à 18 millions de citoyens dans toute l’UE. Les premières indications venant de Bruxelles indiquent qu’une partie au moins de l’enveloppe serait, à partir de cette date, employée à d’autres priorités.

Le budget de cette aide ne représente pourtant que 500 millions d’euros par an, soit 1 euro par européen. Alors qu’en France les prix des denrées viennent d’augmenter de plus de 4% en ce début d’année, à la suite de l’entrée en vigueur de la loi alimentation.

Les associations réagissent

Dans le monde associatif, les bénévoles se mobilisent pour sensibiliser les personnes aidées et les acteurs des secteurs sociaux ou médico-sociaux. Ainsi, fin janvier, se tenait la première réunion d’information de ce type, à Marseille, dans les locaux du Secours populaire.

Autour de la table, des infirmières, des travailleuses sociales, la mutuelle Solimut, des bailleurs sociaux, le responsable régional des banques alimentaires, Jean-Loup Soupert, des personnes aidées, notamment. Tous s’accordent à dire que les situations qu’ils rencontrent sont de plus en plus difficiles, plus révoltantes aussi. Tous constatent « une augmentation permanente, lente, de la précarité et des besoins ».

Fédérer pour mieux sensibiliser

« Si jamais les dotations européenne étaient amputées, les conséquences en bout de chaîne seraient dramatiques », relève Patrique, le responsable de l’alimentaire au Secours populaire dans les Bouches-du-Rhône. Ce mécanisme d’aide représente en moyenne entre 40 % et 50 % des denrées distribuées par le Secours populaire.

Décision est prise par les acteurs réunis de multiplier de façon concertée les actions de sensibilisation de la population à cette question tout au long de l’année. « Le Secours populaire relance dans ses permanences les cahiers le Dire pour agir pour que les personnes aidées témoignent de leur vie quotidienne. C’est un bon outil, fédérateur, pour porter l’exigence du maintien de cette aide européenne », souligne Sonia Serra, secrétaire générale du Secours populaire dans les Bouches-du-Rhône.

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