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De la ruche à la tartine, une journée éducative pour des enfants du SPF

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Après avoir enlevé les rayons de la ruche, l’apiculteur ôte la cire ; une étape indispensable avant de pouvoir récupérer le miel.

Après avoir décoré les ruches d’un apiculteur il y a trois mois, des enfants de Nantes étaient invités à l’extraction du miel produit par les abeilles de Jérôme Courtin. Une belle après-midi où la dégustation a parfois pris le dessus sur la pédagogie. Reportage.

A 30 minutes du centre-ville de Nantes se situe le rucher de Champoivre et ses 400 ruches. C’est ici que Jérôme Courtin accueille les enfants des ateliers pédagogiques du Secours populaire de Loire-Atlantique depuis bientôt 5 ans maintenant. Ce rendez-vous fait suite à un premier atelier programmé en février et au cours duquel les enfants ont peint les ruches en bois. Aujourd’hui, ils les découvrent en pleine nature et prêtes à livrer leur trésor, soit la production du miel de printemps. Seul ombre au tableau ce jour-là : la météo. Pluie et vent ne faisant pas bon ménage avec l’extraction du miel, le groupe devra se contenter d’un atelier dans la miellerie, lieu aménagé pour les activités pédagogiques. « Le miel est fait à partir de quoi ? » est la première question posée par Jérôme Courtin à l’assistance. Il sait d’avance que peu auront la bonne réponse. Car, comme il nous l’explique, il y a beaucoup d’idées reçues sur le miel et les abeilles. Alors que l’ensemble du groupe annonce « avec du pollen », il rétablit une première vérité. « Et bien non ! C’est avec du nectar… »

Ensuite Chérine, Lilou, Youssra et Olivia sont invitées à se rapprocher de la ruche pédagogique, dont les façades transparentes permettent de comprendre la vie et l’organisation de la société des abeilles. Hésitant un peu, Youssra reste en retrait et avoue ne pas être rassurée. De son côté, Lilou touche les parois sans aucune appréhension. Chérine est venue accompagnée de sa maman, tout aussi passionnée par les abeilles que les enfants. Elle nous dit suivre régulièrement les activités et les actualités d’un apiculteur sur les réseaux sociaux. Pour elle, « les abeilles sont passionnantes et tellement surprenantes », mais elle s’inquiète quant à leur avenir. Comme elle l’explique à Jérôme, « entre les frelons asiatiques, les pesticides et la pollution, le danger est partout présent. » Une triste réalité également partagée par l’apiculteur qui constate au fil des années la baisse de la production.

Apprendre c’est bien mais déguster c’est mieux

Une fois l’étude de la ruche terminée, les travaux pratiques peuvent enfin commencer. Tout ayant été préparé la matin même, les enfants découvrent tout d’abord les rayons de miel sur lesquels on enlève la pellicule de cire puis ensuite le miel lui-même. « Ça sent bon le sucre et le miel », remarquent immédiatement les enfants. A tour de rôle, Olivia, Chérine et Youssra sont missionnées pour activer le pressoir et laisser s’écouler le miel. Une course de relais se met alors en place et toute l’équipe, plus que motivée, est fière d’avoir récolté presque 15 kilos en quelques minutes. Mais à chaque étape, tous en profitent pour goûter cette première récolte de printemps. Quand la petite sœur de Youssra demande ce que l’on fait de la cire, c’est Olivia qui lui explique que celle-ci est utilisée pour fabriquer des bougies. Information confirmée par Jérôme, qui présente toutes ses réalisations : souris, têtes de « Dark Vador », moutons, lions, tours Eiffel, pyramides d’Égypte…

De la ruche à la tartine

Passionné par son métier, Jérôme Courtin expose des ruches du monde entier dans son jardin. Ici, une ruche kényane. ©Lisa Miquet / SPF

Non loin des bougies, des pots de miel de différentes couleurs sont exposés. Ceux-ci sont destinés à montrer que, selon les périodes de l’année et les fleurs butinées par les abeilles, la couleur du miel varie du blanc au marron foncé. Pour Olivia, c’est une vraie découverte, elle qui pensait que le miel était toujours marron. C’est à l’extérieur que s’achève l’atelier avec la présentation d’une ruche kenyane et ardéchoise, l’idée de Jérôme Courtin étant de pouvoir créer un petit musée sur toutes les ruches recensées dans le monde.

Des ateliers au cœur de l’éducation populaire

Une heure et demie après son arrivée, le groupe a appris beaucoup de choses sur le monde des abeilles et du miel ; notamment que l’été on compte environ 50 000 abeilles dans les ruches, que seule la reine pond des œufs et que c’est elle qui vit le plus longtemps. Pour finir cette belle journée, un goûter est offert aux enfants. Et sur la brioche amenée par les bénévoles, tous étalent bien sûr du miel…

Aujourd’hui Josette Eyraud, bénévole et responsable des ateliers pédagogiques du SPF et Danielle Alexandre, la secrétaire générale de la fédération de Loire-Atlantique, sont heureuses de voir l’intérêt des enfants pour cette activité. « Avec ces ateliers et ces Journées bonheur que nous organisons tout au long de l’année, nous nous inscrivons pleinement dans la démarche d’éducation populaire que porte le Secours populaire depuis toujours ». Prochaine Journée bonheur programmée : le samedi 2 juillet, avec une invitation pour 100 enfants au festival de cinéma et de musique de film de la Baule. Pour l’occasion, ils devront être habillés en blanc avec des nœuds papillons. Encore une belle journée en perspective pour les enfants…

 

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